26 avril 2023

Décès de Harry Belafonte à 96 ans

Il était “l’un des artistes noirs les plus novateurs de l’histoire” des États-Unis et “il a utilisé sa célébrité pour catalyser le changement social”, retient The Wall Street Journal. Le chanteur, acteur et militant Harry Belafonte est mort, le mardi 25 avril, d’une insuffisance cardiaque à son domicile de New York, a annoncé son agente dans un communiqué. Il avait 96 ans.

Né à Harlem en 1927 et élevé en Jamaïque durant une partie de son enfance, “le beau, talentueux et prolifique M. Belafonte” est devenu, “dans une Amérique marquée par la ségrégation”, l’une des célébrités “les plus influentes de l’après-guerre, transcendant les barrières raciales grâce à [ses albums], ses films et son militantisme”. Sa carrière “très diversifiée” lui a d’ailleurs valu une série de récompenses, dont les quatre prix majeurs de l’industrie du divertissement (les Emmys, les Grammys, les Oscars, les Tonys).

Avec des chansons à succès comme Day-O (The Banana Boat Song) et Jamaica Farewell, “il a presque à lui seul suscité un engouement pour la musique des Caraïbes”, se souvient pour sa part The New York Times, qui poursuit ainsi :

“À une époque où la ségrégation était encore très répandue et où les visages noirs étaient encore rares sur les écrans, grands et petits, l’ascension de M. Belafonte à l’échelon supérieur du show-business a été historique. Il n’était pas le premier artiste noir à transcender les frontières raciales ; Louis Armstrong, Ella Fitzgerald et d’autres avaient atteint la célébrité avant lui. Mais […] pendant quelques années, personne dans le monde de la musique, Noir ou Blanc, n’a été plus grand que lui.”

“Aussi important qu’il ait été dans le domaine du divertissement”, dans lequel “il a contribué à mettre la musique africaine et le calypso au premier plan des médias américains”, “il l’a été tout autant dans la lutte pour les droits des Africains-Américains”, note The Root, un magazine en ligne s’adressant en premier lieu au lectorat noir américain qui le qualifie de “légende des droits civiques”. “Proche de Martin Luther King Jr. et soutien financier de nombreux mouvements sociaux importants”, il était “l’un des principaux organisateurs de la marche historique sur Washington, en 1963”.

Sa mort a déclenché un torrent d’hommages, dont ceux de Joe Biden, de Barack Obama ou encore d’Oprah Winfrey, rapporte USA Today. Dans un communiqué relayé par Ebony, le président des États-Unis a salué un “Américain révolutionnaire qui s’est servi de son talent, de sa notoriété et de sa voix pour racheter l’âme de notre nation”.

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