Fin juillet 2019, l'actrice Faye Dunaway est virée de sa pièce à Broadway, Tea at Five, pour comportement inapproprié. L'actrice hollywoodienne aurait, quelques jours plus tôt, giflé et jeté des objets à des membres de son équipe L'information fait le tour des médias américains. Depuis cet indicent, la star est restée discrète jusqu'à son apparition au Festival de Cannes, en mai dernier, pour présenter son documentaire Faye.
Réalisé par le Français Laurent Bouzereau - aux commandes de plusieurs documentaires, dont un sur Roman Polanski et un autre sur Natalie Wood -, ce film retrace son parcours mais dessine également les contours de sa personnalité complexe, précédée d'une réputation difficile. Actrice très puissante, à l'image contrôlée et glamour, elle révèle aujourd'hui être atteinte de bipolarité.
Lorsqu'elle aborde ses nombreuses sautes d'humeur et sa méchanceté supposée, elle affirme : "J'ai sûrement été désagréable ou donné l'impression d'être cruelle. C'était involontaire. Ce n'est pas dans ma nature. Ce n'était pas délibéré. Je me laisse emporté par les forces extrêmes de la nature."
Même devant les caméras du documentaire, la star, désormais âgée de 83 ans, se montre coriace. Mais cette personnalité est aussi le résultat d'une exigence poussée à l'extrême. Faye Dunaway est une des figures majeures du Nouvel Hollywood - une période dans le cinéma américain qui intervient dès la fin des années soixante.
Parmi ses films les plus célèbres, on pense à Bonnie et Clyde, Chinatown, Network, Les Trois jours du Condor, L'Affaire Thomas Crown et le méconnu Les Yeux de Laura Mars. Cette domination hollywoodienne - qui atteint le sommet en 1977 avec son Oscar pour Network - est suivie par une chute avec une succession d'échecs cuisants.
Pour la première fois, celle qui ne laissait passer aucune imperfection se livre sur les erreurs, les mauvais choix de sa carrière. Parmi eux, Maman très chère - dans lequel elle incarne une Joan Crawford de manière un peu trop intense - et Supergirl, navet des eighties dans lequel elle joue... la méchante, évidemment.
Dans le documentaire, on retrouve quelques visages familiers, comme ceux de Sharon Stone et de Mickey Rourke, venus témoigner. Le fils de l'actrice, Liam Dunaway O'Neill, se confie également face caméra. C'est d'ailleurs toute la partie sur la maternité et l'adoption de ce fils tant désiré qui permet à l'actrice de révéler, enfin, une vraie sensibilité.
Faut-il vraiment connaître Faye Dunaway pour s'intéresser à ce documentaire ? Absolument pas. Si, néanmoins, vous avez le goût du cinéma, il s'agit du film idéal pour comprendre comment une femme réussit à se créer un personnage pour exister à Hollywood.
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