Considéré comme l’un des dix films de guerre essentiels à voir au moins une fois dans sa vie, Patton continue de briller plus d’un demi-siècle après sa sortie et reste un incontournable du genre.
En effet, en 1970, le public découvrait sur grand écran le film de guerre porté par une performance magistrale de George C. Scott, qui y incarnait son rôle le plus marquant, un rôle qui lui a valu un Oscar. Pour l’anecdote, dans un geste à la fois ironique et fidèle à ses principes, il refusa d’ailleurs le prix, estimant que la compétition entre acteurs était déplacée. Le producteur Frank McCarthy finira par accepter la statuette en son nom, avant de la retourner à l’Académie le lendemain, respectant ainsi la volonté de l’acteur.
Avec Patton, Franklin J. Schaffner, réalisateur à la carrière brève mais marquante, signait son deuxième grand succès après La Planète des singes (1968), où il dépeignait un général hors du commun, le seul parmi les Alliés à vraiment faire trembler les forces nazies.
L’intensité du film est parfaitement ressentie dès son ouverture, avec le discours mémorable du général Patton, incarné par Scott, une tirade à la fois virulente et passionnée qu’on ne peut s’empêcher de citer.
“Les Américains aiment les vainqueurs. Les perdants, chez nous, on n’en veut pas. Les Américains se battent pour gagner quel que soit le prix, et nous ne paierons jamais assez cher pour rester des hommes libres. Quoi qu’il arrive. C'est pour ça que les Américains n’ont jamais perdu une guerre. Et c’est pour ça que jamais ils n'en perdront. Tout simplement parce que l’idée de perdre est intolérable aux Américains. [...] Entre nous, je vous assure, j’ai vraiment pitié de ces enfants de putain contre qui on va se battre. C’est vrai, je trouve ça triste ! On ne va pas se contenter de leur tirer dessus à ces petits cons ! On va aussi leur faire sortir les tripes et les boyaux du ventre, et ça vous servira à graisser les chenilles de vos tanks ! Il faut qu’on leur montre ce qu’on vaut à ces salopards de Boches ! Pas de pitié !”
Ce passage, qui est en fait un long monologue, ne rappellera peut-être pas grand-chose aux spectateurs lambda, mais pour les passionnés de cinéma, il reste gravé comme l’une des scènes les plus marquantes qui fut une idée brillante venue de Francis Ford Coppola, qui co-signa également le scénario.
En effet, au-delà de l’interprétation impressionnante, ce qui rend Patton si captivant, c’est aussi la finesse de son scénario. Francis Ford Coppola nous avait confié ses souvenirs autour de cette expérience, notamment la raison pour laquelle la Fox l’avait finalement exclu du projet. Alors que Burt Lancaster était pressenti pour le rôle principal, le studio trouvait le scénario, et surtout le début du film, “trop étrange“, ce qui marqua la fin de son implication sur Patton.
Pourtant, ironie du sort, des années plus tard, le film a été réalisé avec son scénario et sa scène d’ouverture pour laquelle il a été remercié, une séquence qui a donc été largement louée...
Patton reste une œuvre qui ne se démode pas et dont la richesse continue d’émerveiller témoignant de son statut de classique intemporel du cinéma de guerre.

Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire