Gad Elmaleh est « bouleversé » par le massacre et l’enlèvement d’Israéliens par le Hamas le 7 octobre tout autant que par les civils palestiniens morts sous les balles et les bombes de l’armée israélienne en représailles. Et il se refuse à prendre parti, comme certains le « somment », pour l’un ou pour l’autre de façon radicale.
Comme l’acteur l’explique, à juste titre : « J’entendais un pote qui me disait, mais des deux côtés, israélien et palestinien, "Oui mais les chiffres sont faux". J’ai dit "Mais les deux, arrêtez le débat ! À partir de combien d’enfants vous pleurez, vous ? C’est quoi cette histoire, les chiffres sont faux ?" »
Ce que souhaite Gad Elmaleh, ainsi qu’il l’a déclaré dans Clique, c’est « qu’on soit ensemble pour pleurer ensemble nos enfants et pas qu’on crée une deuxième guerre ». Le discours qui « l’inspire » aujourd’hui, loin des clivages, est celui du mouvement Les guerrières de la paix, mené par sa fondatrice et présidente Hanna Assouline et qui regroupe des femmes, musulmanes et juives, ensemble pour obtenir la paix entre Israël et la Palestine.
Plusieurs membres de l’association, qui est née en 2022, se trouvaient d’ailleurs à Gaza et en Israël la veille du massacre, par le Hamas, de 1.200 civils et l’enlèvement de 252 Israéliens dont plus d’une centaine est toujours en otage. Le but de leur venue était de continuer le lien entre Israéliens et Palestiniens pour que cessent les hostilités.
« (Hanna Assouline) m’inspire, quand je vois ces femmes musulmanes et juives avancer ensemble et se dire "On va essayer de faire un chemin vers la paix". Ça m’inspire énormément, et je crois que c’est ça qu’on doit penser en France. On ne peut pas refaire une deuxième guerre en France. Ce n’est pas possible.
On doit, à un moment donné, essayer », déclare l’humoriste, avant de rappeler le discours d’Yitzhak Rabin, juste avant qu’il ne soit assassiné en 1995 par un extrémiste juif religieux, Yigal Amir, qui s’opposait aux accords d’Oslo, signés en 1993, pour une paix avec les Palestiniens.
Le cinquième Premier ministre israélien avait déclaré le 4 novembre 1995, sur la grande place de Tel-Aviv, lors d’une manifestation pour la paix entre les deux peuples, juste avant de se faire tuer : « Plus que tout autre chose, depuis un peu plus de trois ans que ce gouvernement est en place, le peuple israélien a prouvé qu’il est possible de faire la paix, que la paix ouvre la porte à une économie et à une société meilleures, que la paix n’est pas seulement une prière.
La paix est d’abord dans nos prières, mais elle constitue aussi l’aspiration du peuple juif, une aspiration sincère à la paix. La paix a des ennemis qui tentent de nous atteindre, pour torpiller le processus de paix. Je voudrais dire sans détour que nous avons trouvé chez les Palestiniens aussi un partenaire pour la paix : l’OLP, qui était notre ennemi, et qui a cessé de s’impliquer dans le terrorisme. Sans partenaires pour la paix, il ne peut y avoir de paix. »
Comme le rappelle Gad Elmaleh, à qui l’on demande également, en tant que juif, de se déclarer « pour ou contre » le gouvernement de l’actuel Premier ministre israélien, Benyamin Netanyahou, il y a « aujourd’hui, dans la rue en Israël, des dizaines de milliers de gens qui exhortent, qui prient, pour que la proposition d’accord soit adoptée. Parce qu’on veut tous qu’il y ait un chemin (…) vers une possible paix, et la voix la plus difficile, c’est la paix. C’est celle qui nécessite le plus de courage, parce que quand tu es pour la paix (…), tu te mets à dos les extrêmes des deux communautés ».
Gad Elmaleh déplore aussi ceux qui lui reprochent de « ne pas condamner » et a donc donné une réponse très claire à Mouloud Achour. « On m’a dit "Tu ne condamnes pas". Mais quand ça, je ne condamne pas ? Je suis horrifié par ce qui s’est passé le 7 octobre, et toute ma vie je resterai traumatisé par ça, mais je pleure ce qui s’est passé à Rafah et à Gaza. Et je le dis haut et fort : il faudrait qu’on soit ensemble pour pleurer ensemble nos enfants », martèle Gad Elmaleh.
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