1968. Le couple d’intellectuels formé par Romain Gary et Jean Seberg vit aux Etats-Unis, en plein mouvement des Droits Civiques. L’écrivain recueille un chien, dont il découvre qu’il fait partie des “chiens blancs”, ces canidés dressés pour traquer les esclaves en fuite, et donc, pour attaquer toute personne noire. Jean Seberg, militante des Black Panthers veut s’en débarrasser, tandis que lui, Gary, veut le sauver.
Librement adapté du roman homonyme de Romain Gary, Chien blanc fait un combat idéologique de la question de la survie l’animal, mais aussi un questionnement sur la culpabilité caucasienne face aux conditions d’existence des Afro-Américains. Alors que les Black Panthers prennent les armes, les mots seront-ils assez puissants pour rattraper plusieurs siècle d’Histoire ?
Après Inch’Allah et La Déesse des mouches à feu, Anaïs Barbeau-Lavalette signe son troisième long-métrage de fiction. Elle, qui a fait ses armes en travaillant surtout le format du documentaire, s’inspire librement d’un roman fondé sur une histoire vraie pour montrer une réalité sociale et historique centrale dans la construction des Etats-Unis d’aujourd’hui, mais également dans la construction des identités individuelles. Un questionnement que l’on retrouve dans un tout autre contexte dans La Déesse des mouches à feu, histoire d’adolescente en quête de sens.
Pour camper Romain Gary, il fallait une vraie gueule, comme on dit. La réalisatrice québécoise a fait le choix de Denis Ménochet, qui revient au cinéma engagé après Les Survivants, et dont la carrure imposante contraste grandement avec celle de Kacey Rohl, alias Jean Seberg dans le film. En somme, un duo antithétique, un couple de contradictions, qui arrivent à faire se rejoindre la petite et la grande Histoire.
Chien Blanc, déjà sorti au Québec, sera disponible le 22 mai 2024 dans les salles françaises.
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