01 août 2025

Gérard Lanvin ne savait pas dans quoi il mettait les pieds lorsqu'il a accepté le premier rôle de ce film il y a 21 ans

Catastrophe commerciale et critique, l'adaptation au cinéma de la célèbre série de romans policiers San Antonio avait rassemblé moins de 300 000 spectateurs en salles pour un budget colossal à sa sortie en 2004.

Gratifié d'une note particulièrement salée de 1 étoile sur 5 par les spectateurs d'AlloCiné (contre une moyenne de 2,3 pour la presse), cette comédie policière qui n'est pas vraiment restée dans les annales du cinéma français pour les meilleures raisons est le résultat d'une production particulièrement houleuse.

Celui qui en parle sans doute avec le plus de franchise, c'est Gérard Lanvin, qui interprétait le rôle-titre du film aux côtés de Gérard Depardieu.

"On est venu me chercher en dernière limite", expliquait-il ainsi à notre micro en 2007, trois ans après la sortie de San Antonio.

"Le producteur était suffisamment malin pour mettre Gérard Depardieu et Jean-Pierre Castaldi ensemble dans San Antonio, c'est-à-dire pour faire San Antonio et Bérurier, ce qui est quand même aberrant puisque ce sont des gabarits à l'identique. Tout Paris a fait les castings, moi je n'étais même pas au courant que San Antonio allait se tourner, on est venu me chercher trois semaines avant."

"C'est un truc qui tournait depuis trois ans en préparation. Ils ont viré tout le monde, pour me prendre moi, au dernier moment", confiait-il déjà en 2005 sur le plateau de Daphné Roulier, expliquant qu'il avait accepté par esprit de solidarité, sans prendre le temps de lire le scénario, et motivé par l'envie de jouer aux côtés de Depardieu.

"Claude Berri est devenu paniqué en 10 jours. On a tout changé, et le metteur en scène [aussi]. J'aurais pu, sur contrat, dire que j'arrêtais tout. Mais j'ai de l'honneur. Je continue à jouer San Antonio même dans des dispositions différentes. Parce que [dans] l'esprit du film, tout a changé du jour au lendemain."

Et de conclure en déclarant à Daphné Roulier : "Si c'était à refaire, j'éviterais de le refaire, bien évidemment."

A notre micro, Gérard Lanvin avait également tenu à défendre le réalisateur de San Antonio, Frédéric Auburtin, "sur qui tout le monde a gerbé" alors qu'il avait hérité du projet sans même avoir le temps de préparer le film.

"On s'est fait massacrer par des gens comme Karmitz qui ont ouvert leur gueule pour nous ch*** dessus, des gens comme (...) Chabrol. Il nous a gerbé dessus (...)", poursuit-il.

"Nous, on a essayé de faire quelque chose. C'est un film de distraction, et ça ne méritait pas autant de haine de la part des gens du système. On a sauvé simplement Claude Berri et une perte d'argent colossale en finalisant ce film et en essayant de le rentabiliser au minimum. Ça mérite le respect, et pas autant de haine. Je suis resté scié d'autant de méchanceté pour rien. En même temps, on est dans un système qui n'est pas gentil, donc il faut s'y faire."

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