Le monde peut-il vraiment se passer de David Cronenberg ? Pour le réalisateur culte, auteur de La Mouche, Faux-semblants, Videodrome et de nombreux grands films, la fin de carrière est une idée qui se précise.
C'est en tout cas ce qu'il révèle dans un entretien très émouvant accordé au Los Angeles Times pour les besoins de son nouveau long métrage, Les Linceuls - au cinéma le 30 avril prochain en France.
Après la promotion de ce nouveau projet, le cinéaste ne pense pas retourner derrière la caméra. "On a tous une certaine forme d'arrogance, confie-t-il. Mais je n'en ai pas tant que ça. Le monde n'a pas besoin de mon prochain film."
Pourquoi une telle décision ? David Cronenberg, 82 ans au compteur, revient sur la difficulté de fabriquer son dernier long métrage, inspiré par la disparition de sa femme, Carolyn Zeifman, décédée en 2017.
"Ce film a coûté moins cher que la cantine d'une de ces séries Netflix et c'était vraiment difficile à réaliser. Mon fils [Brandon Cronenberg, ndlr] et ma plus jeune fille [Caitlin] sont tous deux cinéastes aujourd'hui, et ils trouvent aussi cela compliqué. Dans le cinéma indépendant, c'est difficile de trouver et tourner le prochain projet."
Les propos du cinéaste mettent une nouvelle fois en lumière les obstacles économiques importants pour l'industrie du cinéma indépendant dans un contexte où les budgets sont réduits comme une peau de chagrin pour ce type de production. Pourtant, dans un monde qui ressemble de plus en plus à un film de David Cronenberg, la présence, la sensibilité et les idées du réalisateur sont plus nécessaires que jamais.

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