C’est un jour avant son anniversaire qu’Henry Silva, s’est éteint au Motion Picture and Television Country House and Hospital de Woodland Hills, en Californie, comme l’a confirmé son fils Scott. Décédé de causes naturelles, il avait 95 ans.
Reconnu pour ses nombreux rôles de méchants, le comédien prolifique est apparu dans toute une ribambelle de productions. Tête d’affiche de La revanche du Sicilien (1963) dans le rôle de Johnny Cool, il a notamment joué dans Un crime dans la tête (1962) de John Frankenheimer, aux côtés de Frank Sinatra, Laurence Harvey et Janet Leigh, ou encore dans Ocean’s Eleven (2001) – sa dernière apparition au cinéma en 2001.
Né à Brooklyn en 1929, de parents siciliens et espagnols, Henry Silva décide à l’âge de 13 ans d’abandonner l’école pour se dédier au théâtre en prenant des cours d’art dramatique tout en faisant la plonge dans un hôtel de New York en parallèle. En 1952, il fait sa première apparition non créditée au cinéma dans le film Viva Zapata ! d’Elia Kazan, aux côtés de Marlon Brando.
En 1955, devenu serveur, Henry Silva se décide à auditionner pour rejoindre l’Actor Studio. Il réussit le concours avec quatre autres prétendants sélectionnés parmi 2 500 candidats. Sa carrière débute à Broadway lorsque le Studio lui propose de jouer sur scène dans la pièce A Hatful of Rain de Michael V. Gazzo, en compagnie de collègues tels que Ben Gazzara, Shelley Winters, Harry Guardino et Anthony Franciosa.
Repéré par Hollywood, Henry Silva commence rapidement sa carrière cinématographique en apparaissant dans divers films tels que Les Bravados de Henry King, Vertes demeures de Mel Ferrer. Mais c’est surtout en 1963, avec son rôle de Johnny Cool dans La revanche du Sicilien de William Asher, aux côtés de Sammy Davis Jr. et Elizabeth Montgomery, qu’il s’imposera sur les écrans et peaufinera son personnage de tueur froid et cruel.
Il est alors souvent cantonné à des rôles de bandits et de méchants. Mais lorsqu’un producteur Italien lui propose d’interpréter un héros dans le western spaghetti Du sang dans la montagne en 1966, il accepte sans hésiter. Le destin lui donnera raison puisque le film fut un succès au box-office Espagnol, Italien, Allemand et Français.
Pour Henry Silva commence alors une importante carrière européenne : il s’exile en effet en Italie pour enchaîner les films commerciaux. C’est à cette période qu’il fera la rencontre de Fernando Di Leo qui l’emploiera essentiellement dans plusieurs rôles de mafieux, notamment dans Le boss en 1973.
Il fait par la suite son retour aux États-Unis dans les années 80 et accumule les films de genres et de série B tout en continuant de jouer dans des productions internationales.
Au cours de la décennie suivante, afin de lui rendre hommage, de nouveaux auteurs lui proposeront des rôles de truands dans des films comme Dick Tracy de Warren Beatty, The End of Violence de Wim Wenders et Ghost Dog: la voie du samouraï de Jim Jarmusch.
Sa dernière apparition était dans le film Ocean’s Eleven de Steven Soderbergh où il jouait son propre rôle. Avec plus de 140 crédits à son compteur, l’acteur a donc bien apposé sa marque sur le monde du cinéma.
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