18 novembre 2024

Charles Dumont est mort à l’âge de 95 ans

L’auteur-compositeur et interprète Charles Dumont, compositeur de Non, je ne regrette rien, d’Edith Piaf, est mort dans la nuit de dimanche 17 à lundi 18 novembre à Paris à 95 ans, des suites d’une longue maladie, a annoncé sa compagne à l’Agence France-Presse (AFP). Sur X, la ministre de la culture, Rachida Dati, a salué la mémoire d’« un monstre sacré de la chanson française ».

La carrière de ce trompettiste de formation avait pris un virage majeur quand il avait convaincu la star Edith Piaf d’interpréter l’une de ses compositions. C’est en 1956 que sortent du piano de Charles Dumont, alors musicien méconnu de 27 ans, les notes de ce qui deviendra une des chansons françaises les plus connues au monde. Mais la chanteuse n’est pas convaincue. « Piaf m’avait déjà viré trois fois, je ne voulais plus la revoir », racontait Charles Dumont à l’AFP en 2018. « Mais Michel Vaucaire, qui a écrit les paroles, m’a convaincu de retenter le coup en 1960. Quand elle a appris que je serais là, elle a hurlé, exigeant que le rendez-vous soit annulé. »

« On s’est quand même présentés à son domicile. Elle nous a laissés entrer. J’ai joué le morceau au piano. Et… on ne s’est plus quittés », relatait-il. « A ce moment-là, elle était au plus mal et ce titre lui a apporté la résurrection. » Non, je ne regrette rien est, depuis, devenu un inoubliable standard de la Môme, connu dans le monde entier.

Débute alors une collaboration de plusieurs années, jusqu’à la mort de Piaf, en 1963, qui donnera naissance à plus de 30 morceaux, dont Mon dieu, Les Flonflons du bal ou Les Amants. « Ma mère m’a mis au monde mais Edith Piaf m’a mis dans le monde », disait le chanteur et pianiste né à Cahors le 26 mars 1929. « Sans elle, je n’aurais jamais fait tout ce que j’ai fait, ni comme compositeur ni comme chanteur », assurait-il lors d’un entretien à l’AFP en 2015.

Tout au long de ses quelque soixante ans de carrière, Charles Dumont a également collaboré avec Dalida ou Tino Rossi et s’était reconverti en « crooner » à la fin des années 1960, délaissant ses chansons contestataires. Il avait alors enchaîné les albums dans lesquels le thème de l’amour était central. Le disque Une femme lui avait valu en 1973 le prix de l’Académie Charles-Cros.

Charles Dumont a aussi travaillé avec Barbra Streisand. « C’est le destin qui m’a donné un coup de pied aux fesses. Un éditeur m’a conseillé de lui proposer une de mes compositions. Je suis allé à New York. Je l’ai jouée sur un piano dans sa loge de Broadway (…). Elle m’a dit : “Ça me plaît beaucoup. Je ferai le disque. Au revoir, jeune homme.” » Le Mur, chanté en français sur la face A, et sa version anglaise titrée I’ve Been Here, sur la face B, figurent sur le 8e album de la star, Je m’appelle Barbra, paru en 1966.

Sa dernière apparition sur scène remonte à 2019 au Théâtre de la tour Eiffel. « Quand vous revenez devant un public, qui vient vous voir comme il venait il y a vingt, trente ou quarante ans et vous fait le même accueil, alors il vous redonne vos 20 ans », disait-il.

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