Elle l'a enfin eu ! Le 24 février dernier, Virginie Efira a décroché son tout premier César de la meilleure actrice, pour son rôle bouleversant dans Revoir Paris, d'Alice Winocour. Après sa victoire, la comédienne de 45 ans a accordé ses confidences à Paris Match, en kiosques ce jeudi 2 mars. La Belgo-française revient sans détour sur son récent triomphe, sur la place des réalisatrices dans le cinéma français, mais se livre aussi comme rarement sur son couple avec Niels Schneider et son rapport à la nudité.
Interrogée sur son aisance face aux scènes sensuelles que comportent nombreux de ses films, Virginie Efira a tenu à préciser, avec son franc-parler habituel : “Je ne me mets pas nue pour tout et n'importe quoi. Les scènes de sexe, que ce soit chez Paul Verhoeven ou chez Catherine Corsini, racontent quelque chose. Ce n'est ni illustratif ni naturaliste”, a-t-elle ainsi déclaré, défendant l'intérêt de ces scènes refusées par de nombreux acteurs.
Dans l'hebdomadaire, Virginie Efira a révélé le genre de remarques reçues après la sortie du transgressif Benedetta, de Paul Verhoeven en 2021. “Après [le film], j'ai eu des réflexions de personnes se prétendant féministes : ‘Ça ne te gêne pas d'être instrumentalisée par un homme ?’”, a-t-elle ainsi dévoilé avant d'y répondre avec vigueur : “Il y a dans cette question l'idée que je suis incapable d'une décision personnelle et libre, qu'elle serait forcément liée à une obéissance au regard masculin.” Dans le long-métrage en question, Virginie Efira interprète une nonne lesbienne qui découvre les plaisirs de la chair, au XVIIe siècle. Un rôle complexe pour lequel Paul Verhoeven a tout de suite pensé à l'actrice.
Mais lors de sa présentation au Festival de Cannes en 2021, cette dernière, qui avait réalisé “son rêve le plus fou” en collaborant avec le célèbre cinéaste néerlandais, avait admis qu'elle avait rencontré quelques difficultés lors du tournage d'une scène de masturbation. “Je lui fais une confiance aveugle. Il a bercé mon adolescence avec des films comme Basic Instinct, Total Recall, Starship Troopers”, avait-elle assuré dans Le Point, avant de raconter : “Paul me disait ‘Plus ! Plus !’ alors que je mimais l’orgasme. Et moi, je ne pouvais pas m’empêcher de me dire ‘Ce n’est pas possible, je vais finir comme dans Showgirls à m’agiter ainsi comme un dauphin échoué’”, s'était-elle souvenue avec amusement.
Faisant depuis quelques années partie des actrices les plus courtisées du cinéma français, Virginie Efira semble avoir fait de chacune de ses expériences une force lui permettant d'intensifier son jeu. “Je m'autorise des choses et je cesse de trimballer une sorte de honte de soi, de sentiment d'illégitimité”, s'est-elle réjouie dans Paris Match ce jeudi, avant de conclure avec conviction : “Au cinéma comme en amour, il faut accepter une part de danger, sinon on se ramollit.”