03 mars 2025

Le palmarès des Razzie Awards 2025


Pire film : Madame Web

Pire acteur dans un premier rôle : Jerry Seinfeld (Unfrosted)

Pire actrice dans un premier rôle : Dakota Johnson (Madame Web)

Pire acteur dans un second rôle : Jon Voight (Megalopolis, Reagan, Shadow Land et Strangers)

Pire actrice dans un second rôle : Amy Schumer (Unfrosted)

Pire réalisateur : Francis Ford Coppola (Megalopolis)

Pire casting à l'écran : Joaquin Phoenix & Lady Gaga dans Joker: Folie a Deux

Pire préquel, remake, suite... : Joker: Folie a Deux

Pire scénario : Madame Web

Oscars 2025 : le palmarès complet

Meilleur film :
Anora
Meilleure réalisation :
Sean Baker - Anora
Meilleure actrice :
Mikey Madison - Anora
Meilleure acteur :
Adrien Brody - The Brutalist
Meilleure actrice dans un second rôle :
Zoe Saldaña - Emilia Perez
Meilleur acteur dans un second rôle :
Kieran Culkin - A Real Pain
Meilleur scénario adapté :
Conclave - Peter Straughan
Meilleur scénario original :
Anora - Sean Baker
Meilleur film en langue étrangère :
Je suis toujours là (Brésil)
Meilleur film d'animation :
Flow
Meilleure photogaphie :
The Brutalist - Lol Crawley
Meilleur montage :
Anora
Meilleurs décors :
Wicked
Meilleurs costumes :
Wicked
Meilleurs maquillages et coiffures :
The Substance
Meilleurs effets visuels :
Dune - Deuxième partie
Meilleur son :
Dune - Deuxième partie
Meilleure musique originale :
The Brutalist - Daniel Blumberg
Meilleure chanson originale :
“El Mal” - Emilia Pérez (Clement Ducol, Camille & Jacques Audiard)
Meilleur documentaire :
No Other Land
Meilleur court métrage documentaire :
La Seule fille de l'orchestre
Meilleur court métrage d'animation :
In the Shadow of the Cypress
Meilleur court métrage :
I'm Not a Robot

Robert De Niro a eu du mal à s’adapter au rythme de la série Zero Day

Pour la première fois de sa carrière, Robert De Niro s’est essayé à un rôle principal dans une série télé. Mais l’expérience s’est révélée bien plus éprouvante qu’il ne l’imaginait. L’acteur oscarisé a décrit le tournage de Zero Day, la nouvelle production Netflix, comme une véritable course d’endurance.

"C’est comme faire trois films à la suite," a-t-il confié au Guardian lors d’un évènement à Londres. "J’étais dans la plupart des scènes, il fallait que je sois toujours au top, même pour quelque chose d’aussi simple que mémoriser mes répliques."

Comparant cette expérience à une traversée de la Manche à la nage, il a ajouté : "Je regarde derrière moi, je ne vois plus la France. Je regarde devant moi, l’Angleterre est encore loin. Je dois continuer, sinon je coule." Une métaphore qui témoigne de l’intensité du tournage et de la difficulté pour un acteur habitué au cinéma de s’adapter au rythme exigeant et soutenu d’une série.

Dans Zero Day, Robert De Niro incarne l’ancien président américain George Mullen, chargé de mener l’enquête sur une cyber-attaque dévastatrice qui plonge le pays dans le chaos. Ce thriller politique, ancré dans un climat de désinformation et de manipulations en coulisses, permet à l’acteur de livrer une performance à la hauteur de sa réputation.

"Si vous devez choisir quelqu’un pour jouer un ancien président avec crédibilité et gravitas, la liste est très courte," explique Eric Newman, co-créateur de la série, à Variety. "Et Bob était tout en haut de cette liste."

Pour De Niro, qui est également producteur exécutif, le projet est arrivé au bon moment. "J’ai dit à mon agent que je voulais faire quelque chose à New York pendant cinq ou six mois," raconte-t-il. "Nous avons parlé d’une mini-série, et Eric m’a envoyé progressivement des épisodes. Après en avoir lu plusieurs, j’ai dit : ‘D’accord, je le fais.’"

Et il n'est pas étonnant de voir De Niro accepter aussi facilement ce rôle quand on connaît son engagement en politique. L'acteur de 81 ans a clairement exprimé ses opinions durant la dernière campagne présidentielle.

Bien que la série ait été écrite il y a trois ans, son propos semble aujourd’hui plus pertinent que jamais. Eric Newman confie que certains évènements récents ont fait écho aux intrigues imaginées à l’époque. "Il s’est passé des choses que nous n’aurions jamais pu prévoir," dit-il. Pourtant, malgré son ton sombre, la série n’est pas totalement pessimiste. "J’espère que les spectateurs retiendront qu’il y a encore de l’espoir, même dans un monde qui semble chaque jour plus désespérant."

Le chanteur Herbert Léonard est mort à 80 ans d’un cancer du poumon

Une carrière faite de très hauts et de très bas ; de débuts tonitruants, de chutes fracassantes et de retours triomphants. L'histoire commence bien. Hubert Lœnhardt , né à Strasbourg en 1944 d'un père éboueur et d'une mère au foyer, se destine très vite à la musique.

Avec sa guitare il participe à quelques groupes dont Les Lionceaux qui, au milieu des années 1960, se fait connaître en reprenant des chansons des Beatles. Beau physique, belle voix et un certain talent à la guitare le font remarquer. Celui qui se fait désormais appeler Herbert Léonard fait la première partie de Chuck Berry.

Repéré par Lee Hallyday, le directeur artistique de Johnny, il enregistre ses premières chansons, dont un prometteur Quelque chose en mon cœur. Le Buster Keaton de la variété française — il est froid, distant et peu souriant (« comme tout bon Alsacien », aimait-il préciser) — voit son ascension fauchée. En 1970, alors qu'il roule sur les routes de Belgique, il est victime d'un accident de voiture.

«J'ai pris un virage en quatrième et à l'époque sans ceinture de sécurité, expliquait-il chez Thierry Ardisson. J'étais défiguré. Je ressemblais à la création de Frankenstein. Je n'avais pas très envie de me regarder dans une glace. Je ne sortais plus, je restais cloîtré. Je me suis dit c'est fini.»

Un dicton dit que s'agissant de la gloire, on descend par l'ascenseur, mais on ne remonte que par les escaliers. Absent pendant un an, Herbert Léonard n'a pas été attendu, ni par le métier, ni par le public. Commence une longue traversée du désert. Ou plutôt de l'Oural. Léonard le chanteur se transforme en auteur : il collabore à Aviation magazine et se passionne (et se spécialise) pour l'aviation militaire soviétique. Les Polikarpov, Tupolev ou autres Iliouchine n'ont plus de secret pour lui.

« C'était une passion pour moi, confiait-il en 2004. Je lisais Aviation magazine et j'ai découvert une photo de l'I-207 et je me suis demandé comment un truc pareil pouvait voler. Plutôt que d'écrire comme tout le monde sur les avions français et allemands, je me suis spécialisé chez les Russes. »

Ce travail de niche, mais alimentaire, ne l'empêche pas de graviter encore dans le monde de la musique. Il travaille avec Gérard Manset — un échec —, loupe la comédie musicale Hair (on lui préfèrera Gérard Lenorman pour reprendre le rôle de Julien Clerc) et rencontre en 1980 un jeune compositeur qui va le relancer.

« La parolière Vline Buggy avec qui j'avais gardé des contacts m'avait dit que si elle trouvait le compositeur qui m'irait elle me le présenterait. Elle m'a convié un jour chez elle et m'a présenté Julien Lepers  », détaillait-il en 2023 dans une émission sur C8. Celui qui n'est pas encore animateur de jeux et qui essaie timidement de percer dans la musique lui offre la mélodie tubesque par excellence : Pour le plaisir. Buggy signe les paroles et Léonard enregistre « sans attendre rien, juste pour le plaisir ». Ce sera un triomphe. Sa carrière est relancée.

Les tubes vont s'enchaîner : Amoureux fous (avec Julie Piétri), Quand tu m'aimes, Sur des musiques érotiques, Laissez-nous rêver… Le duo Léonard-Lepers triomphe grâce à un modèle musical inspiré de Barry White (« J'ai la voix un peu moins grave »), où tout est chaud : la mélodie, la voix et les paroles (« Je n'ai qu'un pays celui de ton corps. Je n'ai qu'un péché ton triangle d'or »). En moins de dix ans, il vend près de dix millions de disques. Les années 1980 sont celles de Léonard qui signe aussi la chanson-titre du feuilleton à succès d'Antenne 2, Châteauvallon, sorte de Dallas français, plus sage et plus « cheap », mais aux 14 millions de téléspectateurs. Puissance et gloire. Puis déboires.

La carrière d'Herbert Léonard ne résistera pas à la nouvelle décennie. En l'absence de nouveaux tubes, il signe quelques prestations remarquées, notamment dans la comédie musicale Notre-Dame de Paris où il remplace Daniel Lavoie dans le rôle de Frolo. Des best-of à la pelle remixent ses anciens succès. Des ennuis de santé — œdèmes pulmonaires, 32 jours de coma, Covid, etc. - tiendront éloignés Léonard de l'endroit où le public ne l'a jamais abandonné : la scène. Reste cette voix envoûtante de ce « Blue-eyed soul » (comme les Américains nomment les Blancs qui chantent du «rhythm and blues) qui chantait en 1987, comme une promesse, « tu ne pourras jamais m'oublier ».

02 mars 2025

Oscars : il faudra être abonné à Disney+ pour regarder la 97e cérémonie

Ce n'est plus Canal+ qui a les droits de diffusion de la soirée des Oscars. Après avoir retransmis l’événement pendant trente-cinq ans, la 97e édition sera retransmise en France sur Disney Plus, ce soir. Et pas en clair.

Il faudra donc être abonné pour regarder Jacques Audiard et les autres Français concourir, dans la nuit de dimanche à lundi, en direct depuis le Dolby Theatre de Los Angeles.

Prise d’antenne avec Léna Situations et Sophie Soulignac en direct dès 00h20.

La soirée des Oscars 2025 débutera officiellement à 1h du matin (en France). Elle sera animée par Conan O'Brien.

Pour les couche-tôt, Disney Plus prévient que le replay sera disponible environ 20 minutes après la fin du live, avec traduction française uniquement (langue non modifiable).

Une version best Of sera à retrouver dès le mardi 4 mars, en version originale, version française ou sous-titrée en français, sur Disney Plus.

01 mars 2025

Abou Sangaré, ému aux César : "Je ne me considérais pas comme un être humain"

L'acteur principal de L'Histoire de Souleymane de Boris Lojkine ouvre le bal des César avec le prix de la Révélation masculine. L'homme de 25 ans au parcours hors du commun livre un discours poignant sur son histoire en tant que réfugié qui est aussi celle de son personnage. Sa déclaration est retentissante et chargée en émotions.

"De 2017 jusqu'en 2023, j'avais presque plus de vie, dit Abou Sangaré. Je ne me considérais pas comme un être humain. Depuis que j'ai traversé la mer Méditerranée jusqu'en avril 2023, j'ai connu la misère, ce qu'est l'être humain, le bon comme le mauvais." 

Il avait été recruté à Amiens lors d'un casting pour incarner le rôle d'un réfugié Guinéen, qui en parallèle des livraisons à vélo, prépare son entretien de demande d'asile.

Sa performance dans le long-métrage lui a permis d'obtenir son titre de séjour, comme l'a souligné avec humour le Maître de cérémonie Jean-Pascal Zadi quelques instants avant qu'il ne gagne ce prix.

Il conclut son discours sur ces mots : "Merci à vous pour votre intégration au sein de l’humanité".

Le drôle d'hommage deJosiane Balasko et Thierry Lhermitte à Michel Blanc aux César 2025

Après un très joli montage retraçant toute la carrière de Michel Blanc, Josiane Balasko et Thierry Lhermitte sont montés la scène des César 2025 pour rendre hommage à leur copain du Splendid. « Putain, quel acteur ! », résume très justement Balasko après la vidéo. « Moi, je n'arrive pas à m'y faire », reprend Lhermitte. Balasko : « Mais tu sais que depuis qu'il est parti, on n'arrête pas de parler de lui, beaucoup plus qu'avant. » « Ah oui, beaucoup trop ! » « Dès qu'on rencontre un pote, on parle de Michel, ça finit par être saoulant. »

Sur un tout plus sérieux, Lhermitte a rappelé avoir rencontré Michel Blanc à 15 ans : « Je crois que j'ai commencé à vivre quand j'ai rencontré Christian, Gérard et Michel. Donc je peux dire que je l'ai connu tout ma vie. »

César 2025 : Alain Chabat cherche son discours

C'est Alain Chabat, le père veuf de Mallory Wanecque dans l'Amour Ouf, qui remporte le César 2025 du Meilleur acteur dans un second rôle. 27 ans après son César pour son premier film Didier, l'acteur et réalisateur ajoute une nouvelle récompense à son palmarès.

Il profite de l'occasion pour nous offrir un discours rempli d'humour à la sauce des Nuls qui nous rappelle qu'Alain Chabat est une figure emblématique de la comédie.

"Je suis très touché, sincèrement, alors reprenons nos esprits, heureusement, j’ai préparé un petit papier au cas où parce que sinon après on se retrouve à dire de la merde."

Le lauréat passe en réalité tout son discours à faire semblant de le chercher dans ses poches, sur son téléphone...

La personnalité adoré des français prend tout de même le temps de remercier Gilles Lellouche, ses compagnons du tournage de l'Amour Ouf et les petites mains du cinéma.

César 2025 - Karim Leklou : "Je dédie ce César à tous les gentils"

Karim Leklou déjoue les pronostics et passe devant le grand favori des César, Pierre Niney, en remportant le prix du Meilleur acteur. Une récompense qui souligne la performance de l'acteur qui incarne le rôle d'Aymeric dans l'adaptation Le Roman de Jim réalisé par les frères Larrieu. Karim Leklou interprète le beau-père de Jim qu'il a élevé et dont il se voit éloigné au retour de son père biologique. Le tout dans un paysage jurassien que l'on connaît bien maintenant.

"C’est pas normal ce qui se passe, il y a des gens dans ma tête qui font la fête. J’ai pas préparé de discours donc c’est un peu fouilli mais je remercie tout le casting (...) On dirait un rêve, je dis n'importe quoi."

Nommé à trois reprises pour le César du meilleur espoir masculin (Coup de chaud et Le monde est à toi) et pour celui du meilleur acteur dans un second rôle (BAC Nord), cette fois-ci il remporte bel et bien le prix du meilleur acteur. Un moment émouvant pour Karim Leklou qui offre au public un beau discours. A la fois humble et sobre, il illustre parfaitement la sensibilité de son personnage. 

"Je voulais vous remercier d'avoir fait cet éloge de la gentillesse."

Simple et naturel, comme il sait si bien faire. Malgré tout, il n'oublie pas ses coéquipiers. Il partage son César avec L'Amour Ouf en tant que membre du casting. Karim Leklou s'adresse aussi à Tahar Rahim, son ami, avec qui il a partagé les débuts au cinéma.

"C'est une belle année pour le cinéma français !" "A tous les gentils !", conclut-il !

César 2025 : le palmarès complet

Révélation masculine

Abou Sangaré dans L'Histoire de Souleymane

Meilleur court-métrage de fiction

Noucan, de Salomé Da Souza

Meilleure adaptation

Emilia Pérez, de Jacques Audiard

Meilleur premier film

Vingt Dieux, de Louise Courvoisier

Meilleurs décors

Stéphane Taillasson pour Le Comte de Monte-Cristo

Meilleur film étranger

La Zone d'intérêt, de Jonathan Glazer

Meilleurs costumes

Thierry Delettre, pour Le Comte de Monte-Cristo

Meilleur son

Emilia Pérez

Révélation féminine

Maïwène Barthèlemy dans Vingt Dieux

Meilleur scénario original

Boris Lojkine, Delphine Agut pour L'Histoire de Souleymane

Meilleure actrice dans un second rôle

Nina Meurisse dans L’Histoire de Souleymane

Meilleur film d'animation

Flow, le chat qui n'avait plus peur de l'eau, de Gints Zilbalodis

Meilleur acteur dans un second rôle

Alain Chabat dans L'Amour ouf

Meilleur montage

Xavier Sirven pour L'Histoire de Souleymane

Meilleurs effets visuels

Cédric Fayolle pour Emilia Pérez

Meilleure musique originale

Clément Ducol, Camille pour Emilia Pérez

Meilleure photo

Paul Guilhaume, pour Emilia Pérez

Meilleur film documentaire

La Ferme des Bertrand, réalisé par Gilles Perret

Meilleur court-métrage documentaire

Les Fiancées du Sud, réalisé par Elena López Riera

Meilleure réalisation

Jacques Audiard, pour Emilia Pérez

Meilleur acteur

Karim Leklou, dans Le Roman de Jim

Meilleure actrice

Hafsia Herzi, dans Borgo

Meilleur film

Emilia Pérez, de Jacques Audiard