Ah, les années 80... Le temps béni des actionners qui peuplaient généreusement les rayonnages des vidéo-clubs avec leurs jaquettes VHS, l'âge d'or de la Cannon et des productions de Chuck Norris, les débuts de Steven Seagal, JCVD et les films d'arts martiaux, Michael Dudikoff alias American Ninja... Les films de notre Arnie préféré bien entendu, qui se livrait à une guerre sans merci contre son grand rival de l'époque, Sylvester Stallone, le biceps plus saillant et luisant que jamais depuis qu'il avait vengé à lui tout seul l'affront subi par les Etats-Unis au Viêtnam dans Rambo 2.
Et c'est précisément le même réalisateur du second opus Rambo, George Pan Cosmatos, qui retrouvera Sly un an plus tard à peine pour Cobra, un film devenu culte. Ceux et celles qui ont découvert le film à l'époque se souviennent forcément de sa tagline absolument géniale sur son affiche : "le crime est un poison, voici l'antidote".
Stallone y incarne le lieutenant de police Marion Cobretti, dit Cobra, flic de choc à la gâchette facile et spécialiste des missions dangereuses, qui se lance à la poursuite d'un gang de fanatiques d’extrême droite. Un jeune mannequin, témoin involontaire des exactions des tueurs, est en danger de mort. Cobra décide d’assurer sa protection et tente de brouiller les pistes en quittant la ville...
Au-delà de son look inimitable et archi poseur, on garde en souvenir sa fameuse voiture, une Mercury Monterey des années 1950, mais customisée sur mesure pour le flic incorruptible, puisqu'elle possédait en plus un injecteur de nitroglycérine capable de donner un coup de boost surpuissant à la voiture... Qui termine malheureusement en pièces détachées à la fin du film.
Selon l'acteur, Cobra "tient davantage de l'inspecteur Harry que de Rambo"; mais il ne garde pas un excellent souvenir de cette pépite des 80's, comme il l'a raconté au Festival international du film de Toronto en 2023. "Cobra, à mon sens, était bâclé" confiait-il. "J'aurais pu faire mieux, si seulement j'avais été plus concentré".
Stallone ne se contente pas d'incarner le flic énervé, puisqu'il avait également écrit le script du film. Il remania profondément celui-ci, initialement une comédie, en un thriller d'action. Cette version fut refusée par Warner, mais Stallone persista, ce qui donnera le scénario final de Cobra tel qu'on le connait.
"J'avais le sentiment que j'aurais dû réaliser ce film, mais je ne l'ai pas fait, et je le regrette", a-t-il déclaré. "C'est un des aspects de la réalisation de films, à part voir ses cheveux se raréfier, on se demande : "Bon sang, pourquoi n'ai-je pas mis plus d'efforts ?"
Toujours est-il que le film se fera démolir par la critique, en plus de se voir décerner six nominations aux Razzie Awards en 1987, dont celle du pire film et du pire acteur. Et sera, in fine, un échec commercial. Pas grave : on continue de voir le film avec un plaisir même pas coupable.
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