13 novembre 2025

Un frisson dans la nuit : Clint Eastwood n’a pu réaliser son premier film qu’en se pliant à cette condition très spécifique

Réaliser son premier film n'est jamais chose aisée, même lorsqu'on s'appelle Clint Eastwood et qu'on est déjà une star de cinéma. En témoigne le récit des débuts de metteur en scène de l'interprète de l'Homme sans nom tel qu'il les évoquait dans le talk show britannique Parkinson en 2003 (via SlashFilm) :

"J'ai commencé la réalisation en 1970, et la seule façon dont je pouvais mettre en scène Un frisson dans la nuit était en jouant dedans. Donc je m'étais dit que si je faisais ça 2-3 films, je pourrais passer à 100% derrière la caméra. Mais évidemment, une chose en entrainant une autre, 33 ans après, je fais toujours les deux."

A l'époque, Clint Eastwood est un acteur connu grâce à la trilogie des dollars de Sergio Leone, quelques succès sur le sol américain comme Quand les aigles attaquent et De l'or pour les braves mais aussi quelques échecs comme Sierra Torride ou Les Proies. C'est pour cela que le studio Universal, avec lequel il travaillait le plus à l'époque, était réticent à lui autoriser de tourner son premier film sans en parallèle tenter de miser sur sa popularité en tant qu'acteur.

Un frisson dans la nuit est un thriller dans lequel Clint incarne Dave Garver, programmateur de disques à la radio, à qui une auditrice réclame toujours la chanson "Misty". Un soir, il rencontre une jeune femme, Evelyn (Jessica Walter) qui lui avoue être l'auditrice en question et passe la nuit avec elle. Mais au fur et à mesure que leur liaison avance, Evelyn se montre de plus en plus toxique...

Mis en scène pour moins d'un million de dollars, le film en rapporte cinq fois plus, permettant à Eastwood de convaincre Universal qu'il est plus que capable de drainer le public dans les salles en tant que réalisateur.

En 1973, il tentera avec Breezy de mettre en scène un film dans lequel il n'apparaît pas. Ce sera un échec cuisant qui ne lui fera pas réitérer l'expérience avant Bird (1988), lui aussi une plantade au box-office, tout comme Minuit dans le jardin du bien et du mal, autre tentative. Il lui faudra attendre Mystic River en 2003 pour enfin montrer qu'un de ses longs métrages de réalisateur peut être un carton au box-office sans qu'il ne soit au générique.

Il continuera cependant d'alterner la casquette de réalisateur avec celle d'acteur-réalisateur tout au long des vingt années suivantes.

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