05 octobre 2022

Will Smith nommé aux Oscars en 2023 ? "Il n’en est absolument pas question" pour certains votants

Dans Emancipation, film qui sortira le 9 décembre sur Apple TV+, Will Smith campe un homme qui tente d’échapper à l’esclavage afin de gagner sa liberté. Réalisé par Antoine Fuqua (Training Day), le long-métrage a (ou avait) toutes ses chances d’être sélectionné aux Oscars.

Seulement voilà, la fameuse gifle donnée par l’acteur à Chris Rock lors de la dernière cérémonie n’est toujours pas passée et semble compromettre sa présence à la cérémonie.

Le média américain The Hollywood Reporter est allé directement poser la question à une dizaine de votants pour savoir si Smith avait une quelconque chance. Et le constat est assez mitigé. Si ces derniers vont visionner Emancipation afin de juger si sa qualité mérite une nomination, c’est une autre affaire pour Will Smith.

"Même s’il excelle dans le film, nous aurons du mal à le regarder sans penser à sa gifle. Ce sera dur de le juger au mérite, que ce soit lui ou le film", "aucune chance pour que je vote pour lui", "j’espère qu’il ne sera pas nommé. Je n’ai pas envie d’un nouveau drama cette année. S’il est nommé, je ne voterai pas pour lui. Peu importe sa performance". "Est-ce que je vais voter pour Smith ? Il n’en est ABSOLUMENT PAS QUESTION".

Si certains membres de l’Académie viennent nuancer ces propos et veulent lui donner sa chance, ils sont malgré tout surpris de la stratégie d’Apple qui sortira le film à temps pour la saison des prix. La première projection d’Emancipation a en tout cas été un succès, comme nous vous le racontions ici. Si les votants continuent de bouder Will Smith, reste à savoir si les téléspectateurs lui auront pardonné son geste...

Marvel : cette scène d'Avengers "embarrassante" à tourner pour Elizabeth Olsen

SPOILERS - Attention, l'article ci-dessous dévoile de potentiels spoilers. Si vous ne souhaitez pas en connaître la teneur, merci de ne pas lire ce qui suit...

Avril 2018. Dans les salles obscures, les fans de Marvel n'en reviennent pas. Thanos, désormais équipé du Gant de l'Infini, vient de claquer des doigts. Un à un, les membres des Avengers se mettent à partir en poussière, et la moitié d'entre eux se volatilise subitement.

Quatre ans après la conclusion choc d'Infinity War, Elizabeth Olsen, qui incarne la redoutable Wanda Maximoff dans le MCU depuis 2015, est revenue sur cette séquence mémorable au micro de Variety :

"Je ne savais pas que j'allais disparaître avant de tourner la scène", a-t-elle ainsi confié.

"Ils nous l'ont dit le jour même. Nous sommes tous montés dans un van où ils avaient installé du matériel pour nous montrer une prévisualisation. Il y avait Scarlett [Johansson], Chris [Hemsworth], Chadwick [Boseman], Sebastian [Stan]. Nous étions tous dans ce van, et ils nous ont dit : 'Voilà ce qui va se passer. Vous allez disparaître.' (...) C'était troublant. Nous ne savions pas. On pensait que le film se terminait différemment."

L'actrice a également évoqué la mort de Vision, qui survenait quelques instants plus tôt dans le film. Après avoir été délesté de la Pierre de l'Infini qu'il portait au front, le héros incarné par Paul Bettany poussait son dernier soupir. C'est Wanda elle-même qui sacrifiait d'ailleurs son bien-aimé en utilisant ses pouvoirs afin de contrer Thanos.

Le résultat : une séquence un peu compliquée à tourner pour les comédiens, car relativement abstraite sur le plateau, mais néanmoins décisive.

"Tourner ce genre de choses est très embarrassant, parce que c'est comme si le monde dépendait de vous. (...)", raconte Elizabeth Olsen, toujours au micro de Variety.

"Mais en même temps, ça réchauffait le coeur, parce que Paul [Bettany] et moi, on se soutenait. C'est l'une des dernières scènes que nous avons tournées. Je me sentais très à l'aise avec lui en tant qu'acteur lorsqu'il nous fallait improviser un peu. Nous essayions de trouver la scène, avec les Russo qui nous guidaient. Et puis, une fois que cela a été fini, cela a été un énorme soulagement."

Le plus embarrassant, selon la comédienne, était d'avoir à mimer des pouvoirs invisibles en public, en essayant d'imaginer ce que cela pourrait donner à l'écran :

"D'une main, vous êtes en train de bloquer quelque chose avec de l'énergie. Et de l'autre, vous êtes en train d'extraire ce faux truc de son visage couvert de points [ndlr : les capteurs nécessaires à la performance capture]. Et c'est censé être douloureux et plein d'émotion."

Pourtant, grâce aux talents combinés des comédiens et à la magie des effets spéciaux, le résultat à l'écran est finalement très convaincant, et la conclusion d'Avengers: Infinity War est restée dans les annales du Marvel Cinematic Universe.

04 octobre 2022

Nos frangins : bande-annonce du film de Rachid Bouchareb

Présenté à Cannes Première en mai dernier, Nos Frangins n’est pas un film sur l’affaire Malik Oussekine, récemment traitée en série sur Disney Plus, mais sur la double affaire Malik Oussekine/Abdel Benyahia. La mort du second, tué le même jour, ayant été étouffée par les institutions, au point d’être quasiment oubliée par l’Histoire...

Avec son nouveau film, Rachid Bouchareb entend clairement remettre la lumière sur le sort de ces jeunes gens, 26 ans après les faits. Et il a réuni un casting de choix pour mener à bien ce devoir de mémoire : Reda Kateb et Lyna Khoudri en père et soeur de Malik, Samir Guesmi dans le rôle du père d’Abdel et Raphaël Personnaz dans celui de Daniel Mattei, l'inspecteur de l'IGS.

Nos frangins sortira au cinéma le 7 décembre prochain. 

Et si le Batman de Tim Burton était un film muet en noir et blanc ?

Le 29 septembre dernier, c'était le "Silent Movie Day", ou le jour des films muets, destiné à mettre la lumière sur cette forme de cinéma disparue. Et pour marquer le coup, le réalisateur de documentaires Ben Crew a posté sur Twitter un montage du film Batman de Tim Burton de 1989. Crew a sorti l'audio du film et lui a donné un peu de style pour le faire correspondre aux films muets d'autrefois,

Paradoxalement, cela offre une petite cure de jouvence au classique de Burton, qui prend soudainement des airs bluffants de chef-d'oeurvre des années 1920. Dans la foulée, Ben Crew applautit les talents de narration et d'esthétique de Tim Burton, notant à quel point le film fonctionne même sans le son : "Quand on parle du génie visuel de Burton... Son film fonctionne toujours aussi bien, même sans le son !" 

Bande-annonce de Mascarade, le nouveau film de Nicolas Bedos

Dans le sud de la France, Adrien (Pierre Niney) est entretenu par une ancienne star de cinéma (Isabelle Adjani). Margot (Marine Vacht), une arnaques jouant de ses charmes, a elle jeté son dévolu sur un riche agent immobilier (François Cluzet). Désireux de changer de vie, les deux amoureux ont un jour l’idée de monter un plan machiavélique. Jusqu’où iront-ils ?

Avec aussi Emmanuelle Devos, Charles Berling ou Laura Morante, Mascarade, le nouveau film de Nicolas Bedos, sortira en France le 1er novembre. 

Apple TV+ : bande-annonce d'Emancipation, avec Will Smith

Si Will Smith a perdu plusieurs rôles et a été banni des Oscars pour 10 ans après avoir giflé Chris Rock en direct, en mars dernier, on le reverra très bientôt à l’écran dans un ambitieux projet. Drame inspiré d’une histoire vraie se déroulant pendant l’esclavage, Emancipation est réalisé par Antoine Fuqua (Training Day, The Equalizer) et, ironie du sort, il a carrément le profil du film à Oscars !

En effet, Will Smith y incarnera Peter, un esclave célèbre pour les terribles photos de son dos flagellé. Prises en 1863 et publiées dans le magazine Harper’s Weekly, elles jouèrent un grand rôle sur l’opinion publique de l'époque. Le film racontera sa soif de liberté et sa fuite à travers les redoutables marais de la Louisiane.

Emancipation, avec aussi Ben Foster, Charmaine Bingwa ou Gilbert Owuor, sortira le 9 décembre prochain sur Apple TV+.

Dahmer : après la série, un documentaire sur le serial killer arrive bientôt sur Netflix

La série Dahmer : Monstre - L’histoire de Jeffrey Dahmer est LE succès inattendu de la rentrée. Arrivée par surprise sur Netflix, cette nouvelle production signée Ryan Murphy nous raconte le parcours du tueur, de son enfance difficile à sa condamnation en 1992. C’est un Evan Peters transfiguré qui se glisse dans la peau du cannibale.

Si Ryan Murphy et ses scénaristes se sont autorisés quelques libertés, la série documentaire sur Dahmer que Netflix proposera dès le 7 octobre sera au plus près de la vérité. Dans Autoportrait d’un tueur, on pourra entendre des interviews inédites du prisonnier qui se confesse à son avocate. Une porte ouverte vers son esprit détraqué qui continue de fasciner des décennies après. Entre les images d’archives et les témoignages, ce nouveau volet s’annonce particulièrement intéressant. 

Ce n’est pas la première fois que Netflix s’intéresse aux tueurs en série puisque dans la collection Autoportrait d’un tueur, on peut déjà visionner un reportage sur John Wayne Gacy et Ted Bundy, deux autres grands criminels américains. Le tout est réalisée par Joe Berlinger, un expert en true crime.

Jeffrey Dahmer : autoportrait d’un tueur sera composée de 3 épisodes seulement. Elle devrait particulièrement intéresser ceux qui veulent en savoir un peu plus sur le cannibale du Milwaukee mais qui n’ont pas accroché avec la série d’Evan Peters, particulièrement violente et malsaine.

03 octobre 2022

Blonde sur Netflix : Ana de Armas a peur de voir ses scènes de nu atterrir sur les réseaux

Disponible depuis le 28 septembre sur Netflix, Blonde est une adaptation du best-seller du même nom de Joyce Carol Oates, qui retrace l'enfance tumultueuse, l'ascension fulgurante et les histoires d’amour complexes de Marilyn Monroe. 

Dans cette relecture audacieuse de la vie de Norma Jeane/Marilyn Monroe, le réalisateur Andrew Dominik brouille la frontière entre réalité et fiction et explore l’écart majeur entre sa personnalité publique et la personne qu’elle était dans l’intimité.

C'est l'actrice Ana de Armas qui incarne la star hollywoodienne disparue et qui se donne à corps perdu dans les moments les plus sombres de la vie personnelle et de la carrière de Marilyn Monroe. Si l'actrice cubaine est fière de sa performance, il y a bien un sujet qui l'inquiète quant à la sortie du film.

C'est lors d'une interview pour Variety, dans laquelle elle revenait sur la question de la vie privée et le fait d'être scrutée par les paparazzi sur sa vie amoureuse, qu'Ana de Armas a soulevé une question qui l'inquiète. Celle de ce que les gens peuvent faire de certains passages de Blonde où elle est dénudée.

L'actrice a peur qu'avec la mise en ligne sur Netflix ces passages n'atterrissent sur Internet, hors contexte, à cause de personnes malintentionnées : 

"J'ai fait des choses dans ce film que je n'aurais jamais faites pour quelqu'un d'autre, jamais. Je l'ai fait pour elle [Marilyn Monroe] et je l'ai fait pour Andrew [Dominik]. [...] Je sais ce qui va devenir viral, et c'est dégoûtant.

C'est bouleversant rien que d'y penser. Je ne peux pas le contrôler, vous ne pouvez pas vraiment contrôler ce qu'ils font et comment ils sortent les choses de leur contexte. Je ne pense pas que cela m'a donné des doutes, cela m'a juste donné un goût amer de penser à l'avenir de ces séquences."

Mort de l'actrice Sacheen Littlefeather, qui avait refusé un Oscar au nom de Marlon Brando

Sacheen Littlefeather, l'actrice amérindienne qui avait refusé un Oscar au nom de Marlon Brando pour protester contre le traitement des Amérindiens par l'industrie hollywoodienne, est morte ce dimanche à l'âge de 75 ans. La nouvelle a été annoncée par l'Academy of Motion Picture Arts and Sciences.

C'est l'un des moments forts de l'Histoire des Oscars. En 1973, Marlon Brando est sacré Meilleur acteur pour sa performance dans Le Parrain. Mais la star n'est pas présente lors de la cérémonie, et c'est une jeune femme de 26 ans, l'Amérindienne Sacheen Littlefeather, qui se présente sur scène.

Au micro, Sacheen Littlefeather fait sensation en refusant la prestigieuse statuette au nom de Brando, manière de protester contre le traitement des Amérindiens par l'industrie hollywoodienne. Huée et insultée, la jeune actrice, victime de gestes racistes, aurait ensuite été menacée physiquement en coulisses par John Wayne. 

Au mois d'août dernier, l'Académie des Oscars avait présenté ses excuses à Sacheen Littlefeather. Cette dernière avait ensuite été invitée au Musée de l'institution hollywoodienne pour une soirée organisée en son honneur.

L'annonce de la disparition de Sacheen Littlefeather sur le compte Twitter de l'Académie des Oscars inclut un message de l'actrice amérindienne. "Quand je serai partie, souvenez-vous toujours que chaque fois que vous défendrez votre vérité, vous garderez vivantes ma voix ainsi que celles de nos nations et de nos peuples", peut-on ainsi lire.

Blonde avec Ana de Armas : le film Netflix accusé d'être anti-avortement

Attention, spoilers. Il est conseillé d'avoir vu le film Blonde avant de poursuivre la lecture de cet article.

Déjà même avant sa sortie, Blonde était sujet à de nombreuses polémiques. Et depuis sa mise en ligne sur Netflix, le faux biopic sur Marilyn Monroe signé Andrew Dominik continue de déchaîner les passions. Entre les scènes de sexe et les séquences violentes, le long-métrage divise autant le public et la critique.

Mais l'un des sujets du film qui ressort depuis qu'il est disponible sur la plateforme américaine est la manière dont Blonde traite l'avortement. On peut voir Marilyn, incarnée par Ana de Armas, subir deux avortements illégaux, et ce contre son gré. Et ces deux actes médicaux l'ont profondément bouleversée et traumatisée.

Ce qui provoque de vives réactions, outre la violence de l'acte, c'est des séquences en CGI de "fœtus" qui s'adressent directement à Marilyn. Alors qu'elle est enceinte, l'un d'eux lui demande : "Tu me feras pas de mal, cette fois ?", laissant entendre qu'il ne veut pas qu'elle le tue par le biais d'un avortement.

Le film sort dans un contexte particulier puisqu'il est mis en ligne trois mois après la décision de la Cour suprême américaine de révoquer Roe v. Wade, l'arrêt historique de 1973 qui protégeait le "droit des femmes à avorter". Désormais, les États sont libres de définir la politique relative à l'avortement dans leur juridiction.

Alors, les différentes séquences d'avortement dans Blonde et cette représentation d'un "fœtus" qui culpabilise sa génitrice et remet en cause l'avortement ont été vivement critiquées par les militants du droit à l'avortement.

Parmi les voix qui se sont exprimées, il y a celle de Caren Spruch, la directrice nationale de l'engagement des arts et du divertissement du Planned Parenthood (PPFA), l'un des principaux regroupements de planification familiale aux États-Unis, relayée sur Hollywood Reporter :

"Alors que le cinéma et la télévision façonnent la compréhension de nombreuses personnes sur la santé sexuelle et reproductive, il est essentiel que ces représentations décrivent avec précision les véritables décisions et expériences des femmes.

Alors que l'avortement est un soin de santé sûr et essentiel, les fanatiques anti-avortement contribuent depuis longtemps à la stigmatisation de l'avortement en utilisant des descriptions médicalement inexactes des fœtus et de la grossesse. Le nouveau film d'Andrew Dominik, Blonde, renforce leur message avec un fœtus parlant en CGI, représenté comme un bébé complètement formé."

Pour Caroline Spruch, Blonde est un mauvais exemple de représentation et dénote dans une industrie qui est en pleine réflexion quant à son rôle concernant les sujets sociétaux aussi importants et leur représentation montrée au public, surtout quelques mois après la révocation de l'arrêt Roe v. Wade.

"Planned Parenthood respecte la licence et la liberté artistiques. Cependant, les fausses images ne font que renforcer la désinformation et perpétuer la stigmatisation autour des soins de santé sexuelle et reproductive. Chaque issue de grossesse - en particulier l'avortement - doit être décrite avec sensibilité, authenticité et précision dans les médias.

Nous avons encore beaucoup de travail à faire pour que toutes les personnes qui se font avorter puissent se voir à l'écran. Il est dommage que les créateurs de Blonde aient choisi de contribuer à la propagande anti-avortement et de stigmatiser les décisions de santé des gens à la place."

De son côté, le réalisateur Andrew Dominik se défend d'avoir réalisé un film "pro-life" (nom qui désigne le mouvement regroupant associations et personnes, souvent proches des mouvements religieux, qui sont opposées au droit à l'avortement, à l'euthanasie ou encore à certaines formes de contraceptions).

Le cinéaste s'est exprimé à ce sujet dans une interview pour The Wrap :

"Ce que dit le film, c'est qu'elle ne voit pas la réalité. Elle voit ses propres peurs et désirs projetés sur le monde qui l'entoure. Vous voyez constamment qu'elle réagit à une histoire qu'elle porte en elle. Et je pense qu'en quelque sorte ce désir de regarder "Blonde" à travers le prisme de Roe v. Wade est collectif.

Ils ont l'intention de voir Blonde comme un démon parce qu'ils sentent que les libertés des femmes sont compromises, mais ce n'est pas vraiment à propos de ça. Je pense qu'il est très difficile pour les gens de faire abstraction des histoires qu'ils portent en eux et de voir les choses de leur propre gré. Et je pense que c'est vraiment le sujet du film. Les dangers de cela. Mais vous savez, il est difficile pour les gens de pouvoir jongler entre deux idées dans leur esprit. C'est soit noir soit blanc."

Le réalisateur conclut en expliquant que le contexte de sortie de Blonde joue pour beaucoup dans la perception du film :

"Je pense que le film est assez nuancé en fait, et je pense que c'est très complexe, mais cela ne rentre pas dans les cases. Les gens sont évidemment préoccupés par les pertes de libertés. Mais, je veux dire, personne ne s'en serait soucié si j'avais fait le film en 2008, et personne ne s'en souciera probablement dans quatre ans. Et le film n'aura pas changé."