Omniprésente l’an dernier à Cannes, où elle était à l’affiche de trois films en compétition (dont The French Dispatch) mais avait dû annuler sa venue après avoir contracté le Covid-19, Léa Seydoux sera encore bien présente cette année sur la Croisette. L’actrice française y défendra notamment Les Crimes du futur de David Cronenberg, en compétition officielle, mais aussi Un beau matin de Mia Hansen-Løve, qui sera présenté à la Quinzaine des Réalisateurs.
Figure incontournable du Festival, et star internationale grâce aux sagas James Bond et Mission Impossible, Léa Seydoux a été choisie par The Hollywood Reporter pour la Une du numéro spécial Cannes de la revue américaine. Au programme : un shooting mode accompagné d’un long portrait où la comédienne se dit impatiente de retrouver le Festival après trois ans d’absence : "Je n’ai jamais été aussi heureuse d’aller à Cannes".
Seydoux y détaille notamment son amour du 7e art ("J’ai le sentiment que j’étais faite pour faire partie du cinéma, que le cinéma était fait pour moi"), sa personnalité et son approche du jeu. "Quand on dit d’une personne qu’elle est mystérieuse, généralement c’est qu’elle est simplement ennuyante. Qu’elle ne parle pas, qu’elle n’a rien à dire. Quand je joue, je retiens certaines choses. Je pense que le jeu d’acteur ce n’est pas seulement ce qu’on donne, mais aussi ce qu’on garde".
Elle balaie tous les sujets dans ce portrait, revenant sur la polémique de La vie d’Adèle, Palme d’or en 2013, sa "plus grande expérience" à Cannes, son épisode avec Harvey Weinstein ou son enfance bohème, entre Paris, les Etats-Unis et le Sénégal, qui a forgé son caractère solitaire.
Elle affirme aussi être flemmarde, malgré son impressionnant CV, et déclare qu’elle entend continuer à tourner en Europe et aux Etats-Unis, où selon elle les actrices n’ont "pas le droit de vieillir" et doivent rester "constamment désirables". "En France, on est plus indulgent avec les femmes. J’ai envie de prendre de l’âge devant la caméra."
Enfin, l’article aborde bien sûr Les Crimes du futur, qui marque sa première collaboration avec David Cronenberg dont c'est le premier long-métrage depuis huit ans. Ce dernier, interrogé par le THR, loue l’actrice qui incarne dans le film un chirurgien opérant en public un artiste (Viggo Mortensen) dans un futur proche où l’être humain est capable de modifier sa composition biologique et notamment de se métamorphoser.
"Certains acteurs ont peur de certaines choses, et ça leur est très spécifique", explique le réalisateur canadien. "Pour un film comme celui-ci, vous avez besoin d’un acteur désinhibé, au sens large du terme, et Léa amène clairement cela à son personnage." Collaborateur fréquent de Cronenberg, Mortensen se montre encore plus élogieux pour sa partenaire à l’écran. "Elle se moque des apparences, si c’était bon pour le personnage et bon pour David elle y allait à fond. Et il semble que ce soit son attitude en toutes circonstances."
Les Crimes du futur sortira le 25 mai prochain au cinéma.