En 1986, dans une séquence émouvante de Rocky IV, Rocky Balboa saluait la mémoire de son meilleur ami et ancien adversaire Apollo Creed, terrassé par le redoutable Ivan Drago. Deux versions existent d'ailleurs de cette scène poignante (la version cinéma et la version Rocky vs. Drago de 2021, voir ci-dessous), avec deux visages très différents de l'étalon italien - l'un sobre et contenu, l'autre bouleversé - mais la même émotion face à la perte d'un frère de ring et de cœur.
Trente-huit ans plus tard, Sylvester "Rocky" Stallone dit au revoir à Carl "Apollo" Weathers, disparu ce jeudi 1er février à l'âge de 76 ans. Dans cette vidéo partagée sur les réseaux sociaux, "Sly" se contient, certes, mais une immense tristesse est présente alors qu'il se rappelle de la "grandeur" de celui qu'il a côtoyé sur Rocky, Rocky II, Rocky III et Rocky IV. Très ému, il déclare ainsi : "J'ai eu tellement de chance de faire partie de sa vie".
"Aujourd'hui est un jour incroyablement triste pour moi. Je suis brisé à un tel point que je ne peux même pas le dire... J’essaie juste de me contenir. Carl Weathers faisait partie intégrante de ma vie, de mon succès... Pour tout ça, je lui dois tellement de crédit et de lauriers. Quand il est entré dans cette pièce et que je l’ai vu pour la première fois, j’ai vu de la grandeur. Mais je n’avais pas réalisé à quel point il était grand. Je n'aurais jamais pu accomplir ce que nous avons fait avec Rocky sans lui."
"Il était absolument brillant – sa voix, sa taille, sa présence, ses capacités athlétiques, mais surtout son cœur, son âme. C'est... C'est une perte horrible... Je me tiens devant ce tableau car c'est la dernière fois que nous avons été sur un ring ensemble, et je n'oublierai jamais ça. Il était magique. J'ai eu tellement de chance de faire partie de sa vie. Apollo, continue de frapper".
Partenaire de Carl Weathers dans Predator en 1987 (on se souvient de leur poignée de main virile qui se transforme en bras de fer au tout début du film), Arnold Schwarzenegger salue pour sa part "une légende" :
"Carl Weathers sera toujours une légende. Un athlète extraordinaire, un acteur fantastique et une personne formidable. Nous n’aurions pas pu créer Predator sans lui. Et nous n’aurions certainement pas passé un moment aussi merveilleux à le réaliser. Chaque minute passée avec lui – sur le plateau et en dehors – était une pure joie. C'était le genre d'ami qui vous pousse à faire de votre mieux juste pour le suivre. Il va me manquer".
Également à l'affiche du film de John McTiernan en tant que membre du commando traqué par le Predator, l'imposant Jesse Ventura, devenu par la suite Gouverneur du Minnesota, a tenu lui aussi à saluer la mémoire de son ancien partenaire :
"Nous avons perdu une icône. Carl Weathers était un talent phénoménal, un véritable professionnel et un ami cher. Toutes mes sympathies et mon amour à sa famille. J'ai adoré travailler avec lui sur Predator, puis célébrer ce film avec lui lors de diverses conventions au cours des années qui ont suivi. Merci, Carl".
Ces dernières années, Carl Weathers était revenu sur le devant de la scène à travers son rôle de Greef Karga, chasseur de primes devenu haut magistrat, et ami du Mandalorian Pedro Pascal dans la série Star Wars. Ce dernier a partagé sa tristesse ("les mots manquent"), tout comme le showrunner de la série Jon Favreau ("C’était un héros de mon enfance que j’ai eu la chance de rencontrer et avec qui j’ai ensuite eu la chance incroyable de travailler. Il avait l’énergie et la curiosité d’un jeune homme, alliées à la sagesse que lui apportaient sa riche vie et sa carrière.") et le réalisateur de plusieurs épisodes Robert Rodriguez ("Ses performances étaient toujours électrisantes et il était également un formidable metteur en scène, tant sur scène qu'à l'écran").
Dans un long post Instagram, Gina Carano, qui l'avait côtoyé sur les deux premières saisons de The Mandalorian avant d'être écartée de la série évoque ses échanges avec le comédien qui l'avait accompagnée dans cette épreuve, remerciant un ami et un mentor.
"Carl m'a appelé directement après mon licenciement. Je n’étais pas dans un état émotionnel où je pouvais décrocher le téléphone à cause de ma colère, mais nous avons fini par parler plus tard. Il était doux et encourageant et ne voulait pas que j'abandonne, il me faisait savoir qu'il ne me rejetait pas, il essayait de garder mon espoir vivant dans ce qui semblait être un scénario assez désespéré, il m'a montré qu'il se souciait de moi. Voilà qui il était".
Devenu proche du comédien depuis son installation aux Etats-Unis, Omar Sy a pour sa part partagé un cliché de Carl Weathers, poing levé, en Apollo Creed, accompagné d'un cœur brisé.
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