New York 1997, une oeuvre de la contre-culture, cynique, chère au coeur de John Carpenter : il avait écrit le premier script du film en 1976, dans la foulée des affres du scandale du Watergate. Comme il le disait lui-même : "A cette époque, le sentiment global de la nation envers le président était d'un cynisme absolu".
Ironiquement d'ailleurs, les studios ne voulaient initialement pas de son script, jugé trop violent, effrayant ou tordu. Ce sont les succès d'Halloween et de Fog qui permirent à Carpenter de recevoir une enveloppe de 6 millions de dollars pour réaliser Escape From New York.
Sorti en 1981, le film met en vedette un personnage du nom de Snake Plissken. Une création devenue une icône, la matrice des anti-héros Badass par excellence, ayant toujours une punchline qui tue dans sa besace;. Une source d'inspiration pour toute une génération de cinéastes, et même de Game Designers dans l'industrie des jeux vidéo (Hideo Kojima, au hasard). Le croisement génial et absolu entre le flegme d'un Clint Eastwood qui aurait rencontré un Hell's Angels. Une incarnation qui doit aussi évidemment beaucoup à son interprète, Kurt Russell.
Si la version diffusée ce soir sur Arte correspond à celle qui fut exploitée en salle à sa sortie, le film devait pourtant à l'origine s'ouvrir d'une toute autre manière. En l'occurence un braquage de banque qui tourne mal, et qui permet de comprendre pourquoi Snake Plissken est (déjà) mis aux arrêts lorsque Bob Hauk (Lee Van Cleef), le chef de la Police, lui fait une proposition qu'il ne peut pas vraiment refuser. Une scène devenue assez mythique, de près de dix minutes.
Le contexte de la scène est précis. Elle se déroule le 31 octobre 1997, tout juste avant les événements évoqués dans le film. Une scène qui fut longtemps considérée comme perdue d'ailleurs, jusqu'à ce qu'elle soit retrouvée par miracle sur une copie de travail du film qui était entreposée dans une ancienne mine de sel reconvertie en lieu de stockage, du côté de Hutchinson, au Kansas.
Il fut un temps question que cette séquence soit restaurée, comme le film, mais Carpenter trancha par la négative. S'il l'avait écartée, c'était selon lui pour de bonnes raisons. Elle passa à la trappe parce qu'il constata que les spectateurs étaient confus lors de la projection test, et qu'il n'y avait finalement pas besoin de celle-ci pour mettre en place son récit, au moment où il le commence. Dans le commentaire audio du film d'ailleurs, Big John explique que celle-ci ralenti même l'intrigue.
Son choix de couper la séquence est d'autant plus justifié qu'il est clairement fait mention du passif de Plissken dans le film, lors de l'échange entre lui et Bob Hauk. Ancien héros de guerre, Snake Plissken est désormais devenu un criminel notoire, finalement capturé lors d'un braquage de banque.
Reste que cette séquence se déguste et s'apprécie comme une belle friandise, surtout si on est fan du film et de son anti-héros ultra charismatique.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire