Le réalisateur et producteur américain Roger Corman, connu pour ses films à petit budget produits à un rythme effréné, est mort à l’âge de 98 ans, a annoncé sa famille samedi, selon les médias américains. Sa famille a déclaré qu’il était décédé jeudi à son domicile de Santa Monica, en Californie. Roger Corman avait réalisé et produit des centaines de films de genre à petit budget à partir des années 1950.
« Sa légendaire capacité à étirer un dollar lui a permis de concevoir et de créer rapidement des films d’époque et des épopées de science-fiction avec des budgets qui ne couvriraient pas les frais de nourriture d’un tournage en studio moderne », selon sa biographie sur le site des Oscars. « Grâce à son ingéniosité, à son énergie débordante et à son amour profond du cinéma, Roger Corman a réalisé plus de films que n’importe qui d’autre », ajoute le site.
Figure des débuts du cinéma indépendant, Roger Corman a tourné une cinquantaine de films et produit plus de 300 autres lançant les carrières de Francis Ford Coppola, Martin Scorsese, Robert De Niro ou Denis Hopper. Parmi ses films les plus connus : Le Corbeau, La chute de la maison Usher, mais aussi La petite boutique des horreurs, un film culte de la Beat Generation et l’un des premiers rôles de Jack Nicholson. « Il a été mon sang, ma force vitale et ce ne sont pas des paroles en l’air », confiait récemment l’acteur.
Épouvante, fantastique, films de gangster, science-fiction, western : cette figure d’Hollywood a reçu un Oscar d’honneur en 2015, une « incongruité pour moi qui ai toujours tourné des films à petit budget », s’en était-il amusé alors. En 2023, Quentin Tarantino lui rendait un hommage à Cannes : « J’aime les films bruts, étranges, tordus et s’il y a un réalisateur qui incarne ce principe, c’est bien Roger Corman ».
Né à Detroit le 5 avril 1926, il fait des études d’ingénieur à Stanford. Après la guerre, il commence comme coursier à la Fox, gravit les échelons et signe son premier scénario en 1953, Highway Dragnet. Il entre à l’AIP (American International Pictures), une compagnie indépendante à budget limité, spécialisée dans le cinéma de genre. Il en devient le producteur phare.
En 1955, il produit ses deux premiers westerns et s’aventure dans la science-fiction avec The Day the World ended, introduisant un de ses thèmes favoris : le renversement de l’ordre social après une attaque nucléaire. Homme de gauche, il critique le maccarthysme avec It Conquered the World, la ségrégation raciale dans The Intruder (1961) et renouvelle le film de vampires.
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