En novembre 2019, la comédienne Adèle Haenel provoquait un séisme en accusant Christophe Ruggia, réalisateur de son premier film, Les Diables, d'"attouchements" et de "harcèlement sexuel".
Première actrice française à dénoncer des actes de pédophilie, Adèle Haenel brisait ainsi un tabou, et ouvrait un flot de réactions et de paroles. 5 ans plus tard, l'AFP nous apprend que le réalisateur sera jugé les 9 et 10 décembre prochain devant le tribunal correctionnel de Paris pour agressions sexuelles sur mineure.
Dans son ordonnance de renvoi, la juge d'instruction en charge du dossier a évoqué les dénonciations "de manière circonstanciée, constante et précise de l’actrice, son état de sidération au moment des faits, les répercussions psychologiques des agressions, l’importante différence d’âge entre les deux protagonistes et la survenance d’une contrainte psychologique progressive imposée par le réalisateur, le premier à l’avoir fait tourner dans le film Les Diables en 2002."
La magistrate a donc retenu deux circonstances aggravantes : la minorité de l’actrice au moment des faits et la position d’autorité du cinéaste. "Christophe Ruggia a contesté l’ensemble des faits dénoncés par la partie civile tout au long de la procédure."
À noter que les avocates du cinéaste, Fanny Colin et Orly Rezlan, n’ont pas souhaité faire de commentaires. "Adèle Haenel s’exprimera uniquement via un communiqué à ce stade de la procédure, qui est une étape importante", ont déclaré ses conseils, Anouck Michelin et Yann Le Bras.
Par ailleurs, selon Le Monde, "la juge d’instruction a ordonné un non-lieu pour les agressions sexuelles dénoncées par l’actrice lors de festivals au Japon en juin 2002 et au Maroc en septembre 2002. La période allant de janvier à fin août 2001 est également exclue des poursuites."
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