Au sommet d'une colline surplombant de verdoyantes collines italiennes, le visage grave et les yeux résolument tournés vers l'horizon, Spartacus regarde se mouvoir devant lui un gigantesque damier de soldats romains. Ainsi que chacun des esclaves qui constituent son armée, il sait que la bataille sera terrible, mais il est prêt à mourir en homme libre plutôt que de retrouver la servitude.
Avant d'être submergé par ses redoutables adversaires et par les renforts romains qui doivent bientôt arriver, Spartacus compte toutefois défendre chèrement sa peau et sa liberté, réservant une surprise de taille aux premières lignes de ses assaillants. Lorsque les premières estafettes romaines gravissent la colline, d'immenses rondins de bois sont soudain enflammés, et lâchés sur l'ennemi. La plaine est en feu. L'une des plus impressionnantes batailles de l'Histoire du cinéma peut commencer.
Mise en scène par Stanley Kubrick et notamment portée par Kirk Douglas il y a 65 ans, cette spectaculaire séquence située à la fin du long métrage éblouit d'abord et avant tout par les moyens faramineux qu'elle déploie. A une période où les images de synthèse n'existaient évidemment pas, chacun des innombrables soldats que l'on peut voir sur le champ de bataille est donc interprété par un figurant.
Ainsi, 8 000 soldats entraînés de l'infanterie espagnole ont été réquisitionnés pour prendre part à la scène, tournée aux abords de Madrid et orchestrée par Kubrick, qui avait pris place au sommet d'une tourelle afin de mieux diriger ses "troupes".
Le résultat : une bataille impitoyable, particulièrement graphique pour l'époque, et surtout légendaire, qui a sans doute influencé de nombreuses séquences similaires par la suite. On pense par exemple à des films comme Gladiator ou Braveheart.
Comptant parmi les scènes les plus marquantes de Spartacus, elle a très probablement contribué à permettre au film de Kubrick de décrocher ses 4 Oscars.

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