06 octobre 2025

Ridley Scott trouve que les films actuels sont nuls

Il n'a jamais été du genre à se cacher derrière son petit doigt. 

Et à 87 ans, Ridley Scott ne mâche plus ses mots. Le réalisateur d’Alien, Blade Runner et Gladiator a livré un réquisitoire sans concession contre l’état actuel du cinéma hollywoodien lors d’un screentalk au BFI Southbank, qui se tenait ce dimanche 5 octobre, et animé par son fils Luke Scott. Interrogé sur les films faits aujourd'hui, ses habitudes de visionnage et les films qu'il revoit avec plaisir, il répond cash :

"Eh bien, là en ce moment je trouve la médiocrité… on est noyés dans la médiocrité... Donc ce que je fais, et c’est horrible, mais j’ai commencé à revoir mes propres films, et en fait, ils sont vraiment bons ! Et puis je trouve qu'ils ne vieillissent pas."

Une déclaration égotique qui a le mérite de ne pas tourner autour du pot. Et Ridley Scott va même plus loin en avouant être surpris par la qualité de son thriller militaire, La Chute du Faucon Noir :

"Je me suis dit en le revoyant : 'Mais comment j’ai fait ça ?’ A part ça, je pense que de temps en temps, il y a un bon film qui sort, et là c’est un soulagement de voir qu’il y a quelqu’un qui fait un vrai bon film aujourd'hui".

Le réalisateur met aussi en garde contre la prolifération des films de streaming et des films aux effets numériques excessifs :

"La quantité de films qui se font aujourd’hui, littéralement dans le monde entier, des millions. Pas des milliers, des millions, et la plupart c’est de la merde. Je dirais 80% ? 60% ?Il doit rester 40% de films qui ne sont pas de la merde et 25% de ce 40% n’est pas nul. Et 10% de ces films sont assez bon. Et donc il reste 5% du top, qui sont géniaux… Je pense que beaucoup de films aujourd’hui sont sauvés et rendus plus chers par les effets numériques, parce que dès le départ, sur le papier, il manque une super idée. Mettez-le sur le papier d'abord !"

Dans le reste de la soirée, Ridley Scott a parlé de son cinéma et discuté de ses classiques, qualifiant Blade Runner de son "film le plus personnel".

"C'était la première fois que je faisais un film à Hollywood, et j’étais un étranger dans un pays étrange… parce que je suis anglais. J’avais fait The Duelist et Alien, je pensais que ça voulait dire quelque chose — j’avais l’habitude d’être le boss. Ça a commencé à me freiner, et c’était agaçant. C’était un super film, mais le faire a été très dur, et je pense que le film n’a pas eu de succès non plus parce que c’était si différent et un univers complètement nouveau. Je devais l’avoir dans ma tête, sur le papier, et les gens n’avaient jamais vu ça avant. Moi non plus."

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