26 novembre 2022

Mort de Irene Cara, actrice et chanteuse de Fame

C’est son attachée de presse, Judith M. Moose, qui a annoncé la disparition de la star ce samedi sur Twitter : “C’est avec une profonde tristesse qu’au nom de sa famille, j’annonce le décès d’Irene Cara. L’actrice, chanteuse, compositrice et productrice primée aux Oscars est décédée dans sa maison en Floride. Sa cause de décès est actuellement inconnue et sera publiée lorsque des informations seront disponibles.”

“C’est absolument la pire partie d’être publiciste. Je n’arrive pas à croire que j’ai dû écrire cela, et encore moins publier la nouvelle. S’il vous plaît partagez vos pensées et vos souvenirs d’Irène. Je vais lire chacun d’entre eux et je sais qu’elle sourira du ciel. Elle adorait ses fans.”

“Remember my name, I’m gonna live forever, I’m gonna learn how to fly” (“Souvenez-vous de mon nom, je vais vivre pour toujours, je vais apprendre à voler”), chantait Irene Cara Escalera, de son nom complet, en 1980.

Née le 18 mars 1959, c’est son rôle de Coco Hernandez dans Fame (1980) d’Alan Parker qui l’a fait connaître. C’est elle aussi qui chante la chanson principale du film, qui sera là son premier single. Le titre ‘Fame’ lui vaudra alors l’Oscar et le Golden Globe de la meilleure chanson originale en 1981, ainsi qu’une nomination aux Grammys.

Mais avant ce véritable triomphe, la jeune actrice avait déjà crevé l’écran en interprétant le personnage principal de Sparkle Williams dans le film dramatique musical de 1976, Sparkle.

La jeune femme rencontrera à nouveau le succès avec une autre air de cinéma légendaire, ‘Flashdance... What a Feeling’, qu’elle a co-écrit et interprété. Tiré du film Flashdance (1983) d’Adrian Lyne, le titre lui permettra de remporter à nouveau l’Oscar et le Golden Globe de la meilleure chanson originale, et cette fois, le Grammy Award de la meilleure performance vocale pop féminine en 1984.

À l’époque, le succès inattendu du film au box-office avait en effet entraîné la vente fulgurante du single et de son album à travers les États-Unis quelques jours seulement après sa sortie. La chanson phare avait ainsi passé six semaines à la première place du Billboard Hot 100, dominant en parallèle les charts du monde entier, avant de recevoir la certification d’or de la Recording Industry Association of America, accordée pour toute ventes de titres à un million d’exemplaires.

Dans le communiqué de sa publiciste on peut également lire : “La famille d’Irene a demandé la confidentialité pendant qu’elle fait face à son chagrin. Elle était une âme magnifiquement douée dont l’héritage vivra pour toujours à travers sa musique et ses films. Les funérailles sont en attente et un mémorial pour ses fans sera prévu à une date ultérieure.”

24 novembre 2022

"L'âge d'or d'Hollywood était terriblement blanc" : Simu Lui répond à Quentin Tarantino


Ce lundi, invité dans le podcast 2 Bears, 1 Cave, le réalisateur de Pulp Fiction et de Reservoir Dogs a critiqué la "Marvelisation" d'Hollywood, expliquant que selon lui, les acteurs qui incarnaient les super-héros du studio n'étaient "pas des stars".

"La star, c'est Captain America. Ou Thor. Je ne suis pas le premier à le dire. Je pense que ça a été dit des milliards de fois...mais ce sont les personnages des franchises qui deviennent des stars", a ainsi expliqué Quentin Tarantino, déplorant également le quasi-monopole de Marvel sur l'industrie hollywoodienne.

Des déclarations qui n'ont pas manqué de faire réagir, et notamment au sein de la grande famille Marvel. Sur son compte Twitter, le comédien Simu Liu, interprète de l'expert en arts martiaux Shang-Chi, a ainsi répondu au cinéaste :

"Si les seuls juges de qui peut accéder au rang de stars étaient Scorsese et Tarantino, je n'aurais jamais eu l'opportunité de mener un film d'un budget de plus de 400 millions de dollars", a-t-il déclaré.

"Je suis bouche bée devant leur génie de cinéastes, ce sont de merveilleux auteurs, mais ils ne calculent ni moi ni qui que ce soit."

Le comédien a poursuivi en évoquant la diversité des productions Marvel, l'opposant au système qui avait cours durant l'âge d'or hollywoodien :

"Aucun studio n'est ou ne sera parfait, mais je suis fier de travailler avec un de ceux qui font des efforts pour accroître la diversité à l'écran et créer des héros qui donnent le pouvoir d'agir et inspirent les gens de toutes les communautés à travers le monde. J'aime "l'âge d'or", moi aussi. Mais il était terriblement blanc."

Mort de l'acteur et guitariste Wilko Johnson

Le bourreau de Ned Stark n'est plus. Wilko Johnson, guitariste et chanteur à succès au sein du groupe Dr. Feelgood dans les années 70 puis avec son propre groupe, The Wilko Johnson Band, et bien connu des fans de Game of Thrones pour avoir incarné dans deux saisons Ser Ilyn Payne, est décédé ce lundi. Il avait 75 ans.

"C’est l’annonce que nous n’avons jamais voulu faire et nous la faisons le cœur lourd : Wilko Johnson est mort. Il est décédé chez lui le 21 novembre. Merci de respecter l’intimité de sa famille en cette triste période. RIP Wilko Johnson" ont écrit ses proches dans un message posté sur Twitter.

Si les causes de son décès ne sont pas connues, l'acteur - chanteur a lutté durant plusieurs années contre un cancer du pancréas, diagnostiqué en 2013. A l’époque, les médecins étaient très pessimistes et lui avaient donné une espérance de vie de 10 mois seulement après son refus de suivre une chimiothérapie. En 2015, il avait annoncé avoir vaincu la maladie, après avoir été opéré en 2014 durant 11h par les médecins, qui avaient retiré une énorme tumeur de 3kg.

Dans Game of Thrones, il faisait ses débuts dans l'épisode La route royale dans la saison 1. Serviteur de la couronne, possédant le titre de "Justicier du roi", autrement dit le bourreau attitré de la famille royale, c'est lui qui décapitait Ned Stark à la fin de la saison 1. C'est peu dire que son personnage muet (le Roi Fou, Aerys II Targaryen, lui a fait arracher la langue avec des pinces brûlantes) à la solde des Lannister a logiquement crispé pas mal de fans de la série.

Le destin de son personnage reste d'ailleurs incertain, alors qu'il figurait initialement sur la fameuse liste des cibles d'Arya Stark qui cherchait à se venger. En raison des problèmes de santé de l’acteur évoqués plus haut, Payne a été progressivement retiré de la série et a été retiré de la liste des victimes d’Arya Stark.

Le personnage de Ser Ilyn Payne sera évoqué une dernière fois, dans la saison 4, lorsque Tyrion Lannister confrontait son père la nuit avant son exécution prévue. Tywin assurait alors à son fils qu'il ne laisserait pas Ilyn Payne lui trancher la tête.

Bande-annonce de Money Heist: Korea – Joint Economic Area sur Netflix : la partie 2 du remake de La Casa de Papel

Après le succès de La Casa de Papel, qui s'est terminée à l'issue de sa cinquième saison, Netflix a dégainé son remake coréen, intitulé Money Heist Korea. Cette relecture, qui reprend à peu de choses près l'intrigue de la série originale espagnole, suit une nouvelle bande de braqueurs, avec les mêmes noms de code que les hispaniques, menée par Le Professeur (Yoo Ji-tae) pour réaliser un casse exceptionnel à la Fabrique de la Monnaie.

La première partie en six épisodes de ce remake coréen a été lancée sur Netflix le 24 juin dernier et s'est terminée sur un léger cliffhanger, qui met Le Professeur dans une position compliquée. Ce dernier, qui a entamé une relation amoureuse avec la négociatrice Woojin (Kim Yun-jin), se fait interpeller par le capitaine Cha Moo-hyuk (Kim Sung-oh), un ancien agent spécial envoyé pour gérer la crise des otages.

Que va-t-il arriver au Professeur ? Son plan est-il en péril ? Et que va-t-il arriver aux braqueurs coincés dans la Banque de la Monnaie ? Les réponses à ces questions seront données dans la partie 2 de Money Heist Korea, qui sera disponible sur Netflix le 9 décembre prochain pour six nouveaux épisodes.

La plateforme a dévoilé la bande-annonce explosive de cette nouvelle fournée d'épisodes de la série coréenne et on comprend que les choses vont s’accélérer pour toutes les forces en présence. Cette deuxième partie promet encore plus de séquences d'action et de tension puisque le plan d'évacuation des braqueurs se met enfin en route.

Tout le casting est de retour pour la deuxième partie de Money Heist Korea. Le créateur et scénariste Ryu Yong-jae (coscénariste du film Peninsula), sous la houlette d'Álex Pina (le créateur de la série originale), a fait appel à des visages connus pour attirer le public.

On retrouve ainsi dans la distribution Park Hae-Soo, qui incarnait Cho Sang-Woo (le joueur 218) dans Squid Game, Yoo Ji-tae, que l'on a déjà vu dans Old Boy de Park Chan-wook ou encore Kim Yunjin, connue pour son rôle de Sun dans Lost.

La partie 2 de Money Heist Korea - Joint Economic Area sera disponible le 9 décembre sur Netflix. 

23 novembre 2022

Ayem Nour accuse son ex-mari de « cruauté » pour refuser de donner le carnet de santé de leur fils

Ayem Nour ne décolère pas. Son ex-mari, l’entrepreneur Vincent Miclet, l’avait accusée d’avoir « enlevé » leur fils, ce à quoi la présentatrice avait répliqué qu’elle était coincée au Maroc parce qu’il refusait de lui donner le passeport de l’enfant. Et aujourd’hui, les accusations vont plus loin. Alors qu’elle alerte depuis plusieurs jours sur la situation dans les médias, la star des réseaux sociaux a déclaré qu’il mettait aussi en danger la vie de leur enfant.

« Toute cette situation devient dramatique et dangereuse ! Continuer de séquestrer le passeport de mon fils illégalement pour nous empêcher de rentrer en France est déjà très grave. En revanche, refuser de restituer son carnet de santé alors qu’Ayvin a eu besoin de soins après s’être fait piquer par un insecte, cela relève désormais de la cruauté ! », a-t-elle écrit sur Instagram.

La semaine dernière, Ayem Nour avait décrit la galère dans laquelle elle était sur le plateau de TPMP.

« Mes relations avec mon ex-mari sont chaotiques, pleines de chantage, de menaces, de dictature, de harcèlement psychologique. Ça fait des années que ça dure et que je m’efforce de garder un sourire accroché au visage pour faire bonne figure publiquement », avait-elle confié dans une vidéo relayée dans l’émission.

Et de poursuivre : « Je suis épuisée, ça fait quatre jours que je ne dors pas, que je passe ma vie dans les tribunaux et dans les commissariats. Il n’y a aucun enlèvement d’enfant étant donné que j’ai la garde. Là, ce matin, je découvre qu’il a également porté plainte pour que moi, je ne puisse pas quitter le territoire marocain ».

Depuis, d’après Purepeople, la justice aurait encouragé Vincent Miclet à remettre à la star le passeport de l’enfant pour qu’il puisse quitter le territoire marocain. Sauf que rien ne le force légalement à le faire, affirme la publication. La galère pourrait encore durer…

Selma Blair et Christina Applegate se soutiennent face à la sclérose en plaques

Si Selma Blair et Christina Applegate se connaissent et s’apprécient depuis longtemps, leur amitié a été renforcée face à l’épreuve de la sclérose en plaques. Les deux actrices en souffrent et s’entraident pour améliorer leur quotidien.

La star de Sexe Intentions a annoncé son diagnostic en 2018 et a pu compter sur sa consœur dans les moments les plus difficiles psychologiquement.

« Christina me soutient. C’est une personne forte… Elle a un instinct protecteur. Si vous avez besoin de quelque chose, elle vient vous voir. J’ai connu des moments difficiles et elle me disait "Je suis dehors. Ouvre la porte" », a confié Selma Blair à Entertainment Tonight.

Christina Applegate a été diagnostiquée plus tard et l’a annoncé publiquement l’année dernière. La star de la série Dead to Me peut compter sur sa collègue afin d’adapter son quotidien.

La sclérose en plaques touche en effet le cerveau et la moelle épinière et attaque la myéline dont le rôle est de protéger les fibres nerveuses. Elle provoque notamment des troubles pour marcher, des contractions ou des relâchements musculaires et une extrême fatigue. Aucun traitement n’existe à ce jour.

Selma Blair ayant développé la maladie plus tôt, elle peut guider sa collègue.

« Je suis plutôt du genre à lui proposer de l’aide, par exemple avec les cannes et ce genre de trucs, parce que je suis vraiment au point avec tout ce qui me permet de me déplacer. Elle commence à maîtriser tout ça », a ajouté la comédienne, qui a notamment participé cette année à la version américaine de Danse Avec Les Stars.

Margot Robbie a récemment découvert la définition du harcèlement sexuel

Qu’est-ce que le harcèlement sexuel ? Si ce terme fait la une des médias notamment depuis le mouvement #MeToo, il n’est pas forcément évident à définir. Et c’était le cas de Margot Robbie jusqu’à ce qu’elle décroche l’un des rôles principaux de Scandale, film de Jay Roach sorti en 2019 et qui raconte la chute d’un magnat de la télévision accusé de harcèlement sexuel.

La trame s’appuie sur une histoire vraie, celle de Roger Ailes, cofondateur de Fox News. Son harcèlement sexuel a été dénoncé par une des présentatrices, Gretchen Carlson, libérant ainsi la parole de plusieurs autres employées, dont la star de la chaîne d’info en continu, Megyn Kelly.

En incarnant l’une des accusatrices à l’écran, Margot Robbie a découvert la fameuse « zone grise » dans laquelle « s’épanouit » le harcèlement sexuel, ce qui le rend si difficile à définir et donc condamner.

« Les personnes comme Roger Ailes et Harvey Weinstein tirent profit de cette zone. Dans cette situation, ce n’est ni tout blanc ni tout noir », a confié Margot Robbie lors d’une discussion pour les BAFTA Life in Pictures retranscrite par Variety.

Et de fait, même pour elle, à l’époque, tout n’était pas aussi clair que maintenant. « J’ai réalisé que, en tant que personne ayant une position établie dans l’industrie, financièrement stable et autonome, je ne connaissais pas la définition du harcèlement sexuel, et c’est choquant », a-t-elle ajouté.

Selon la définition du Ministère de la justice, « le harcèlement sexuel se caractérise par le fait d’imposer à une personne, de façon répétée, des propos ou comportements à connotation sexuelle ou sexiste » ainsi que « toute forme de pression grave (même non répétée) dans le but réel ou apparent d’obtenir un acte sexuel, au profit de l’auteur des faits ou d’un tiers ».

Il s’agit d’un délit punissable de 2 ans de prison et 30.000 euros d’amende.

Mon Crime : François Ozon dévoile une première image avec Nadia Tereszkiewicz et Rebecca Marder

Depuis Sitcom, sorti en 1998, François Ozon tourne sans relâche au rythme de presque un film par an. Quelques mois après la sortie de Peter Von Kant, le réalisateur dévoile déjà un premier aperçu de son 22e long-métrage, Mon Crime, avec deux jeunes actrices qui montent : Nadia Tereszkiewicz (Babysitter, Les Amandiers) et Rebecca Marder (Une jeune fille qui va bien, Simone), qui font d’ailleurs partie de la liste des révélations des César 2023.

Le pitch du film, dont le titre fut un temps Madeleine, est pour l’instant mystérieux. Mais ce premier cliché de Mon Crime semble confirmer ce qu’avançait le site Cineuropa en juin dernier : il s’agirait d’une adaptation de la pièce éponyme de Georges Berr et de Louis Verneuil qui démarre sur l’assassinat d’un banquier parisien dans les années 1930. Une certaine Madeleine (visiblement incarnée par Nadia Tereszkiewicz) s’en accuse, bien qu’innocente, pour se faire de la publicité. Sur la photo, on voit que Rebecca Marder tiendra elle le rôle d’une avocate.

"C’est un Ozon dont la rumeur dit qu’il est à la hauteur de 8 Femmes en termes de cast et de potentiel commercial", teasait le producteur français Nicolas Brigaud-Robert au dernier Marché du film du Festival de Cannes. Fabrice Luchini, André Dussollier, Isabelle Huppert et Dany Boon seront également à l’affiche du film.

Le film Théorème ressort au cinéma

Sorti en France le 25 janvier 1969, Théorème revient dans les salles obscures en version restaurée le 23 novembre grâce à Tamasa Distribution.

Réalisé par Pier Paolo Pasolini, le film suit une famille de grands bourgeois milanais : le père, la mère, le fils, la fille et une servante. Cette famille mène l’existence de son milieu jusqu’au jour de l’arrivée d’un singulier visiteur.

C’est un jeune homme très beau d’environ vingt-cinq ans, parlant très peu, très aimable. Sa venue va bouleverser la vie de ce foyer : il va peu à peu s’introduire profondément dans cette famille et lier avec chacun de ses membres des relations passionnelles et physiques.

La présence de cet inconnu dans la maison semble effacer tout ce qui existait avant sa venue. Par son contact, chacun prend conscience de ce qu’il est réellement et s’interroge sur l’importance des valeurs qui ont été sa vie jusqu’ici.

Ce personnage énigmatique est incarné par Terence Stamp, qui va envoûter cette famille par sa nonchalance, sa beauté et son regard d'acier. Il donne la réplique à la légendaire actrice italienne Silvana Mangano, qui interprète Lucia, la mère. Le père est campé par Massimo Girotti et la fille par la comédienne française Anne Wiazemsky.

"Le visiteur est un personnage nouveau de notre histoire : il est nouveau et extraordinaire. Extraordinaire, d’abord par sa beauté : une beauté tellement exceptionnelle qu’elle prévaut scandaleusement sur tous les assistants", expliquait Pier Paolo Pasolini.

"En l’observant bien, on pourrait le prendre pour un étranger, non seulement pour sa haute stature et le bleu de ses yeux, mais parce qu’il est complètement privé de médiocrité et de vulgarité, à un tel point qu’on ne peut pas l’imaginer comme faisant partie d’une famille de petits bourgeois. On ne peut certainement pas dire que sa sensualité est innocente", analysait le metteur en scène italien.

Théorème a été présenté à la Mostra de Venise en 1968, une édition marquée par l'agitation politique de l'époque et un parfum de scandale. Laura Betti y a décroché le Prix d'interprétation féminine pour sa performance dans le rôle d'Emilia, la servante. Le film a également remporté le Grand Prix de l'Office Catholique du Cinéma.

"Ni ce prix, ni un accueil chaleureux et réconfortant de la critique internationale et spécialement française, n’ont une fois encore pas empêché des plaintes d’être déposées sous le prétexte d’obscénité. J’ai été jugé à Venise. J’ai risqué plusieurs mois de prison. J’ai finalement été acquitté", a confié Pasolini à l'époque.

En effet, point culminant des attaques à l'encontre de Théorème : un procès s'est ouvert à l'automne 1968 pour "obscénité", à l'initiative d'un avocat romain, qui a obtenu la saisie des copies. Mais le cinéaste, sur lequel pesait une menace d'emprisonnement, sera finalement blanchi. Théorème, un temps écarté des écrans, a donc été de nouveau programmé dans les cinémas.

Avec Théorème, Pier Paolo Pasolini n'en était pas à son premier scandale (L'Evangile selon Saint Matthieu, La Ricotta ont été violemment contestés). Son prix de l'Office Catholique à Venise n'a pas empêché le Vatican de condamner cette oeuvre jugée "moralement dangereuse".

Par la suite, Salò ou les 120 Journées de Sodome, dernier film de Pasolini avant sa mort en 1975, provoquera une polémique encore plus retentissante.

Théorème est ressorti au cinéma le 23 novembre.

Mauvaises filles : le traumatisme des maisons de correction raconté dans ce bouleversant documentaire

Premier long-métrage documentaire de la réalisatrice Emérance Dubas, Mauvaises Filles suit 4 femmes, insoumises, rebelles, incomprises ou simplement mal-aimées, ayant été placées en maison de correction à l’adolescence. Aujourd’hui chacune raconte son histoire et révèle le sort bouleversant réservé à ces « Mauvaises Filles » jusqu’à la fin des années 1970 en France.

Après avoir réalisé plusieurs portraits d'artistes lors de sa formation en Histoire de l'art, Emérance Dubas s'est consacrée à ce projet documentaire. Cette dernière souligne dans le dossier de presse du film, n'avoir jamais imaginé passer autant de temps sur ce sujet.

"Je n’aurais jamais pensé qu’il me faudrait sept années pour y parvenir ! Long est le chemin pour raconter ce qui hante une société. (...)

Tout a commencé grâce à ma rencontre avec l’historienne Véronique Blanchard. Elle rédigeait alors sa thèse de doctorat - "Mauvaises Filles : portraits de la déviance féminine juvénile (1945-1958)" soutenue en 2016 et publiée en 2019 sous le titre "Vagabondes, voleuses, vicieuses". En prenant connaissance de ses travaux, j’ai immédiatement cherché à mettre en lumière ces invisibles de l’Histoire sur grand écran."

Si le film The Magdalene Sisters de Peter Mullan abordait la maltraitance dont étaient victimes les jeunes filles dans les couvents irlandais, Mauvaises filles en est le pendant français. Édith, Michèle, Éveline et Fabienne y exliquent les sévices dont elles ont été victimes à l'époque.

Et si ces femmes n'avaient jusqu'ici pas pris la parole sur le sujet c'est en grande partie à cause de la remise en question systématique de la parole des femmes et des victimes de manière plus générale.

Emérance Dubas déclare : "C’est précisément cette remise en cause de la parole des femmes qui les a empêchées de parler si longtemps ! Après 2017, j’ai observé un changement du côté des institutions. Un regard intéressé.

J’ai également senti que les protagonistes du film étaient prêtes. Elles ne se connaissaient pas, et aucune n’a évoqué le mouvement #MeToo explicitement, mais sans doute ont-elles perçu que la société allait enfin pouvoir les entendre. Elles savaient qu’au crépuscule de leur vie, c’était le moment ou jamais de rétablir la vérité."

Avant de se pencher sur le sujet, la réalisatrice ignorait qu'une multitude de filles avaient été maltraitées dans ces institutions.

Elle explique : "J’ai été sidérée lorsque j’ai découvert le calvaire des filles mises au ban de la société derrière les hauts murs de la congrégation du Bon Pasteur. Même si j’ai grandi à Angers, la ville où se trouve la maison-mère de cette congrégation religieuse, personne n’en parlait dans mon entourage.

Il s’agissait d’une histoire collective taboue. Un secret bien gardé qui avait eu raison de ces adolescentes. Une double injustice en somme puisque, face à la honte, les femmes n’avaient eu d’autres choix que de se taire".

Après avoir vu le documentaire, les femmes ayant témoigné ont toutes eu la même réaction. "Elles étaient à la fois émues et fières. J’ai été impressionnée par leur réaction. Elles ont prononcé exactement les mêmes mots à l’issue du film : « c’est incroyable, on n’a pas le même âge, on n’était pas au même endroit et pourtant on raconte toutes la même chose ! ». Cela confirme ce qu’elles savaient déjà : la violence était systémique." explique la réalisatrice.

Mauvaises filles est à voir dans nos salles dès ce mercredi.