Elle est LA star de l'année. Grâce au succès fou de Barbie, qui a récolté 1,3 milliards de dollars dans le monde depuis la mi-juillet, Margot Robbie va toucher le jackpot : environ 50 millions de dollars en comptant ses salaires d'actrice et de productrice, plus ses bonus sur recettes.
Dans ce contexte, le fait qu'elle ait rejoint hier le piquet de grève à Hollywood est tout un symbole. D'autant plus qu'elle n'a pas choisi la date au hasard pour défiler entre les locaux de Netflix et ceux de la Paramount, pancarte au poing : le 13 septembre, cela faisait pile deux mois que le mouvement lancé par les scénaristes (le 2 mai) avait été rejoint par le syndicat des acteurs.
On se souvient d'ailleurs que la promotion de Barbie (tout comme celle de son grand concurrent Oppenheimer) a été interrompue à la date du 13 juillet, ses comédiens ayant l'interdiction de promouvoir le film une fois que la SAG-AFTRA était entrée en grève.
En 2007, déjà, la Writer's Guild of America avait initié une grève importante pour tenter d'obtenir davantage de reconnaissance dans l'industrie du cinéma et de la télévision. Celle-ci avait duré quatre mois, mais n'avait finalement pas permis aux scénaristes d'améliorer considérablement leurs conditions de travail.
En 2023, la démarche est davantage suivie, et le soutien des comédiens est important. Sous la présidence de Fran Drescher (Une nounou d'enfer), de nombreux acteurs populaires ont profité des manifestations pour prendre la parole (comme Bryan Cranston et Aaron Paul de Breaking Bad, par exemple). Beaucoup ont raconté leurs difficultés actuelles ou en début de carrière, et militent pour obtenir des salaires plus justes.
Car pour une faible part de comédiens à succès, la majorité des acteurs galèrent dans cette industrie, enchaînant des petits rôles peu payés. L'expansion de l'intelligence artificielle, parfois utilisée pour remplacer des métiers jusqu'ici effectués par des humains, inquiète. Sa régulation fait aussi partie des négociations.
Une poignée de rencontres entre les porte-paroles des deux syndicats et les patrons des gros studios de cinéma et de streaming ont eu lieu depuis mai dernier, mais les négociations n'ont pas encore abouti à un accord. En attendant, l'industrie est quasiment à l'arrêt : de multiples tournages ont été stoppés ou sont reportés, d'autres peuvent se poursuivre à certaines conditions et pour les films ou séries terminés, les équipes n'ont pas le droit d'en faire la promotion - sauf exception, ce qui a permis à une poignée d'acteurs de se rendre à la Mostra de Venise, il y a quelques jours.
Plusieurs stars ayant offert des millions de dollars au fond de solidarité du SAG-AFTRA celui-ci pourra verser un salaire aux plus précaires durant plusieurs mois, ainsi que couvrir leurs frais (médicaux, scolaires, loyers, etc.). La grève pourrait ainsi se poursuivre longtemps...
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