27 juin 2025

Anna Wintour quitte la direction du magazine Vogue

C’est la fin d’une ère pour la presse mode. Celle qui a inspiré Miranda Priestly dans Le diable s’habille en Prada, Anna Wintour, a annoncé ce mercredi matin à ses équipes qu’elle quittait son poste de rédactrice en chef de Vogue US, un job qu’elle occupait depuis 1988. C’est le magazine spécialisé dans l’industrie de la mode, Daily Front Row, qui a annoncé la nouvelle ce jeudi.

Un départ marquant dans l’industrie, oui. Mais il s’agit d’un départ partiel puisque la Britannique âgée de 75 ans conserve tout de même ses titres de « chief content officer » au sein du groupe de presse Condé Nast et directrice éditoriale globale de Vogue. Des fonctions qui lui permettent de superviser les déclinaisons internationales du magazine ainsi que d’autres titres du groupe comme Vanity Fair ou GQ par exemple.

Selon plusieurs médias spécialisés, l’annonce a été faite lors d’une réunion interne. Un ou une remplaçante sera prochainement nommé(e), sous le titre de « head of editorial content », une fonction nouvelle dans l’organigramme, mais qui restera sous la responsabilité directe de celle qui fut l’une des invitées de marque de notre Léna nationale dans son podcast « Canapé Six Places ».

Dans un message adressé à ses équipes, la « papesse de la mode » a expliqué vouloir faire de la place à une nouvelle génération. « Toute personne travaillant dans un domaine créatif sait à quel point il est essentiel de ne jamais cesser d’évoluer dans son travail. Lorsque je suis devenue rédactrice en chef de Vogue, j’avais à cœur de montrer […] qu’il existait une manière nouvelle et stimulante d’imaginer un magazine de mode américain », a déclaré Anna Wintour à son équipe, selon People Magazine.

« Aujourd’hui, ce qui me réjouit le plus, c’est d’accompagner une nouvelle génération de rédacteurs passionnés, prêts à bousculer les codes avec leurs propres idées, portées par une vision audacieuse de ce que peut être une grande entreprise de médias. Et c’est précisément ce type de profil que nous devons désormais rechercher pour prendre la tête de Vogue US. » Elle a conclu : « Mais quel bonheur ce sera de collaborer avec quelqu’un de nouveau, qui saura nous challenger, nous inspirer, et nous faire repenser Vogue sous des angles totalement inédits. » Elle continuera néanmoins à suivre de près les projets phares de la marque, comme le mythique Met Gala.

Arrivée en 1988 à la tête de Vogue US, Anna Wintour avait immédiatement imprimé sa marque : sa première couverture avait bousculé les codes en mélangeant denim et haute couture. C’est aussi elle qui a popularisé les couvertures avec des célébrités, une rupture majeure avec les us de l’époque, et qui a fait du magazine l’un des plus populaires et influent du milieu de la mode, dans le monde.

Son influence dépasse largement les pages du magazine. Figure incontournable des fashion weeks, responsable artistique du Met Gala depuis 1995, muse (involontaire) de la fiction « Le Diable s’habille en Prada », Anna Wintour a su imposer un style de direction tranché, une vision de la mode, et une posture médiatique unique qui font qu’on la reconnaît partout : lunettes noires, brushing strict, et une maîtrise de la joute verbale acerbe redoutée.

Depuis plusieurs années, Anna Wintour avait pris du recul sur certaines fonctions opérationnelles, au profit d’une supervision plus globale. Le recentrage actuel s’inscrit dans cette évolution : elle conserve la main sur la stratégie éditoriale à l’échelle mondiale, tout en laissant l’exécution du Vogue américain à une nouvelle génération.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire