C'était l'un des plus grands noms du théâtre contemporain... Le metteur en scène Peter Brook nous a quittés ce samedi 2 juillet 2022. Il avait 97 ans. Si son nom est associé à la scène, Brook a également réalisé quelques incursions remarquées dans le cinéma, signant notamment une hallucinante transposition de Marat/Sade et une brutale adaptation de Sa Majesté des mouches, d'après le chef-d'oeuvre de William Golding.
La passion de Peter Brook pour la scène remonte à son plus jeune âge, lorsqu'il se met lui-même en scène à l'âge de sept ans dans Hamlet, en jouant devant sa famille. Après ses études à Oxford, il passe rapidement à la mise en scène pour la Royal Shakespeare Academy, avec Peine d'amour perdu (1946) ou encore Mesure pour mesure (1950). En 1953, il réalise son premier film : The Beggar's Opera, dans lequel il dirige une légende du théâtre et du 7e Art, Laurence Olivier.
En 1962, Peter Brook est nommé directeur de la Royal Shakespeare Company, poste qu'il occupera durant vingt ans. L'année suivante, il souhaite adapter le roman de William Golding, devenu un classique de la littérature : Sa Majesté des mouches. L'inexpérience de l'équipe du film n'empêche pas l'oeuvre, en lice pour l'Ours d'Or au Festival du film de Berlin, de connaître un grand succès en salles. Décloisonnant les genres, le cinéaste met souvent en scène des pièces ou des fictions au théâtre qu'il adapte ensuite au cinéma. C'est le cas en 1966 de Marat-Sade, pour lequel il remporte le Tony Award du Meilleur réalisateur à Broadway. En 1971 à Paris, il fonde le "Centre International de Recherche Théâtral" (CIRT), lequel devient lors de l'ouverture du Théâtre des Bouffes du Nord, le "Centre International de Créations Théâtral" (CICT). Son immense contribution pour le théâtre, britannique en particulier, est récompensée en 1983 par le prestigieux Laurence Olivier Theatre Award for Outstanding Contribution.
Avec La Tragédie de Carmen, une adaptation de l'opéra de Bizet, Peter Brook signe sa première collaboration avec le scénariste Jean-Claude Carrière. Ils travaillent à nouveau ensemble sur Le Mahabharata (1988), un projet pharaonique qui raconte la douloureuse naissance du monde d'après l'un des textes fondateurs de l'Hindouisme, composé de 100 000 stances divisées en 18 chapitres. D'abord monté pour le théâtre, l'oeuvre est ensuite adaptée au cinéma dans une version de 3h, et plus de 5h pour la télévision.
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