Le Festival de Cannes 2024 n'a même pas encore ouvert ses portes qu'il est déjà frappé par la polémique. Alors que la rumeur court depuis maintenant plusieurs jours qu'une grande enquête sur des personnalités du cinéma ayant commis des agressions sexuelles devrait voir le jour et perturber la tenue du Festival, l'orage a commencé à gronder dès ce lundi. Et ce qu'il en sort, c'est que le septième art français pourrait bien s'être trouvé sa propre affaire Harvey Weinstein. Alain Sarde, lui aussi puissant producteur derrière de grandes productions françaises, fait en effet l'objet d'une enquête dévoilée ce lundi par le magazine Elle. Celui qui a notamment travaillé avec Jean-Luc Godard et Jacques Doillon (lui-même accusé par plusieurs actrices) est en effet visé par des accusations de viols, agressions sexuelles et harcèlement sexuel par neuf femmes. Des faits qui se seraient produits sur deux décennies, entre 1983 et 2003.
L'actrice Annelise Hesme, 20 ans à l'époque des faits, raconte notamment comment en 1997 Alain Sarde lui a fait comprendre qu'il aimerait faire d'elle une escort girl auprès d'autres puissants du cinéma. "Qu’est-ce que tu veux, merde, les putes, ça leur suffit plus !" lui aurait-il lancé après son refus. Une autre femme l'accuse de l'avoir violée en 1985 alors qu'elle n'avait que 15 ans : "D’un seul coup, il m’a poussée sur le lit et m’a sauté dessus. Je me souviens très bien de ses lèvres, de sa bouche dégueulasse. Il était laid malgré ses mains manucurées. C’était bestial ! Je sens encore la pression de son corps sur le mien. Il m’a maintenue et m’a violée" raconte-t-elle. Un profil que l'on retrouve avec une autre victime présumée, même âge, même année pour les faits : "Il m’a expliqué que si je voulais percer dans le cinéma, je devais être gentille avec lui. Je n’avais pas le choix, je me sentais coincée. J’étais paralysée par la peur, il en a profité pour me violer brutalement par derrière" se souvient-elle.
Une autre, 20 ans au moment des faits, l'accuse de l'avoir forcée à lui faire une fellation dans son bureau. A chaque fois, les victimes présumées dénoncent le même mode opératoire, qui rappelle celui d'Harvey Weinstein : elles sont convoquées par le producteur à son domicile ou dans son bureau et sont forcées à réaliser des actes sexuels afin de voir leur carrière avancer, ce qui n'arrive finalement jamais. Avec une particularité devenue sa marque de fabrique : il aurait toujours proposé aux jeunes femmes des chocolats au moment de leur arrivée.
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