Le monde du cinéma pleure la disparition de l'actrice Claudia Cardinale, décédée ce mardi à l'âge de 87 ans. En plus de soixante ans de carrière, elle aura tourné avec les plus illustres cinéastes, de Luchino Visconti à Sergio Leone en passant par Federico Fellini, Mario Monicelli, Blake Edwards, Richard Brooks, Henri Verneuil, Liliana Cavani, Werner Herzog, et tant d'autres...
Dans cette grande carrière, émaillée de nombreux chefs-d'oeuvre, deux rôles au moins lui ont assuré de passer à la postérité et laisser une trace indélébile dans la mémoire cinéphilique des spectateurs. Celui, éblouissant, d'Angelica, dans Le Guépard de Visconti, où elle donnait la réplique à Alain Delon et Burt Lancaster. Et, bien sûr, l'inoubliable Jill dans le film de Sergio Leone, Il était une fois dans l'Ouest.
Le producteur du film, Carlo Ponti, avait pourtant une toute autre actrice en tête, comme le racontait Leone à l'historien du cinéma Noël Simsolo, dans ses entretiens. "Au début, Carlo Ponti souhaitait entrer dans la production du film. Il m’a proposé Sophia Loren pour le rôle. C’est une comédienne que j’apprécie beaucoup, mais je ne la voyais pas incarner une putain de La Nouvelle-Orléans. Elle ne peut interpréter qu’une prostituée napolitaine ! Je préférais Claudia Cardinale".
31 ans après la sortie du film, Claudia Cardinale évoquera avec le réalisateur anglais Howard Hill ses souvenirs de tournage, dans le cadre d'un documentaire intitulé Il était une fois dans l'Ouest - Sergio Leone, auquel a collaboré Christopher Frayling, grand spécialiste de Leone et du western.
"Sergio incarnait le cinéma" disait-t-elle. "C'était un réalisateur merveilleux, mais aux yeux de certains italiens un peu snobs, Il était une fois dans l'Ouest n'était pas un film de très haut niveau. Et maintenant, tout le monde crie au génie".
Parmi toutes ses scènes dans le film, Claudia Cardinale confesse que sa préférée est celle, effectivement fabuleuse, de son arrivée en ville par le train, bercée par l'hypnotique et merveilleuse musique d'Ennio Morricone. "Ce qui comptait le plus [pour Leone], c'était la musique. Il nous la faisait écouter juste avant le début des prises de vues. Cela nous mettait dans l'ambiance, et il devenait plus facile d'entrer dans la peau de notre personnage".

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