Une addiction sur ordonnance, une parole franche. “Super, je suis droguée. Maintenant je le sais.” Dans Contre-Addictions, Noémie de Lattre ne tourne pas autour du pot. Ni autour de sa boîte de cachets. Dans ce 18e épisode du podcast, la comédienne raconte comment, sans s’en rendre compte, elle est devenue accro à un médicament prescrit contre la douleur… et pris un peu comme des clopes. “J’en prenais six par jour, quoi qu’il arrive. Autant qu’on pouvait en prendre.” La codéine s’est installée doucement, mais sûrement. Et quand ses règles arrivaient ? Soulagement : “Ah cool, j’ai mal ! Je peux prendre du médicament.”
Pas de grandes scènes de crise, pas de descente aux enfers façon série télé. Juste un quotidien qui dérape en douce, à coups de Ricola, de chewing-gums et de pilules avalées machinalement. Le tout avec la rigueur d’une élève modèle : “Je suis très structurée, très raisonnable…” Peut-être trop.
Face au miroir (et au danger), Noémie n’attend pas. Elle prend rendez-vous avec le Dr Lowenstein, figure bien connue du monde des addictions. Une heure trente de consultation, un bilan psy, des questions pointues. Verdict ? Continuer… Mais en conscience. Car la comédienne le sait : “Je me mentais à moi-même”
Et ce n’est pas un scoop. Dès l’enfance, elle a dû se débrouiller seule. “À 5 ans, j’avais un papa sur un autre continent qui me vouvoyait, et une maman maniaco-dépressive et alcoolique.” Résultat ? Une hyper-autonomie qui cache aussi ses fêlures. Mais qui n’a jamais entamé sa pulsion de vie. C’est cette même énergie qui l’a poussée à consulter, à parler, à déconstruire.
Parce qu’il touche juste. Parce qu’il parle d’une dépendance pas toujours spectaculaire, mais bien réelle. Parce qu’il le fait sans pathos, mais avec une franchise désarmante. Et surtout parce que Noémie de Lattre réussit à faire ce qu’on attend rarement d’un récit d’addiction : le rendre intelligent, accessible… et parfois drôle malgré tout.
Contre-Addictions, avec son ton sans filtre mais respectueux, signe ici un épisode marquant. Et Noémie de Lattre, elle, offre un exemple lumineux de courage tranquille, celui de se regarder en face, même quand c’est moche. Et de le raconter avec style.

Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire