Après le prochain James Bond, Universal s'offre l'un de ses plus grands fans en la personne de Christopher Nolan. Le studio a en effet ravi le prochain film du réalisateur à la Warner, qui travaillait depuis près de 20 ans avec celui qui était devenu l'un de ses meilleurs atouts, grâce aux succès publics et critiques de la trilogie The Dark Knight et d'Inception.
On ne sait pas encore s'il ne s'agit que d'une pause dans leur relation ou d'un vrai divorce. Car le contrat entre Christopher Nolan et Universal ne porte, pour l'instant, que sur son prochain film autour de Robert J. Oppenheimer et son implication dans la création de la bombe atomique, lâchée par les Américains sur Hiroshima et Nagasaki les 6 et 9 août 1945.
Mais il est évident que la Warner est d'ores et déjà la grande perdante de cette affaire. Et les prémices de la rupture datent de la fin 2020 : si les relations s'étaient déjà tendues suite à la déception de Tenet au box-office, qui avait fait perdre 50 millions de dollars au studio alors que celui-ci avait pris le risque de le sortir en salles pendant la pandémie, la première dispute publique est intervenue au mois de décembre.
Alors que le studio venait d'annoncer sa volonté de sortir Wonder Woman 1984 puis tous les films de son line-up 2021 dans les salles américaines et sur HBO Max le même jour, Christopher Nolan est monté au créneau.
"Certains des plus grands cinéastes et des plus importantes stars de notre industrie se sont endormies la veille en pensant qu'ils travaillaient pour le plus grand studio de cinéma et se sont réveillés le lendemain en découvrant qu'ils travaillaient pour le pire service de streaming", avait-il déclaré au Hollywood Reporter, avant d'être soutenu par Denis Villeneuve, dont le Dune sera directement impacté par ce mode de sortie.
Si l'information selon laquelle le papa de Memento était en discussions avec plusieurs studios est sortie le 9 septembre dernier, des négociations avec Universal étaient secrètement en cours depuis plusieurs mois selon Variety. La MGM, Sony, Paramount et Warner (que l'on aurait pu imaginer tout tenter pour garder son poulain) ont aussi fait partie des prétendants, mais les 100 millions de dollars de budget nécessaires couplés à un potentiel commercial qu'ils jugeaient incertain les a refroidis.
Universal a donc saisi sa chance pour réaliser l'un des plus gros coups de ces dernières années. Et Variety évoque certaines des exigences de Christopher Nolan, au-delà du "final cut" qu'il a d'ores et déjà obtenu, sans préciser si celles-ci seront satisfaites. À commencer par un créneau allant de 90 à 120 jours pour son exploitation en salles (contre 45 depuis la pandémie). Il se peut aussi que, comme chez la Warner, le cinéaste ait demandé qu'aucun autre film du studio ne sorte pendant les trois semaines qui précèdent et suivent le sien.
Ce qui est certain, pour le moment, c'est que le long métrage ne se tournera pas avant 2022, ce qui signifie qu'il sortira, au mieux, fin 2023. Il a donc le temps de nous faire mariner avec son titre et son casting, dont Cillian Murphy pourrait faire partie.
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