A24 souhaite jouir de sa notoriété grandissante. L'année dernière, Everything Everywhere All at Once était le grand gagnant des Oscars (meilleur film, meilleur réalisateur, meilleure actrice, meilleur acteur et actrice dans un second rôle) et est devenu le premier film de la société à dépasser les 100 millions de dollars au box-office. De surcroît, The Whale, produit par A24, a également marqué la cérémonie par sa récompense de meilleur acteur, ce qui catégorise la studio comme grand vainqueur du prestigieux événement cinématographique.
Selon The Wrap, Noah Sacco, responsable des acquisitions d'A24, revendique la volonté de développer une stratégie plus large visant à proposer de plus grands projets. Avec une valorisation de 2,5 milliards de dollars, « c'est en toute logique que la société de distribution se lance dans des films plus commerciaux », déclare ainsi un responsable du studio. La société d'investissement Stripes a payé 225 millions de dollars pour moins de 10% de A24. Ces chiffres mirobolants forcent le studio à suivre le rythme de leur importante évolution en diversifiant leur horizon de production.
« Les films d'auteur ne rapportent pas d'argent et sont très risqués. Ce n'est pas une bonne stratégie à long terme. Il faut trouver un bon équilibre entre les deux », cite l'article à partir d'un informateur anonyme travaillant chez A24.
A24 maintient son projet de diversification en portant son dévolu sur d’iconiques sagas d’horreur. Même si le studio a récemment perdu le bras de fer contre Miramax pour l’obtention des droits de la franchise Halloween, la société de production s’est positionnée sur l'excitante production d’une série Vendredi 13 intitulée Crystal Lake en octobre dernier. Ces projets peuvent être produits à bas coûts pour de bons résultats au box-office : c'est notamment ce qui vaut ces dernières années à Blumhouse (Insidious, Get Out...) sa bonne réputation, et sa bonne santé depuis une dizaine d'année.
Au fil du temps, A24 s'était positionné autrement, en finançant des films indés ambitieux et décalés. La firme a su éveiller un attrait significatif pour les amateurs de cinéma, mais sans engranger d'énormes recettes. Moonlight, le film fauché de Barry Jenkins, grand gagnant des Oscars 2016, a par exemple gagné 65 millions de dollars au box-office mondial, alors qu'il en avait coûté dix fois moins ; Midsommar d'Ari Aster a une excellente réputation, mais a surtout cartonné en VOD et DVD (au box-office, il a engrangé 50 millions de dollars pour moins de 10 de budget). Uncut Gems de Josh et Ben Safdie a été distribué sur Netflix, là aussi acclamé par les critiques. X, de Ti West, a gagné 15 millions de billets verts sur la planète alors qu'il n'en avait coûté qu'un tiers, et son créateur a pu filmer une trilogie entière dans la foulée...
Prochainement, la boîte compte sur Dream Scenario, un film-concept porté par Nicolas Cage, ou The Zone of Interest, le drame de Jonathan Glazer acclamé au festival de Cannes, pour intriguer les cinéphiles. Sans compter ses nombreuses distributions, à l'image de Priscilla, de Sofia Coppola, produit par American Zoetrope, mais montré au public américain via A24.
Le studio est régulièrement salué pour son audace, et pour tirer davantage de profits sur ses productions originales, il s'octroie par ailleurs la liberté d'accompagner leurs sorties par un assortiment de produits dérivés sur leur site officiel, qui ne manque pas de ravir le public. Reste maintenant à passer à l'étape supérieur, laisse entendre cet article annonçant l'évolution de leur stratégie, afin de pérenniser des sorties plus événementielles.
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