Formé par Charles Laughton, un des plus grands comédiens de théâtre, puis à l'Actors studio par Lee Strasberg qui deviendra son mentor, Al Pacino est l'un des plus grands acteurs du cinéma américain et du cinéma tout court, ayant incarné des personnages entrés depuis longtemps dans la légende du 7e art. Formé à "la méthode" propre à l'Actors Studio, Pacino est connu pour délivrer un jeu très intense et physique.
Comme ce fut le cas sur l'un des chefs-d'oeuvre de sa filmographie, Un après-midi de chien de Sidney Lumet, en 1976. Sorti très fatigué du tournage du Parrain II, cela ne l'empêcha pas de très peu se nourrir, très peu dormir chaque nuit et prendre quotidiennement des douches glacées afin de se glisser au mieux dans la peau de son personnage.
Si son interprétation dans le film de Lumet est à juste titre considérée comme une des meilleures compositions de l'acteur, son exigence vis-à-vis de lui-même fut telle qu'il s'effondra un jour sur le tournage, terrassé par la fatigue : il fut immédiatement hospitalisé. Durant les deux années qui suivirent, il se consacra au théâtre. Plus reposant pour lui.
Dans cette immense carrière au long cours, même si inévitablement en dents de scie, quel est le rôle que Pacino considère comme le plus difficile ? Il donnait la réponse en 2015 dans un entretien accordé au Guardian (via The Independent) : "le rôle de Michael Corleone dans Le Parrain a été, et reste le rôle le plus difficile de ma carrière. Je ne le voyais pas comme un gangster, je sentais que son pouvoir était sa qualité énigmatique".
"Je voulais être remplacé ; je me demandais ce que je faisais là. Je ne me sentais pas désiré. Jouer demande de la confiance. Vous devez sentir qu'on vous veut dans le rôle" racontera des années après Pacino. A la première du film de Francis Ford Coppola, il fut d'ailleurs tellement nerveux et mal à l'aise qu'il se bourra de tranquilisants.
"Je suis profondément honoré d'avoir fait ce film. Vraiment. Une oeuvre pour laquelle j'ai eu la chance d'en faire partie. Mais ca m'a pris toute une vie pour l'accepter et avancer. Ce n'est pas comme si j'avais joué Superman" déclarait Pacino en 2022, alors que l'on célébrait les 50 ans du film.
Une oeuvre dans laquelle Pacino délivre effectivement une des plus grandes compositions de l'Histoire du cinéma américain, et du cinéma tout court.