Dans Je ne serais pas arrivée là, si... (inspiré du livre de la journaliste Annick Cojean, publié chez Grasset), Anne Parillaud se produit sur scène au théâtre Antoine où elle donne vie à des femmes célèbres qui ont affronté et surmonté leurs traumatismes. Parmi ces histoires, elle pourrait sans difficulté jouer son propre rôle, elle qui a vécu un véritable drame étant enfant.
Dans un entretien accordée à Paris Match, c'est avec beaucoup d'émotion qu'Anne Parillaud est revenue sur l'inceste dont elle a été victime de la part de son père. "Je ne me souviens pas de l'âge que j'avais et je suis incapable, encore aujourd'hui, de prononcer ce mot", confie-t-elle à nos confrères. "À présent, le déni se délie, pourtant, je ne l'assume toujours pas. Petit à petit, je réapprends à marcher, à vivre", révèle la star du cinéma. Des membres de sa famille avaient bien "condamn[é] [s]on père" et "essayé de [la] convaincre", en vain. "Je ne les croyais pas", confie-t-elle aujourd'hui, à 64 ans.
"La guérison est très longue à venir : il faut conscientiser, déconditionner, puis assumer et enfin vouloir se soigner", confie l'actrice. Pour trouver la voie de la reconstruction, elle a d'ailleurs trouvé en l'écriture un bon moyen de sortir ses émotions. "J'ai découvert, entre autres, que j'étais atteinte du syndrome de Stockholm. Dans mon cas, aimer son bourreau est logique. Dès lors qu'un de vos parents n'est plus une instance éducatrice, cela crée la confusion dans l'amour qu'il vous porte et dérègle les fondations de votre socle affectif en y mettant toxicité, perversion et sexualité. Ça biaise tout le parcours", ajoute-t-elle.
Malgré son traumatisme, l'ex-compagne d'Alain Delon n'a pas trouvé utile de consulter un professionnel. "Un psy est efficace à condition que l'on s'exprime avec vérité, ce que je ne suis pas sûre de faire puisque je ne me dévoile pas".
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire