18 juin 2025

Disney et Universal se lancent dans un procès contre l'Intelligence Artificielle

C’est une première à Hollywood. Disney et NBCUniversal viennent de déposer une plainte commune contre l’entreprise d’intelligence artificielle Midjourney, qu’ils accusent de violation massive de droits d’auteur. Ce procès, engagé mardi devant un tribunal fédéral de Los Angeles, marque le premier mouvement d’ampleur des grands studios contre une société d’IA générative.

Dans leur plainte, les deux géants du divertissement reprochent à Midjourney d’avoir permis — voire encouragé — la création et la diffusion d’images dérivées de leurs personnages emblématiques, sans autorisation ni compensation. Selon eux, des centaines, voire des milliers d’illustrations disponibles sur le site de Midjourney enfreignent directement leurs œuvres protégées.

Parmi les exemples cités : des images générées représentant Deadpool, Wolverine, Iron Man, Spider-Man, Hulk, Dark Vador, Yoda, Elsa, Olaf, Buzz l’Éclair, Flash McQueen, Shrek, les Minions, ou encore les héros de Les Simpson et Dragons. Des figures iconiques issues des univers Marvel, Star Wars, Pixar, DreamWorks et Illumination — tous sous les bannières de Disney ou Universal.

Créée en 2021, Midjourney connaît une croissance fulgurante : plus de 20 millions d’utilisateurs recensés à l’automne 2024, et près de 300 millions de dollars de revenus estimés en 2024. Son outil phare, un générateur d’images par IA, a été lancé en février 2022 et propose des abonnements allant de 10 à 120 dollars par mois.

Pour les studios, le modèle économique de Midjourney est simple et illégal : s’approprier des œuvres sans en financer la création. Dans leur plainte, ils dénoncent un "modèle de bootlegging" qui "menace les fondements du droit d’auteur américain" et la pérennité d’une industrie qui emploie des millions de personnes et génère plus de 260 milliards de dollars pour l’économie nationale.

"Le piratage reste du piratage, que ce soit par l’IA ou une autre technologie", écrivent les avocats des plaignants. "Midjourney est un passager clandestin du droit d’auteur, une fosse sans fond de plagiat."

Avant d’en arriver à la justice, Disney et Universal affirment avoir tenté de faire cesser ces pratiques à l’amiable. Midjourney aurait poursuivi ses mises à jour en vantant la qualité toujours supérieure de ses images générées.

Kim Harris, directrice juridique de NBCUniversal, résume l’enjeu :

"Nous défendons ici le travail de tous les artistes qui nous inspirent, ainsi que les investissements colossaux nécessaires à la création de contenus originaux. Le vol reste du vol, quelle que soit la technologie utilisée."

L’Association des producteurs de cinéma américains (MPA) a salué l’initiative des deux studios. Son président Charles Rivkin insiste : "La protection du droit d’auteur est la colonne vertébrale de notre industrie. Il est crucial de trouver un équilibre entre innovation responsable et respect de la propriété intellectuelle."

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire