11 juin 2025

Don Camillo ; quand Fernandel revenait sur l'un des personnages culte du cinéma français

L'acteur français Fernandel a incarné le personnage du curé italien Don Camillo dans cinq films de 1952 à 1965, qui furent tous des succès au box-office. Ce rôle sympathique qui lui allait si bien le mettait notamment en scène en s'adressant directement à Jésus (doublé par Jean Debucourt, puis Renzo Ricci et Jean Topart).

Dans une interview de 1965, donnée alors qu'il tournait Don Camillo en Russie et disponible sur l'INA, Fernandel racontait avec gourmandise et la verve qui le caractérise comment ce rôle iconique est arrivé dans sa vie :

"La première fois que Duvivier [Julien Duvivier, le réalisateur et co-scénariste du film, ndlr] m'a envoyé le sujet, j'étais à Carry-le-Rouet, près de Marseille, en vacances. Je tournais La Table-aux-crevés [d'Henri Verneuil] et le soir [j'allais] à Carry-le-Rouet (...). Et ce jour-là je me rappelle, avant dîner (...), j'ai commencé à feuilleter le scénario, et j'ai vu la première scène où Don Camillo parlait à Jésus et j'ai dit à ma femme : 'Si vraiment, le sujet que je suis en train de lire continue comme il a commencé, je crois que je tiens le rôle de ma vie. C'était exact, et je l'ai fini dans la nuit."

"Le lendemain je télégraphiais à Duvivier et à [Robert] Chabert [le producteur français du film] 'D'accord' et j'ai reculé un film pour faire Don Camillo d'abord."

Un miracle ? Presque, car Le Petit monde de Don Camillo, qui oppose un curé de campagne italien à un maire communiste et qui se trouvent parfois des luttes communes est un succès triomphal avec 12,79 millions d'entrées en France, et devient aussi un succès à l'international. Une suite est immédiatement lancée avec la même équipe, Le Retour de Don Camillo (1953), qui réalise aussi un excellent score avec 7,42 millions d'entrées dans l'Hexagone.

"J'ai trouvé dans le rôle du personnage de Don Camillo quelque chose d'humain, de vrai, de sincère et qui s'adaptait à ma personnalité, car si j'avais dû jouer un curé conventionnel (...), je n'aurais pas accepté le rôle. J'ai accepté parce que c'était un rôle extraordinaire, qui venait en son temps, et que Duvivier avait traité de manière extraordinaire, où c'était pour moi. (...) Il a tellement réussi les scènes avec Jésus que nous sommes arrivés à faire croire au public que je parlais vraiment au Seigneur."

"Et j'ai retrouvé dans ce personnage un peu de ma nature méridionale, de mon Marseille natal, car après tout Don Camillo c'est Fernandel dans la vie, avec sa faconde, la soutane en plus".

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