Il y a quelques mois, alors que Mon petit renne cartonnait sur Netflix, une autre série inspirée d'une histoire vraie s'est distinguée sur la plateforme. Venue d'Espagne, cette fiction terrifiante de Ramón Campos, l'un des co-créateurs des Demoiselles du téléphone, revenait sur l'une des affaires les plus atroces survenues dans le pays.
L'Affaire Asunta raconte le meurtre d'Asunta Basterra, une jeune fille de douze ans venue de Chine, survenu en 2013. Cette dernière aurait été tuée par ses propres parents adoptifs, Rosario Porto et Alfonso Basterra, un couple respecté de la communauté. Ce fait divers sordide a défrayé la chronique, notamment durant le procès très médiatisé.
Cette mini-série, portée par Candela Peña (Tout sur ma mère, Hierro) et Tristán Ulloa (Warrior Nun et Berlin, spin-off de La Casa de Papel) a été un petit succès sur Netflix à sa sortie en avril 2024 en se hissant dans le top des visionnages de la plateforme.
Le créateur de L'Affaire Asunta s'était engagé dans cette mini-série car il connaissait bien ce fait divers étant donné qu'il avait déjà signé une série documentaire de 4 épisodes, intitulée Operación Nenúfar, sortie sur Netflix en 2017.
Si ce documentaire n'est pas disponible sur la plateforme en France, il revenait sur l'enquête sur l'Affaire Asunta d'enquête avec des éléments et des preuves inédits mais surtout les témoignages exclusifs des parents Rosario Porto et Alfonso Basterra, qui ont toujours clamé leur innocence dans le meurtre de leur fille.
Ramón Campos avait donc établi un vrai contact avec les parents. Et le père Alfonso Basterra avait envoyé plusieurs lettres depuis sa prison au producteur et réalisateur de la série documentaire à l'époque.
Avec la sortie de la mini-série L'Affaire Asunta sept ans plus tard, le média espagnol 20 Minutos a pu mettre la main dessus et a publié la dernière lettre d'Alfonso Basterra dans ses colonnes.
"Je vous ai fait part de la rage et de la colère qui me détruisent et me dévorent depuis trois ans. Rage et colère envers le juge d'instruction, envers le procureur, les avocats du parquet privé, les médias et tout particulièrement envers celui qui a mis fin à la vie de ma fille.", a-t-il écrit.
Clamant toujours son innocence, Alfonso Basterra a écrit qu'il préférait choisir "la voie du pardon" car "la seule façon possible de rester sur [s]on chemin et de surmonter ce grand défi que le destin [lui] a lancé".
Il y clamait qu'il "ferai[t] la même chose avec l'assassin de [s]a fille", car "[il] est convaincu que son acte était le résultat d'une folie". Dans sa lettre, Alfonso Basterra pensait déjà à sa future liberté pour "disparaître". Il ne voulait donner de nouvelles à personne, pas même à Rosario Porto.
"Ma véritable peine n'est pas la prison, M. Campos, mais le fait de ne pas avoir pu aider ma fille au moment où elle avait le plus besoin de moi. C'est quelque chose que je ne pourrai jamais me pardonner. Alors, quand vous apprendrez ma mort, je vous prie de déboucher une bouteille de cava et de porter un toast avec vos proches. Alors seulement vous comprendrez que j'ai retrouvé mon bonheur. Ma fille a besoin de moi et j'ai besoin d'elle."
Voilà la conclusion de la lettre d'Alfonso Basterra envoyée à Ramón Campos il y a sept ans. Depuis, Rosario Porto s'est donnée la mort en prison en 2020 et Alfonso Basterra purge toujours sa peine, de dix-huit ans, en prison.
Malgré tous les éléments à charge, notamment des preuves médicales, psychologiques et personnelles, Alfonso Basterra et Rosario Porto n'ont jamais admis les faits, n'ont jamais expliqué leurs mensonges et n'ont jamais cessé de clamer leur innocence quant au meurtre de leur fille Asunta.
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