Ce n'est qu'à la mort de son père qu'Anne Parillaud rédige le roman Les abusés inspiré des abus sexuels endurés par ses soeurs et elle. Lors d'une interview pour le magazine Paris Match, disponible en kiosque ce jeudi 22 avril, l'actrice française explique qu'il ne s'agit pas d'une autobiographie, mais que son vécu est la ligne directrice de ce livre, car "s'il ne s'était rien passé, je ne pourrais pas en parler de cette façon." Au fil de l'écriture, celle qui a "choisi de rester dans le déni total" doit "passer par la fiction pour tenter de libérer ce qui est enfoui."
Dans l'entretien, Anne Parillaud se confie sur sa relation avec son père dont elle était "très proche." Pour elle, leur complicité n'a jamais pu être "associée à un acte d'inceste." Cependant, à l'écriture de son roman "certaines choses sont sorties inconsciemment," lui rappelant son "premier bourreau." Avant d'être actrice celle qui a partagé pendant trois ans la vie d'Alain Delon voulait "être avocate, défendre l'indéfendable, comme si, au lieu d'accuser mon père, je voulais le sauver." Désormais, la comédienne de 57 ans passe "sa vie dans la peau des autres" pour "exister et survivre" d'une certaine façon.
Victime de "la mémoire traumatique", la mère de Juliette, Lou et Théo a pu compter sur d'autres membres de sa famille qui n'étaient "pas dans le déni et ont parlé pour se sauver." Mais face aux dires, sa mère "a répondu qu'elle n'avait rien vu." Un refus d'admettre les faits qui a développé ce mécanisme de défense psychique théorisé par Freud chez Anne Parillaud. Mais malgré son vécu, l'actrice césarisée pour son rôle dans le film Nikita souligne le fait que "personne ne naît en se disant qu'il va devenir un pervers ou un pédophile." Même si ces actes sont condamnables, "ceux qui deviennent des bourreaux sont souvent, au départ, des victimes", comme ses parents ont pu l'être à une période de leur vie.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire