Chaque année, l'événement se répète. Un concours, appelé La Longue Marche, oppose une centaine de jeunes garçons âgés de moins de 18 ans dans une traversée du sud des États-Unis à pieds. Si les participants ralentissent, ils reçoivent un avertissement. S'ils s'écroulent de fatigue, ils sont tués à bout portant.
C'est le postulat de Marche ou crève, le nouveau film de Francis Lawrence - réalisateur de plusieurs volets de la saga Hunger Games. Derrière cette histoire de survie, un maître : Stephen King. Bien que Carrie soit son premier roman publié, Marche ou crève est l'un des premiers textes qu'il ait écrit.
À l'âge de 19 ans, sur les bancs de son université du Maine, l'auteur rédigeait les premières lignes de ce récit. Il en achève l'écriture en 1967. Son livre ne sera publié que 12 ans plus tard sous son nom d'emprunt, Richard Bachman.
Si l'histoire tient en partie sur sa galerie de personnages, l'adaptation cinématographique, elle, repose sur le talent de ses acteurs. Au premier plan, on retrouve Cooper Hoffman - fils du comédien décédé Philip Seymour Hoffman -, très convaincant, et David Jonsson - précédemment apparu dans Alien: Romulus -, véritable révélation.
Quarante-six ans après sa publication, Marche ou crève trouve un écho encore plus fort dans notre contexte politique. Le colonel, personnage menaçant du film, est incarné par un Mark Hamill à peine reconnaissable dont le timbre de voix rappelle un certain... Donald Trump. Peu subtil certes, mais très efficace.
L'adaptation proposée par Francis Lawrence n'épargne pas les spectateurs quand il s'agit de la violence. C'est l'un des éléments importants du film. En France, ce dernier est interdit aux moins de 16 ans. Une décision justifiée.
Marche ou crève multiplie les gros plans sur les exécutions et les suicides de certains participants. Et s'il est possible d'y voir une certaine gratuité, ce choix est entièrement assumé par le réalisateur :
"Je voulais que l'on ressente les kilomètres et le temps qui s'écoule, explique-t-il pour CinemaBlend. Ressentir la dégradation émotionnelle, psychologique et physique. Ressentir les changements climatiques. Je ne voulais pas céder. Je savais que nous allions faire un film difficile."
Il poursuit : "Ce film ne mérite pas d'être interdit aux moins de 12 ans ; il mérite d'être interdit aux moins de 16 ans. C'est aussi ce que Stephen King souhaitait. Pour être fidèle au livre, il fallait que ce soit violent, intense, triste. Que ce soit difficile à regarder. Pour soutenir les thèmes de la guerre, du nihilisme financier ou de la lutte contre la violence, on se devait de conserver cette intensité."

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