23 mai 2023

Sofia Coppola va publier un premier livre sur sa carrière

Sofia Coppola, c’est Virgin Suicides, Lost In Translation, Marie-Antoinette, The Bling Ring, et prochainement Priscilla. Ces 20 ans de films luxuriants et oniriques, elle les a réunis dans un livre intitulé Sofia Coppola Archive 1999-2023. Durant la pandémie, la cinéaste est retombée sur des vieilles boîtes pleines d’objets oubliés, mais surtout, de souvenirs. Car lorsque Coppola achevait un film, elle en jetait toutes les reliques dans un carton : brouillons de scénarios, coupures de magazines, polaroïds des essayages de costumes…

"On accumule beaucoup de choses au cours de la réalisation d'un film, et quand j'étais plus jeune, tout ça me paraissait être de la camelote. [...] Sauf que j'ai pris du recul et j'ai réalisé que j'avais dorénavant un corpus de documents. Je me suis rendu compte que je serais très intéressée si mon cinéaste favori publiait toutes les anecdotes des coulisses de ses tournages," a confié la réalisatrice à Vogue.

Retrouver tous ces documents a été une expérience émotionnelle pour Coppola, qui s'est retrouvée submergée de souvenirs, parfois plutôt embarrassants. "C’est assez honteux de lire ces choses-là, par exemple les lettres que j'ai adressées à Lady Antonia Fraser pour lui demander les droits de son livre. Ou lorsque j’ai passé un an à essayer de convaincre Bill Murray en lui écrivant plein de lettres pour lui dire ‘Je ne ferai pas le film si tu n’es pas dedans.’ J'étais tellement désespérée, donc c'est amusant d'être aujourd’hui nostalgique de cette époque-là," a dévoilé Coppola.

Construit entièrement à partir d’archives personnelles — une affiche de la première de Virgin Suicides à Sundance, des photos des coulisses de Kirsten Dunst sur le tournage du même film, une copie annotée de l'article de Vanity Fair qui a inspiré The Bling Ring, et même un premier aperçu détaillé de son prochain biopic sur Priscilla Presley —, le livre regorge de détails sur l'ensemble de la carrière de Coppola, de son premier film à son dernier.

"Je voulais qu'il ressemble davantage à un album ‘scrapbook’ qu'à un livre de chevet. J'aime voir les artistes dans leur espace créatif, alors pour moi ce livre est ce qui se rapproche le plus d’une visite de mon bureau et toutes les choses qui y sont empilées," a déclaré la réalisatrice.

Ce livre de 488 pages, personnellement édité et annoté par Coppola, permet de regarder d’un œil nouveau sa carrière notamment grâce à un entretien avec la journaliste de cinéma Lynn Hirschberg. Sofia Coppola Archive : 1999-2023 sera publié en septembre prochain à un tirage limité.

Le Festival de Cannes s’invite dans les cinémas Pathé

Alors que le Festival de Cannes bat son plein, les cinémas Pathé proposent, du 26 au 28 mai prochain, de voir ou revoir certains films de la sélection officielle partout en France, dont certains plusieurs mois avant leur sortie nationale.

Au programme de cette sélection prestigieuse, on pourra retrouver Banel & Adama, le premier film de Ramata Toulaye-Sy, Club Zero de Jessica Hausner, Les Filles d’Olfa de Kaouther Ben Hania, Les Herbes Sèches de Nuri Bilge Ceylan, Vers un avenir radieux de Nanni Moretti, Anatomie d’une Chute de Justine Triet, L’Enlèvement de Nanni Moretti, Les Feuilles Mortes d’Aki Kaurismaki, Perfect Days de Wim Wenders et May December de Todd Haynes.

Bonnard, Pierre et Marthe de Martin Provost, présenté en section Cannes Première, et Salem de Jean-Baptiste Marlin, présent en sélection Un Certain Regard, seront également proposés.

Ces films seront diffusés dans 5 cinémas en France : Le Pathé Opéra Premier à Paris, le Pathé Rennes, le Gaumont Nantes, le Pathé Bellecour à Lyon et le Pathé Wilson à Toulouse.

Horaires de projections et réservations disponibles sur ce lien.

Netflix : la série El Silencio est première du top mais divise les abonnés

Netflix a frappé fort avec El Silencio, mini-série de 6 épisodes qui suit Sergio, un jeune homme qui n'a plus parlé depuis qu'il a tué ses parents il y a six ans. Aujourd'hui, une psychiatre cherche à découvrir la vérité en menant sa propre enquête. Un thriller psychologique qui nous invite à entrer dans la psyché de ce personnage pour comprendre les raisons de son geste.

La série est une critique non dissimulée sur la corruption, la société et tous ceux qui sont dans le contrôle. Elle met en scène un marginal, une personne qui n’est pas faite pour vivre en communauté. Tournent autour de Sergio (Aron Piper) des personnes tout aussi problématiques qui sont des maîtres de la manipulation.

Si elle est arrivée en tête des séries les plus vues actuellement sur la plateforme deux jours après sa sortie, El Silencio divise les abonnés, comme en témoignent les commentaires sur la page AlloCiné.

Avec une note moyenne de 3/5, elle a autant de fans que de détracteurs. Ces derniers lui reprochent notamment de ne pas aller assez loin dans sa réflexion. Quand les autres la plébiscitent pour ses rebondissements et sa narration :

"Déception ! Sujet en or, intrigue en or, idée en or. Pourtant tout était bâclé. Les incohérences sont tellement nombreuses au cours des épisodes que ça en devenait gênant. Trop d'histoires dans l'histoire principale.

Impossible à développer en 6 épisodes rendant une impression de travail à moitié fait. Déception, vraiment ! Ça aurait pu être une série extraordinaire. Je suis à la limite de la tristesse qu'une idée comme ça ait été gâchée de cette manière." (Irstus)

"Un thriller psychologique sombre et captivant comme les espagnols savent les faire. Aron PIPER que j'avais déjà adoré dans la série Après Toi le Chaos livre ici une prestation exceptionnelle. Le reste du casting est tout aussi bon. Un scénario rempli de suspens qui intrigue le spectateur dès les premières minutes et une réalisation au top. Une série que je recommande vivement !" (Lyah)

"Comment faire une bouse avec un sujet en or ? Visiblement les concepteurs de cette série en ont le secret... On aurait pu avoir une intrigue psychologique qui joue sur les ressorts de l'âme humaine et à la place qu'est-ce qu'on a ? Un scénario indigent avec des rebondissements pour enfant de 4 ans, des dialogues miteux et des jeux d'acteurs poussifs qui gardent, figée, une seule expression sur le visage tout le long.

Pour me débarrasser de ce pensum, j'ai visionné en accéléré le dernier épisode et bien il est à la hauteur de tout le reste : aussi inconsistant. Bref, une série Z mais celle des pires, celle qui se prend au sérieux. Pas de doute, on est bien sur Netflix." (Agnès Bonnet)

"Série divertissante mais qui pèche en tombant dans la niaiserie, le spectaculaire et les facilités scénaristiques (avec supplément relations toxiques glamourisées). Dommage car le scénario de base était plutôt prometteur et le suspens reste plaisant. La série aurait gagné à être beaucoup plus sobre." (Moss Sarr)

"Petite série psychologique comme on les aime. Dès la première scène, le tableau est dressé. La série choque, des rebondissements à chaque épisode, le rythme est bon. Les sentiments s'entremêlent, on ne sait plus qui on aime et qui on déteste. Sergio n'est pas le seul personnage ambigu. Mais finalement on obtient certaines réponses mais pas toutes. On a très envie d'une 2e saison !" (Mélanie)

"Grande déception pour cette série espagnole. Scénario sans cohérence, acteurs perdus. Des scènes dignes d'un téléfilm à voir allongé dans le sofa un dimanche après-midi... On passe". (Gwénaëlle Simon)

Il n’en reste que la fin de la série a réussi à faire parler sur les réseaux sociaux, laissant à chacun la possibilité de se faire sa propre interprétation.

La série La dernière chose qu'il m'a dite est déjà l'une des plus vues de l'année sur Apple TV+

Nouveau record pour Apple TV+. La plateforme peut se targuer d'avoir généré des nouvelles audiences impressionnantes pour l'une de ses récentes nouvelles séries, qui a atteint 4,5 millions de téléspectateurs uniques au cours de ses 31 premiers jours de diffusion, selon les données Nielsen obtenues par Variety.

Ces chiffres en font la troisième série la plus regardée de l'année 2023 sur Apple TV+, derrière Ted Lasso et Shrinking, et la mini-série la plus vue depuis le lancement de la plateforme en 2019, devant Black Bird, Slow Horses, Echo et Shining Girls.

La mini-série populaire en question s'intitule La Dernière chose qu'il m'a dite créée par Josh Singer (Spotlight) et produite par Hello Sunshine, la société de production de Reese Witherspoon, à qui l'on doit les séries Truth Be Told, Little Fires Everywhere et Daisy Jones & The Six.

Dans ce thriller en sept épisodes adapté du roman à succès du même nom de Laura Dave, Jennifer Garner incarne Hannah, une femme dont la vie bascule lorsque son mari Owen (Nikolaj Coster-Waldau) disparaît dans la nature. Pour espérer le retrouver, elle va devoir s'allier avec Bailey (Angourie Rice), sa belle-fille avec qui les relations sont pourtant tendues.

Le premier épisode de La Dernière chose qu'il m'a dite est devenu l'épisode dramatique le plus regardé de l'année sur Apple TV+ avec 3,4 millions de téléspectateurs. L'ex star d'Alias fait donc un retour réussi sur le petit écran avec cette mini-série !

22 mai 2023

Les confidences de Mareva Galanter sur son règne de Miss France

Un véritable chamboulement. Après avoir été élue Miss Tahiti, Mareva Galenter a été sacrée Miss France 1999, et sa vie a totalement changé. Mais ce n’était pas forcément ce qu’elle voulait. Invitée de l’émission On refait la télé, sur RTL, samedi 20 mai 2023, elle a (ré)entendu les déclarations de Jean-Pierre Foucault au moment de son élection, et elle a avoué : « Ce n’est pas un si bon souvenir. C’était très difficile pour moi. Je venais de Tahiti, c’était ma vie. Je n’avais pas prévu de vivre à Paris. Je n’avais pas d’appartement. »

Contrairement à beaucoup de candidates au concours Miss France, Mareva Galanter ne rêvait pas de la couronne. « C'est arrivé comme ça dans ma vie, et la difficulté c'était de s'adapter à une culture qui n'était pas la mienne et d'arriver dans un milieu qui est quand même très très très spécial. C'est-à-dire que deux heures avant, presque personne ne vous regarde, on s'en fout de vous, vous êtes quelqu'un de lambda, de normal. Et en deux heures d'émission de télé, vous passez de l'anonymat le plus total à l'exposition la plus totale. » Et de préciser : « En fait, vous, vous ne changez pas en deux heures, mais c'est le regard des gens sur vous qui change. »

Résultat : la nuit après son sacre, Mareva Galanter a été prise d’angoisses. « C’était très dur. J'ai beaucoup beaucoup pleuré », a glissé la femme d’Arthur, révélant qu’elle ne pouvait pas en parler. « Je ne l'ai pas dit pendant des années parce que c'est comme si je volais la place de quelqu'un d'autre. Je ne pouvais pas le dire. Miss France, elle doit être parfaite : elle est là, elle sourit, elle fait le job, elle n'a pas de vie, c'est juste une image, une représentation, c'est très particulier à vivre. » Et, pendant l’intégralité de son règne, Mareva Galanter a joué un rôle.

« On devient quelqu’un d’autre », a-t-elle confié. Et d’ajouter : « On s'oublie et on se perd, parce que vous êtes happée dans un tourbillon qui est très intense quand même. Et j'arrivais de Tahiti quand même. Je ne sais pas si on peut se rendre compte. » D’une vie simple sur l’île, elle est passée à un quotidien « avec stylistes, maquilleurs, coiffeurs, gardes du corps, attachés de presse », toute une délégation « qui vivait dans [sa] chambre d’hôtel » parce qu’elle n’avait pas d’appartement. « Tout ça, pour une fille de 18-19 ans, c'est difficile à gérer. Bref, j'étais perdue pendant trois ans. » Elle a fini par se trouver.

Festival de Cannes : une femme habillée aux couleurs de l’Ukraine s’asperge de faux sang sur le tapis rouge

Le Festival de Cannes 2023 a débuté le 16 mai dernier, avec la projection du dernier film de Maïwenn, Jeanne du Barry. Après la séance, Johnny Depp a reçu une standing ovation de près de sept minutes. L’acteur, qui a récemment vécu un procès hautement médiatisé sur fond d’accusations de violences conjugales contre son ex-épouse Amber Heard, est apparu ému aux larmes par cette reconnaissance du public.

Depuis cette ouverture, les projections s’enchaînent, tout comme les apparitions de stars sur le tapis rouge. Ainsi, Harrison Ford a enflammé la Croisette en venant présenter le dernier volet d’Indiana Jones. Quant à Leonardo DiCaprio, il a fait crépiter les flashs des photographes lors de la montée des marches de Killers of the Flower Moon, aux côtés du réalisateur Martin Scorsese et de Robert De Niro. Cependant, il arrive que les festivités soient perturbées par des événements inattendus. Ce fut le cas ce dimanche 21 mai, lors de la montée des marches du film Acide de Just Philippot.

Le 17 mai dernier, une militante anti-GPA avait débarqué sur le tapis rouge au milieu des célébrités. Elle arborait une longue robe rouge ouverte sur un ventre de grossesse, sur lequel il était inscrit "Surrogacy" (mère porteuse en anglais, ndlr) assorti d’un code-barres. Rapidement, cette membre du mouvement féministe radical SCUM a été évacuée par la sécurité.

Ce 21 mai, c’est une femme portant une robe aux couleurs de l’Ukraine qui a perturbé le festival. Si elle a d’abord commencé à fouler le tapis rouge sans faire de vagues, son comportement a changé une fois qu’elle s’est retrouvée sur les marchés. En effet, elle s’est retournée en direction des photographes et a sorti des poches de faux sang de son décolleté. Elle les a déchirées au-dessus de sa tête, pour s’asperger de liquide rouge. Les agents de sécurité sont vite intervenus pour évacuer la jeune femme, sous les flashes des photographes.

Ophélie Winter prête à se marier ? Ses confidences...

Elle n’a pas encore trouvé l’homme de sa vie, l’homme qui deviendra son mari. À 19 ans, Ophélie Winter a fréquenté le chanteur Prince, qu’elle a rencontré à l’un de ses concerts. « De fil en aiguille, un malentendu linguistique nous a rapprochés. Nous parlions à bâtons rompus, et lorsque je lui ai dit : “I want to test you” [Je veux te tester, ndlr], il a compris, ou préféré comprendre : “I want to taste you” [Je veux te goûter]. Notre premier baiser est parti de là. » Un peu plus tard, c’est avec MC Solaar qu’elle a été en couple, de 1995 à 2001. Elle a ensuite eu une histoire avec Alain Chabat, ainsi qu’une idylle avec le champion de boxe thaï Dida Diafat. La chanteuse aurait également fréquenté Bernard Tapie (au grand dam de sa femme Dominique). Mais elle n’a jamais trouvé l’homme avec qui elle voulait passer le reste de sa vie… même si certains ont tenté de l’épouser, Ophélie Winter a toujours refusé.

La chanteuse a été demandée en mariage deux fois. La première par le prince Albert II de Monaco qui lui avait demandé sa main par le biais d’un fax envoyé à sa mère alors qu’elle n’avait que dix-sept ans. La deuxième fois par le chanteur Dr Alban qui a profité d’un concert pour faire sa demande. « J’en suis restée comme deux ronds de flan », a confié Ophélie Winter dans une interview accordée à Télé-Star, lundi 22 mai 2023. Et d’ajouter : « Je ne savais pas quoi dire, ni comment enchaîner. » Elle a fini par refuser. Mais, aujourd’hui, elle ne dirait pas non pour une troisième demande en mariage… Toujours auprès de Télé-Star, Ophélie Winter a révélé qu’elle aimerait bien se marier : « Je suis toujours célibataire, mais j’ai très envie de me marier… C’est mon nouveau délire », a-t-elle avoué. À bon entendeur.

Camille Combal fait de tendres confidences sur son rôle de père

Depuis plusieurs années, Camille Combal est en couple avec la journaliste Marie Treille Stefani. En juin 2022, les amoureux ont franchi un cap en devenant parents d’un petit garçon prénommé Pio. Depuis, l’animateur nage dans le bonheur malgré la fatigue. "Ceux qui vous disent : 'c'est cool, ça change la vie', ne les écoutez pas, c'est dur. Ça change tout. Le matin tu te lèves, avant tu disais : 'Alors il se passe quoi sur L'Équipe, est-ce que l'OM a gagné ?' Maintenant t'as une couche pleine de purée de carottes à laver", avait-il témoigné il y a quelques mois, au micro du Ben Névert Show.

Ce 22 mai, c’est dans le podcast Code Source que le présentateur, qui participera bientôt à une série, a évoqué son rôle de père. "C’est fou ! C’est génial ! Je suis à fond ! Chaque jour qui passe est encore un peu plus beau, je trouve", a-t-il déclaré. Il a aussi expliqué, avec humour, qu’il attendait que son fils devienne fan de l’Olympique de Marseille, comme lui. "Franchement, il fera tout ce qu’il veut, tant qu’il est supporter de l’OM ! Moi, c’est tout ce que je veux. Il n’y a pas de ‘On supporte le Paris Saint-Germain’ ou je ne sais pas quoi", a-t-il lancé.

Camille Combal a précisé qu’il s’agissait de la seule exigence qu’il aurait pour son enfant. "Pour le reste, franchement, il fait tout ce qu’il veut", a-t-il dit avant de poursuivre plus sérieusement : "Moi, ce que je veux, c’est essayer de faire en sorte que s’il veut jouer au foot, qu’il puisse jouer au foot. S’il veut jouer au rugby, qu’il puisse jouer au rugby. S’il veut jouer au tennis… Après, je vais essayer qu’il joue au tennis pour que moi, peut-être un jour, je puisse faire un match avec lui. Mais si ça ne lui plaît pas, je ne vais pas le pousser".

Dans sa jeunesse, le présentateur de Mask Singer et de Danse avec les stars a longtemps été poussé à s’adonner à une activité qui ne lui plaisait pas. Une expérience qu’il ne souhaite pas faire vivre à son garçon. "Je faisais du ski en compétition, on m’a poussé de dingue, et c’est dur… Je ne veux pas de ça moi. Il va être tranquille", a-t-il expliqué. De tendres déclarations.

Le film Shoah nscrit au registre de la Mémoire du monde de l’Unesco

Sur le plan cinématographique, plusieurs oeuvres majeures ont contribué de façon décisive à façonner la Mémoire de l'extermination des Juifs durant la Seconde Guerre mondiale, non seulement en France mais encore à l'étranger.

C'est le cas de l'extraordinaire et bouleversant Nuit et brouillard d'Alain Resnais en 1955, et bien sûr le film Shoah de Claude Lanzmann, uniquement constitué de témoignages, mêlant ceux des bourreaux et des victimes.

Sorti en 1985, ce film fleuve de 9h30 en deux parties, fruit d'un colossal travail qui demandera à Lanzmann pas moins de cinq ans pour son montage, fut couvert de prix à travers le monde, et recevra un César d'honneur en 1986.

Une oeuvre tellement importante qu'elle fonctionne d'ailleurs comme une référence absolue sur le sujet. Par sa portée historique et sa rigueur intellectuelle, c'est l'une des oeuvres cinématographiques les plus importantes du XXe siècle.

Le film vient d'être inscrit au registre de la Mémoire du monde de l’Unesco, qui a pour mission de protéger le patrimoine documentaire à travers le monde. "Shoah rejoint ainsi au patrimoine cinématographique de la Mémoire du monde, les archives des Frères Lumière, Metropolis de Fritz Lang, Los Olvidados de Luis Buñuel, et tout Bergman", a commenté l'association Claude et Felix Lanzmann, se félicitant de confirmer ainsi "la place unique de ce chef-d’œuvre entre art et histoire".

La candidature de ce "film-monument" a été proposée "conjointement" par les Commissions nationales française et allemande de l’Unesco, comme "un symbole fort de l’amitié franco-allemande pour laquelle Claude Lanzmann a œuvré dès 1947" ajoute l'association.

La date de cette annonce n'a pas été choisie au hasard. Elle est intervenue au moment même où le film The Zone of Interest était présenté en compétition à Cannes. Premier gros choc du festival, le film signé par Jonathan Glazer met en scène le commandant du camp d'Auschwitz, Rudolf Höss et sa femme Hedwig, qui s’efforcent de construire une vie de rêve pour leur famille dans une maison avec jardin à côté du camp d'extermination.

The Idol : pourquoi la série crée la polémique

Ce 22 mai à 22h30, le Festival de Cannes diffuse hors compétition un long métrage intitulé The Idol, réalisé par Sam Levinson (Euphoria). Décrit lors de l'annonce de sa sélection comme un "film qui va sans doute devenir une série", il s'agit pourtant bien initialement d'une série, ici transformée en un long métrage d'une heure et 45 minutes (ou bien il s'agit du pilote de la série).

Produite par HBO, The Idol suit la romance entre Jocelyn, une jeune chanteuse pop (Lily-Rose Depp), et Tedros, un propriétaire de boîte de nuit et chef d'un étrange culte (joué par Abel Tesfaye alias "The Weeknd"). Mais avant même sa présence à Cannes, cette série a déjà beaucoup fait parler d'elle.

Le 26 avril 2022, Deadline révèle que la réalisatrice Amy Seimetz quitte la série, qu'elle devait entièrement mettre en scène. D'après les informations du média américain, son départ est causé par des "divergences créatives majeures" entre elle et certains scénaristes du projet, qui est écrit par Reza Fahim, The Weeknd et Sam Levinson, et dont Joe Epstein est le showrunner.

Ce type de décision est extrêmement rare chez HBO, firme connue pour permettre aux créateurs d'exprimer leurs visions. Suite à ce départ, Sam Levinson prend sa place et décide de mettre en scène les six épisodes. Une partie de l'équipe de tournage et des comédiens est changée (dont Suzanna Son, révélée dans Red Rocket). Surtout, cette décision survient alors que 4 à 5 épisodes ont déjà été tournés.

Toujours selon Deadline, il semble que les divergences créatives soient nées du fait que "The Weeknd" trouvait que la série mettait un peu trop le point de vue féminin et le personnage de Depp en avant au détriment du sien. Mais tout cela ne serait que la partie immergée de l'iceberg.

Le magazine Rolling Stone s'est entretenu avec "13 membres du casting et de l'équipe" et une fois Levinson aux commandes, la série, qui était quasi finie et avait déjà coûté entre 54 et 75 millions de dollars allait être majoritairement retournée pour prendre une toute autre direction.

En effet, Levinson aurait réorienté The Idol, qui était pensé comme un show "à message" notamment sur la prédation qui entoure le monde de la célébrité, tout en y ajoutant les scènes de sexualité qui ont notamment fait la marque d'Euphoria, son autre série du moment. Rolling Stone souligne même que les séquences de The Idol dépasseraient graphiquement celles d'Euphoria, ce qui n'est pas peu dire.

"J'ai signé pour une satire sombre de la célébrité, notamment au XXIème siècle (...) dans une ère post-Trump. Mais [le show] est passé d'une satire à ce qu'il entendait dénoncer", confie un membre de l'équipe. Une autre anonyme commente que le nouveau message de la série est choquant : "Dans la série, c'est comme un fantasme de viol que n'importe quel homme toxique aurait - puis une femme revient et en redemande car cela rend sa musique meilleure".

L'article de Rolling Stone donne des exemples concrets de scènes qui n'ont pas été tournées mais étaient prévues dans les scénarios de Levinson :

"Dans une version d'un épisode, Tedros frappait le visage de Jocelyn, qui souriait et en redemandait, ce qui lui donnait une érection. Un autre passage voyait Jocelyn devoir mettre un œuf dans son vagin sans le casser car si tel était le cas, le personnage de Tesfaye refusait de la "violer". Le personnage de Depp le suppliait alors de la "violer", pensant qu'il est la clé de son succès."

"On se disait 'Mais c'est quoi ça ? Qu'est-ce qu'on est en train de lire ?'", raconte une source anonyme, "c'était comme un torture porn sexuel".

Les personnes en charge de la série ont pris position à l'encontre des informations de Rolling Stone, à commencer par Lily-Rose Depp elle-même, qui assure que Levinson est "le meilleur réalisateur" avec qui elle a pu tourner et qu'elle ne s'est jamais sentie "plus soutenue et respectée dans un espace créatif, mes propositions et opinions ont été écoutées".

HBO a affirmé son soutien à Levinson et sa team : "L'équipe créative s'est attachée à créer un environnement de travail de respect mutuel, collaboratif et sûr et l'an dernier, l'équipe a effectué des changements créatifs qu'elle a jugé être dans le meilleur intérêt de la production, du casting et de l'équipe".

Si Sam Levinson ne s'est pas encore publiquement exprimé, son co-créateur Abel Tesfaye a trouvé l'article "ridicule", précisant à THR : "J'ai en réalité beaucoup apprécié travailler avec Amy [Seimetz] et je suis certain qu'elle lit tout ça en se disant : 'Pourquoi je suis impliquée dans cette histoire ?'''

Tesfaye rapporte que le départ de Seimetz a à voir avec des "difficultés logistiques liées à l'emploi du temps" de la réalisatrice, ainsi qu'un "désir de ne pas précipiter ma première série".

Voilà pour les coulisses compliquées de la série. Il va revenir aux chanceux festivaliers de déterminer si le show lui-même - ou plutôt le téléfilm qui va leur être proposé - est aussi provoquant et choquant que sa réputation le laisse penser.