C'est une légende du football qui s'éteint. Franz Beckenbauer, champion du monde comme joueur en 1974 puis comme sélectionneur en 1990, est mort dimanche à l'âge de 78 ans, a annoncé lundi la Fédération allemande (DFB). Un choc pour l'Allemagne qui vénérait son "Kaiser", un surnom qui lui avait été attribué à la fin des années 1960 durant sa carrière de joueur au Bayern de sa ville natale, Munich.
Dès l'annonce de sa mort, les hommages ont commencé à affluer. "Le Borussia Dortmund pleure la perte d'un grand footballeur allemand. Repose en paix, Franz Beckenbauer. "L'Empereur" restera à jamais gravé dans nos mémoires. Nos pensées vont à sa famille et à tous ses proches", a publié sur X le club allemand. "J'ai pris un coup sur la tête en apprenant sa mort. Il a été monsieur football en Allemagne, il a fait le foot allemand. Ca a été non seulement un grand joueur, mais c'était aussi la classe et la gentillesse", a témoigné sur RMC Michel Platini.
Né sur les ruines de l'après-guerre le 11 septembre 1945, ce libéro s'était bâti un palmarès exceptionnel avec ses compères Gerd Müller et Sepp Maier dans les années 1960-70 : quatre titres de champion et autant de Coupe d'Allemagne, deux Ballon d'Or, trois succès en Coupe d'Europe des clubs champions ainsi qu'un sacre européen (1972) et un triomphe mondial (1974) devant son public avec l'ex-RFA. Parti pour une aventure américaine au Cosmos New York puis de retour en Bundesliga à Hambourg, il avait raccroché les crampons en 1983.
Appelé très vite sur le banc de la sélection, "l'Empereur" la mène en finale du Mondial-1986 puis décroche le Graal quatre ans plus tard. Il devient ainsi le premier homme à brandir le trophée mondial comme joueur et comme entraîneur. Sa carrière sur le banc passe ensuite par Marseille, puis par un retour au Bayern pour deux saisons fructueuses avant de prendre sa retraite en 1994.
Devenu président de la maison de Bavière, Beckenbauer est sollicité partout et sur tous les sujets, dans son pays et hors de ses frontières, pour siéger par exemple au comité exécutif de la Fifa. L'Allemagne lui confie alors la mission de décrocher l'organisation du Mondial-2006, qu'il mènera à bien, pour ce qui deviendra "un conte de fée" outre-Rhin. C'est pourtant cet événement qui plongera le septuagénaire dans la tourmente avec les soupçons de corruption révélés par le magazine allemand Der Spiegel, parlant d'achats de vote pour une élection remportée en juillet 2000 par 12 voix contre 11. Il sera suspendu pendant 90 jours par la Fifa de toute activité dans le football (sanction levée au bout de 14 jours), lui l'ancien vice-président de l'instance entre 2007 et 2011 au moment de l'attribution polémique du Mondial-2022 au Qatar en décembre 2010.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire