Lorsque Peter Jackson s'attaque à l'adaptation d'une œuvre existante, il s'y plonge corps et âme. Si cela était peut-être moins évident sur Le Hobbit, son travail sur Le Seigneur des Anneaux et King Kong est vraiment impressionnant. Sa version de l'aventure du gorille géant ramené de son île jusqu'à New York est extrêmement référencée voire par certains moments cérébrale.
Lors d'une séquence au début du film, Hayes (Evan Parke) et Jimmy (Jamie Bell) discutent avant de prendre la mer. Le premier découvre que le second se cultive en lisant le livre Au cœur des ténèbres signé Joseph Conrad. Un ouvrage qui est loin d'avoir été choisi au hasard par Peter Jackson.
Au cœur des ténèbres raconte le voyage d'un équipage pour retrouver un dénommé Kurtz, un collecteur d'ivoire ne donnant plus aucune nouvelle depuis qu'il est parti au cœur de la jungle et explorant certains aspects les plus sombres de l'humanité. Cet ouvrage est l'une des inspirations majeures de Merian C. Cooper, co-réalisateur et co-scénariste du premier King Kong (1933).
C'est aussi une référence explicite aux personnages passionnés de tous les films King Kong, qui poursuivent leur expédition quoi qu'il en coûte, jusqu'à l'obsession. Grand fan du premier film, Peter Jackson n'a pas fait ce clin d'œil appuyé au hasard. Pour en savoir plus, nous vous recommandons le documentaire Merian C. Cooper, le dernier conquérant de Jean-François Dickeli et Vincent Nicolet, diffusé le 21 septembre dernier sur TCM.
Le film de 1933 a connu une suite sortie à peine huit mois plus tard, réalisée par Ernest B. Schoedsack, l'autre metteur en scène du premier film. Suite à la mort de la bête dans le premier, le personnage du réalisateur - toujours joué par Robert Armstrong - retourne sur Skull Island et y découvre Le Fils de Kong.
N'ayant droit qu'à la moitié du budget de King Kong et à un temps de tournage trop court, Le Fils de Kong est beaucoup moins beau que le précédent film mais réalise tout de même un box-office quasiment aussi bon que le premier épisode. Un succès qui ne conduira pas à un 3e opus, mais qui donnera tout de même lieu à d'autres adaptations au fil des décennies.
Parmi les nouvelles incarnations de King Kong, citons celle de John Guillermin avec Jeff Bridges et Jessica Lange (1976) et sa suite plus méconnue sortie en 1986 en passant par les deux films que lui a consacré le cinéaste nippon Ishirô Honda en l'opposant notamment à Godzilla durant les années 60.
Plus proches de nous, Warner a redonné vie au gorille géant via Kong: Skull Island, Godzilla vs Kong et Godzilla x Kong : Le Nouvel Empire, qui l'ont à nouveau remis sur le devant de la scène. Retour gagnant pour le moment, car les trois films ont rapporté 1,6 milliard de dollars. De quoi donner envie au studio de continuer sur cette voie.

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