17 février 2025

Borderline : bande-annonce avec Samara Weaving et Ray Nicholson

Après Smile 2, le fils de Jack Nicholson ré-arbore ce sourire glaçant, qui semble être de famille, pour le prochain thriller horrifique de Jimmy Warden : Borderline. Le réalisateur de Crazy Bear met en scène Sofia (Samara Weaving), une pop star qui se fait séquestrer dans sa propre maison à Los Angeles par Paul, un fan sociopathe s’étant échappé d’un hôpital psychiatrique (Ray Nicholson). 

Paul s’est mis en tête de se marier avec la star, et tente tant bien que mal d'organiser les festivités. À mesure qu'il devient de plus en plus déséquilibré, son fantasme devient plus dangereux. Sofia essaie de survivre en attendant l’aide de son garde du corps, incarné par Eric Dane. 

Si Ray Nicholson s’est déjà essayé au genre horrifique l’année dernière avec Smile 2, c’est également le cas de Samara Weaving. On a pu la voir dans les deux derniers Scream, ou encore dans Wedding Nightmare, films réalisés par le duo Tyler Gillett et Matt Bettinelli-Olpin. L’actrice et mannequin australienne semble abonnée aux noces cauchemardesques... Dans un autre style, on l’a également découverte dans Babylon de Damien Chazelle, où elle incarne la rivale de Margot Robbie.

Le casting est complété par Jimmie Fails (The Last Black Man in San Francisco) et Alba Baptista (Une robe pour Mrs. Harris). La sortie de Borderline est prévue aux États-Unis pour le 14 mars. Aucune date n’a encore été annoncée en France

Bande-annonce de Friendship, avec Paul Rudd et Tim Robinson

Friendship raconte l’histoire d’une amitié entre un père de famille, Craig Waterman (Tim Robinson), et Brian (Paul Rudd), un présentateur météo qui vient tout juste de s’installer en ville. Alors que Craig n’a aucune envie de bousculer son quotidien et surtout de faire de nouvelles rencontres amicales, il croise la route de Brian et les choses ne se passent pas comme prévu. Mais l’immaturité affective de Craig risque de mettre en péril cette amitié naissante…

Friendship a été dévoilé au public à l’occasion du Festival international du film de Toronto en septembre 2024 dans le cadre du programme Midnight Madness. Plutôt bien accueillie par le public à la première mondiale, cette comédie est le premier long-métrage du réalisateur américain Andrew DeYoung. Habitué aux formats des séries télévisées (Pen15 ou High Fidelity), l’homme a également écrit le scénario de son nouveau film. La société de production et de distribution A24 (Moonlight, Midsommar ou Euphoria) a acquis les droits du film Friendship dans lequel Tim Robinson (I Think You Should Leave) et Paul Rudd (Ant-Man) font équipe. Kate Mara (Les 4 Fantastiques), Jack Dylan Grazer (Shazam!) et Josh Segarra (Crazy Amy) complètent le casting.

Friendship arrivera au cinéma le 9 mai aux Etats-Unis. Le film n'a pas encore de date de sortie en France. 

BAFTA 2025 : le palmarès complet

Meilleur film : Conclave

Meilleur réalisateur :  Brady Corbet pour The Brutalist

Meilleur acteur : Adrien Brody pour The Brutalist

Meilleure actrice :  Mikey Madison pour Anora

Meilleur acteur dans un second rôle : Kieran Culkin pour A Real Pain

Meilleure actrice dans un second rôle : Zoe Saldaña pour Emilia Pérez

Meilleur scénario original : Jesse Eisenberg pour A Real Pain

Meilleur scénario adapté : Conclave

Meilleur film britannique : Conclave

Meilleur film en langue étrangère : Emilia Pérez

Meilleur film d'animation : Wallace et Gromit : La Palme de la vengeance

Meilleure musique originale : The Brutalist

Meilleure photographie : The Brutalist

Meilleur montage : Conclave

Meilleurs décors : Wicked

Meilleurs costumes : Wicked

Meilleur maquillage et coiffure : The Last Showgirl

Meilleur son : Dune : Deuxième partie

Meilleurs effets visuels : Dune : Deuxième partie

Meilleur court métrage britannique : The Outrun

Meilleur court métrage d'animation britannique : Le Robot sauvage

Étoile montante EE : Mikey Madison

Fatale, écrit par Jean-Patrick Manchette et publié en 1977, est le nouveau projet du cinéaste Yorgos Lanthimos

Toujours aussi prolifique, Yorgos Lanthimos a déjà un nouveau projet de film en vu. Le réalisateur de Pauvres Créatures (2023) et Kinds of Kindness (2024) a déjà terminé son film de 2025, qui s'appellera Bugonia, encore porté par Emma Stone, et avec Jesse Plemons et Alicia Silverstone, qui sortira le 5 novembre prochain au cinéma.

Puis, le cinéaste grec devrait diriger une adaptation d'un roman français policier des années 1970.

Selon The Film Stage, Lanthimos a choisi de réaliser un film intitulé Fatale, un thriller sur une femme assassin, basé sur le roman du même nom écrit par Jean-Patrick Manchette et publié en 1977.

Ce polar noir suit l’histoire d’Aimee, une tueuse professionnelle qui arrive dans une ville portuaire et commence à se fondre parmi la population pour dénicher de nouvelles cibles.

Pour l’instant, aucune autre information sur le film n’est connue, ni aucun casting annoncé. Evidemment, on voit bien Emma Stone se muer en tueuse Fatale...

Kate Winslet passe à la réalisation

Après avoir conquis le public et la critique par son jeu d’actrice, Kate Winslet, star incontestée du grand écran passe derrière la caméra. Selon le magazine spécialisé britannique Screendaily, son premier film en tant que réalisatrice, Goodbye June, sera produit par Netflix. Un projet ambitieux qui marque une nouvelle étape dans une carrière déjà impressionnante, écrit par Joe Anders, le fils qu'elle a eu avec Sam Mendes.

Le film, décrit comme un drame familial contemporain, mettra en scène des acteurs de renom, notamment Helen Mirren et Toni Collette. Et bien sûr, Winslet jouera à leurs côtés. Il racontera l’histoire d’un groupe de frères et sœurs confrontés à une crise soudaine qui les oblige à se rassembler. Un récit intime et puissant qui devrait mettre à profit l’expérience et la sensibilité de cette artiste d’exception.

Si Kate Winslet n’avait encore jamais signé de film en tant que réalisatrice, elle n’en est pas à son premier coup d’essai en coulisses. Très impliquée dans ses projets, elle a activement participé à la production de plusieurs films, dont Lee, où elle incarne la photographe Lee Miller. Ce film, salué par la critique, lui a valu une nomination aux BAFTA qui se sont déroulés ce week-end.

Son passage à la réalisation s’inscrit donc dans une évolution logique, portée par une volonté de raconter des histoires avec un regard plus personnel, et aussi, on le devine face à ses nombreux engagements, la volonté de porter des voix féminines. Son expérience devant la caméra lui permettra sans doute d’apporter une approche nuancée à la direction d’acteurs.

Depuis ses débuts au cinéma dans Créatures célestes (1994), Kate Winslet s’est imposée comme l’une des plus grandes de sa génération. Son rôle mythique de Rose dans Titanic (1997) l’a propulsée au rang de star mondiale, mais elle n’a jamais cédé à la facilité des blockbusters sans toute fois les bouder totalement.

Mais elle a toujours su privilégier des rôles exigeants et nuancés dans des films comme The Reader, qui lui a valu un Oscar en 2008, Eternal Sunshine of the Spotless Mind de Michel Gondry ou encore Les Noces rebelles qui a scellé les retrouvailles à l'écran avec Leonardo DiCaprio.

Son talent n’a cessé d’être récompensé : un Oscar, plusieurs BAFTA, des Golden Globes et deux Emmy pour ses performances dans les séries Mildred Pierce (2011) et Mare of Easttown (2021). Son aisance à naviguer entre cinéma et télévision, entre drames intenses et rôles plus légers, témoigne de son incroyable polyvalence.

Son passage à la réalisation avec Goodbye June ne fait que renforcer son statut : une artiste complète, audacieuse et passionnée, qui continue de se réinventer après trois décennies de carrière. Une véritable légende vivante du septième art.

Marie-Antoinette : plus de deux ans après la diffusion de la saison 1, la série historique revient dans de nouveaux épisodes

En octobre 2022, Canal+ lançait la diffusion de Marie-Antoinette, sa nouvelle série historique dans la lignée de Versailles, qui suivait les aventures de la souveraine lors de son arrivée à la cour de France.

La jeune Marie-Antoinette, campée par Emilia Schüle, se retrouvait alors au cœur des machinations et des complots de Versailles, et devait rapidement faire face à ses responsabilités pour réussir à survivre en milieu hostile.

Au moment de la diffusion des derniers épisodes de la saison 1, Canal+ avait laissé planer le mystère quant à l’avenir de Marie-Antoinette. A l’époque, Claude Chelli, directeur général adjoint de CAPA TV, avait confié que l'objectif était de raconter l’histoire de la reine sur trois saisons.

Canal+ a attendu juin 2023 pour annoncer que la série historique serait bel et bien de retour pour une saison 2, qui arrive donc ce lundi 17 février à partir de 21h00. Et cette fois, Marie-Antoinette va faire face à de nouveaux défis de taille. La colère gronde et la Révolution française est aux portes de Versailles…

Marie-Antoinette et Louis (Louis Cunningham) semblent être au sommet de leur règne. Malheureusement, ils doivent faire face à une crise financière sans précédent. Les caisses sont vides et la population doit affronter une vague de froid. Provence (Jack Archer) et Chartres (Oscar Lesage) en profitent pour attiser la haine des nobles.

Cette nouvelle salve d’épisodes voit également l’arrivée de la comédienne Freya Mavor (Skins) qui va prêter ses traits à Jeanne de Valois, une lointaine descendante d’Henri II. Bien décidée à redorer son blason, elle va s’immiscer à la cour pour planifier une escroquerie.

Cette arnaqueuse impitoyable va orchestrer le plus grand vol de diamants de l’Histoire. Une affaire au retentissement qui va dépasser la famille royale. Fragilisés par une succession de drames intimes, Marie-Antoinette et Louis devront trouver en eux les ressources pour surmonter ces épreuves et survivre à l’opprobre. Car de Versailles au Palais-Royal, la colère gronde…

The White Lotus revient pour une saison 3

Déjà culte après seulement deux saisons, The White Lotus revient sur Max avec une troisième saison qui change de ton et se montre d’entrée de jeu plus sombre. Après Hawaï et la Sicile, la série pose cette fois ses valises en Thaïlande, explorant un nouveau terrain de vacances où le luxe côtoie la spiritualité mais aussi une forme de corruption morale, comme on l’a souvent vu dans la série.

Mike White, créateur et réalisateur de The White Lotus, décrit cette saison comme "une version amplifiée des précédentes". "Nous sommes allés encore plus loin", confie-t-il au magazine TIME lors d’une visite de tournage. Avec un casting impressionnant et une intrigue qui démarre sur une scène d’ouverture plus anxiogène qu’à l’accoutumée, cette nouvelle saison saura-t-elle nous tenir en haleine comme les précédentes ?

La force de The White Lotus, une fois de plus, réside dans son casting renouvelé à chaque saison et brillamment dirigé. Cette saison, on retrouve des figures bien connues du cinéma et de la télévision : Parker Posey, Carrie Coon, Michelle Monaghan, Jason Isaacs et Walton Goggins. Aux côtés de ces poids lourds, des talents émergents comme Patrick Schwarzenegger, Aimee Lou Wood et Sam Nivola viennent compléter une galerie de personnages tous plus perturbés les uns que les autres.

Parmi les surprises du casting, on note le retour de Natasha Rothwell dans le rôle de Belinda, la masseuse de la saison 1, qui fait son grand retour en Thaïlande. "Belinda est notre fil conducteur cette fois-ci", explique White. "Elle apporte une perspective unique sur le monde du White Lotus en tant que membre du personnel et non en tant que cliente." Un parti pris qui pourrait changer la dynamique narrative de la série ?

Pour cette troisième saison, Mike White a choisi la Thaïlande non seulement pour sa beauté, mais aussi pour sa richesse culturelle et spirituelle. "Le pays a une dimension mystique qui résonne parfaitement avec le thème de la série", explique-t-il. Mais loin de l'image de carte postale, cette saison s’intéresse plus spécifiquement au choc des cultures et à la façon dont les Occidentaux tentent d'absorber la spiritualité orientale pour la tourner à leur propre avantage. Les intentions sont aussi factices que les êtres.

Le tournage s'est déroulé dans des lieux paradisiaques, notamment au Four Seasons Resort Koh Samui, qui a été transformé en un nouvel établissement du White Lotus. Mais derrière l'opulence, Mike White pose une question centrale : peut-on vraiment échapper à soi-même en voyage ? Et cette confrontation n’est-elle pas le révélateur de la pire version de nous-mêmes ? Cette idée se traduit tout au long des six épisodes que nous avons pu voir par une ambiance plus pesante, où la décadence côtoie en permanence la quête de sens.

Comme pour les saisons précédentes, The White Lotus saison 3 s'ouvre sur un évènement tragique : une fusillade dont on ignore qui est l’auteur qui sont les victimes et dont les causes seront dévoilées au fil des épisodes. "C'est un puzzle que nous assemblons lentement", explique Mike White. Le spectateur est ainsi invité à décortiquer chaque scène, chaque dialogue, à la recherche des indices disséminés.

Cette saison met en avant des personnages en pleine crise existentielle. Entre un riche père de famille sur le point de tout perdre et qui commence par perdre pied (Jason Isaacs), un homme complètement désabusé en quête de vengeance (Walton Goggins) venu avec sa petite amie beaucoup plus jeune que lui (Aimee Lou Wood) et un trio d'amies d’enfance confrontées à la réalité de leur âge (Carrie Coon, Michelle Monaghan, Leslie Bibb), The White Lotus dresse une fois de plus un portrait féroce de l'élite américaine.

Une nouveauté majeure de cette saison est l'importance accordée à la spiritualité. Le resort thaïlandais propose des retraites de bien-être, avec cours de yoga et séances de méditation, et plusieurs personnages s'engagent dans des expériences mystiques. Et la série prend soin de ne pas tomber pas dans la complaisance : "Nous montrons comment ces quêtes sont souvent superficielles et dictées par un besoin d'autosatisfaction", précise Mike White.

Une scène marquante à mi-saison illustre bien ce propos : un personnage demande à un autre, sur un ton très sérieux : "Suis-je vraiment un homme blanc à l'intérieur, ou y a-t-il une jeune fille asiatique en moi ?" Une ligne de dialogue qui résume avec ironie la façon dont les Occidentaux projettent leurs fantasmes sur les cultures orientales.

La saison 3 n'est pas la dernière. HBO a déjà renouvelé The White Lotus pour une quatrième saison, et Mike White a déjà des idées en tête. "Je pourrais en faire six", admet-il, tout en ajoutant avec humour : "Après, j'aurai 60 ans... et je mourrai probablement." Une plaisanterie qui résume bien l'esprit de la série : mordante et toujours sur le fil du rasoir.

Avec cette troisième saison, The White Lotus confirme son statut de satire sociale, jonglant entre humour noir, suspense et critique acérée du monde contemporain. Rendez-vous chaque lundi pour découvrir si le paradis thaïlandais est un havre de paix... ou un nouvel enfer pour ses vacanciers.

Mort à 97 ans de l'actrice Geneviève Page

Geneviève Page est décédée le 14 février à 97 ans, comme l'a annoncé sa fille à l'Agence France Presse. Filleule de Christian Dior, elle était une grande comédienne de théâtre passée par la Comédie Française et le TNP. A l'écran, elle avait tourné avec Blier, Mann, Cukor ou Buñuel.

Après un passage par le Conservatoire et la Comédie Française, Geneviève Page fait ses débuts sur grand écran en 1952 en incarnant la Marquise de Pompadour dans le célèbre Fanfan la Tulipe de Christian-Jaque.

C'est en 1956 que l'actrice rencontre son plus grand succès avec Michel Strogoff, de Carmine Gallone. Fidèle à son image de comédienne atypique, toujours surprenante, il est alors difficile de dégager un thème d'une carrière riche de près de cinquante films.

Sur la première partie de celle-ci, elle est à l'affiche du Bal des adieux, co-réalisé par George Cukor et Charles Vidor, du Cid d'Anthony Mann et du Jour et l'Heure de René Clément.

Geneviève Page s'illustre régulièrement sous la direction et aux côtés de grandes pointures du septième art. Presque toujours confinée à des seconds rôles, elle apparaît chez Jean Becker (Tendre voyou, 1966), Luis Buñuel (Belle de jour, 1967) et Bertrand Blier (Buffet froid, 1979).

On la voit ensuite jouer pour Robert Altman dans Beyond Therapy (1987) et Georges Lautner dans L' Inconnu dans la maison (1992).

En 1999, Geneviève Page accompagne Jean-Marc Barr dans l'aventure Lovers puis se distingue en 2003 dans Rien que du bonheur, premier long métrage du journaliste Denis Parent, qui sera son dernier film.

16 février 2025

Comment le réalisateur de Ragtime a convaincu James Cagney de sortir de sa retraite

Adaptation du best-seller de E.L. Doctorow, Ragtime est une oeuvre puissamment mise en scène par le grand et regretté cinéaste que fut Milos Forman, qui porte un regard lucide et parfois cruel sur son nouveau pays d'adoption, les Etats-Unis. Un film qui a, plus d'une fois, des allures de fresque monumentale, aux airs d'Il était une fois en Amérique, qui lui sera pourtant postérieur de deux ans. Jusqu'à la comédienne Elizabeth McGovern d'ailleurs, que l'on retrouve justement dans les deux films.

Ragtime, c'est l'histoire d'un pianiste afro-américain, Coalhouse Walker Jr., un jeune homme rangé, victime d’une injustice de la part d’hommes blancs qui n’acceptent pas de le voir rouler au volant de sa voiture neuve. Tout le monde autour de lui l’incite à ne pas envenimer la situation. Mais il ne peut accepter de voir ses droits bafoués et nourrit une profonde aspiration à obtenir réparation pour le préjudice subit. Après la mort de sa fiancée, un terrible engrenage s’enclenche…

Si le film de Milos Forman est souvent décrié parce que jugé trop impersonnel, Ragtime reste pourtant l'un des plus formidables films décrivant la société américaine au tournant du XXe siècle, notamment par son acuité sur la question de la ségrégation raciale et entre les classes. Tout en évoquant aussi en filigranne la naissance du "Ragtime", un genre musical né aux USA entre 1890/1895, qui devint une source majeure d'influence du Jazz.

Porteur d'une charge émotive propre à fendre les pierres en deux, grâce notamment à un bouleversant Howard E. Rollins Jr dans le rôle-titre (et décédé à 46 ans en 1996...), Ragtime est aussi l'ultime contribution au 7e art d'un immense comédien, James Cagney, sous les traits du commissaire Rhinelander Wald.

En 2007, Milos Forman avait raconté dans une très émouvante interview comment il avait réussi à convaincre Cagney de sortir de sa retraite. Et c'était une gageure. Car à l'époque, l'acteur n'avait non seulement pas joué depuis une vingtaine d'années, mais refusait aussi toutes les offres sans distinctions.

"Dino de Laurentiis [NDR : le producteur du film] m'avait dit "il faut au moins une star pour prévendre le film en Europe !" Et moi j'avais déjà mon casting de fait. Je demande donc à Jack Nicholson s'il veut jouer un petit rôle dedans, un caméo. Mais je reçois un peu après un message de sa part me disant qu'il ne peut pas.

A cette époque, je rencontre James Cagney, lors d'un dîner à New York, non loin de là où il habitait. Il n'avait pas travaillé pendant 20 ans. Quinze jours plus tard, il m'a invité chez lui dans sa maison, il avait déjà oublié qui j'étais. Il me demande ce que je fais, je lui répond que je suis réalisateur, notamment d'un film qu'il a peut-être vu, Hair.

Il m'a alors regardé -et je tiens à souligner qu'il n'y avait aucun souvenir de sa carrière dans sa maison, pas même son Oscar, ni une photo, rien de rien-, et allé dans un placard, sort un truc et me le donne en disant : "je ne l'ai jamais vu. Je n'ai pas le désir de le voir. Je ne sais pas qui m'a donné ça. Je ne sais pas pourquoi j'ai gardé ça chez moi. Mais je vous le donne". On est alors en 1979. C'était la toute première affiche de la pièce jouée en off Broadway de Hair, que j'avais vue en 1967 !"

Marge Zimmerman, son assistante, lui alors lancé : "James, tu dois faire le film de Milos, parce que les médecins te disent que si tu ne sors pas tes fesses de ton fauteuil, tu vas mourir !" James a répondu : "Ah ? Bon je vais le faire alors, mais uniquement si je ne signe pas de contrat et que je puisse changer d'avis jusqu'à trois jours avant le tournage".

Je suis donc retourné voir Dino en lui disant qu'on avait notre star, James Cagney, mais qu'il ne signerait aucun contrat. Je n'osais pas lui dire que j'avais promis à James qu'il aurait le droit de changer d'avis 3 jours avant le tournage. [...] On n'a pas pu mettre James dans un avion pour Londres, il ne prenait jamais l'avion. On a donc dû le faire venir par bateau, à bord du Queen Elizabeth II, avec sa femme et sa famille. J'ai commencé à être nerveux, en me disant : "et s'il change d'avis ?"

Forman poursuit son récit : "James était aussi de plus en plus nerveux, il avait 81 ans, il était très malade, avait une sciatique, n'entendait pas, avait du mal à marcher... Je lui ai dit de venir sur le tournage, tranquillement, juste pour observer. Le jour où il est venu, il y avait une centaine de figurants britanniques et d'acteurs. Lorsqu'il a passé les portes, tout le monde s'est mis à l'applaudir, pendant 5, 10 min.

Des larmes ont commencé à couler sur ses joues. Il s'est alors tourné vers moi et ma dit : "oui, je vais faire ce film !" Je suis persuadé que si cette séquence émouvante n'était pas arrivée, il aurait paniqué et m'aurait dit qu'il ne pouvait pas faire le film. Il a mesuré combien lui et son travail étaient appréciés en Europe".

Une très émouvante anecdote sur un immense acteur qui a laissé une empreinte indélébile dans l'Histoire du cinéma. On ne saurait faire plus bel épitaphe cinématographique.

Bakugan va devenir un film

Comme le rapporte Deadline, Spin Master Corp. développe actuellement un long métrage en live-action Bakugan avec le cinéaste Brad Peyton (San Andreas, Rampage - Hors de contrôle) qui devrait réaliser, écrire et produire le long métrage. Peyton est aidé de Lindsay Harbert pour le développement du scénario du projet qui s’inspire de la gamme de jouets et de la franchise d’anime mondiale du même nom lancée en 2007, qui a rapporté plus d’un milliard de dollars en 18 ans d’existence.

Pour rappel, la franchise Bakugan s’articule autour de petites figurines sphériques qui se transforment en créatures lorsqu’elles sont enroulées sur des cartes spéciales. La série télévisée originale suit la vie de Dan Kuso qui change du jour au lendemain lorsque d’étranges cartes tombent du ciel et qu’il en attrape une, que lui et son ami Shun utilisent pour inventer un jeu qu’ils appellent “Bakugan”. Avec d’autres amis, ils forment un groupe appelé les “Bakugan Battle Brawlers”. Ils sont alors accidentellement entraînés dans un combat pour le destin de Vestroia, la dimension natale des Bakugans.

La franchise comprend des jouets, plusieurs séries d’aventures animées, du contenu numérique et un jeu de cartes populaire basé sur la stratégie. Près de 300 épisodes télévisés produits ont été diffusés dans plus de 100 pays à travers le monde.

Dans un communiqué officiel, Brad Peyton a évoqué le projet qui lui tient à cœur ainsi : “Bakugan est prêt pour le film, et je suis ravi d’être celui qui le portera sur grand écran pour la toute première fois. Avec Lindsay et l’équipe de Spin Master à mes côtés, nous sommes ravis de construire une franchise à succès avec un attrait mondial. Je suis convaincu que nous créerons un événement cinématographique incontournable qui rendra justice au monde unique et épique qu’est Bakugan.”

Le programme de longs métrages à venir de la société de jouets et de divertissement Spin Master comprend également un troisième film La Pat’ Patrouille prévu pour 2026. Brad Peyton a, quant à lui, récemment réalisé le film de science-fiction Atlas avec Jennifer Lopez et Simu Liu, sorti sur Netflix en mai dernier et donc disponible sur la plateforme.

Le film en live-action Bakugan ne devrait pas sortir avant 2027.