Les faits imputés à P. Diddy sont de plus en plus sordides : une femme est sortie du silence, mardi 24 septembre 2024, pour accuser le rappeur de viol et annoncer une plainte au civil contre lui. Ce faisant, elle allonge la liste des victimes présumées du producteur de hip-hop, qui a été incarcéré la semaine dernière.
Dans une plainte déposée au civil à New York, Thalia Graves accuse Sean « Diddy » Combs de l’avoir « violée avec brutalité », en 2001, dans les studios de sa maison de production Bad Boy Records, à New York, et ce avec l’aide d’un complice.
Selon la plainte, elle avait été droguée et ligotée par ses deux agresseurs. Ces derniers auraient aussi enregistré la scène dans une vidéo qu’ils auraient fait circuler. Des accusations qui font écho à celles du parquet fédéral de Manhattan, la semaine dernière, lors de l’arrestation du musicien.
« Je suis heureuse qu’il soit enfermé, mais ce n’est qu’un soulagement temporaire », a déclaré la plaignante, Thalia Graves, lors d’une conférence de presse annonçant sa plainte au cabinet de son avocate Gloria Allred, à Los Angeles.
« La douleur ressentie à l’intérieur (de soi-même) quand on a subi une agression sexuelle est incroyablement profonde, et difficile à exprimer. Cela va bien au-delà des blessures physiques », a-t-elle témoigné, se disant toujours traumatisée par le viol subi.
Visé depuis plusieurs mois par une dizaine de plaintes pour viols ou agressions sexuelles, Sean « Diddy » Combs, une figure influente du hip-hop, a été arrêté le 16 septembre dans un hôtel de Manhattan et placé en détention provisoire. Il a plaidé non coupable des chefs d’accusation de trafic sexuel et d’extorsion.
Le procureur fédéral Damian Williams a décrit un système fondé sur la « violence » pour contraindre les femmes à avoir de « longues relations sexuelles avec des travailleurs du sexe », des scènes qu’il « enregistrait » et pendant lesquelles les victimes prenaient des substances comme de l’ecstasy, du GHB (la drogue des violeurs) ou de la kétamine.
D’après l’acte d’inculpation, le rappeur s’appuyait sur ses employés, « les ressources et l’influence de l’empire commercial multifacettes qu’il dirigeait et contrôlait pour créer une entreprise criminelle dont les membres se sont livrés […] au trafic à des fins d’exploitation sexuelle, au travail forcé, à l’enlèvement, à l’obstruction de la justice ».
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