Sa mère est sur l’affiche, elle sera sur scène, son père sera dans son coeur. Chiara Mastroianni sera la maîtresse de la cérémonie d’ouverture du 76ème Festival de Cannes, mardi 16 mai. Festival dont l’affiche est une image de Catherine Deneuve dans La Chamade (1968), d’Alain Cavalier. « Qu’on soit toutes les deux impliquées cette année est un pur hasard, je crois », a confié Chiara Mastroianni dans un interview accordée au Journal du dimanche, dans l’édition du 14 mai, à deux jours du Festival.
Chiara Mastroianni est revenue sur ses souvenirs au Festival de Cannes. Sa première montée des marches pour le film Ma saison préférée, d’André Téchiné, en 1993 : « C’était fou : j’avais vingt ans, j’étais sur les marches entre ma mère et Daniel Auteuil et on faisait l’ouverture du Festival. J’étais à la fois excitée et tétanisée, par la foule et les photographes », s’est-elle souvenue. « Il y a aussi ce grand moment vécu avec Chambre 212, de Christophe Honoré, en 2019 : je n’avais jamais reçu de récompense avec ce prix d’interprétation. J’étais aussi surprise qu’émue. »
Et le Festival de Cannes est pour elle indissociable de son père Marcello Mastroianni. « Mon père est l’un des rares acteurs à avoir remporté deux fois le prix d’interprétation à Cannes », a rappelé Chiara Mastroianni. Et d’ajouter : « Je n’étais pas née pour le premier, Drame de la jalousie, en 1970, d’Ettore Scola, un film que j’adore. J’étais devant ma télé quand il a reçu le deuxième, pour Les yeux noirs, en 1987, de Nikita Mikhalkov, dans lequel je faisais une petite apparition : je récitais un poème. Il rentrait juste d’un tournage, il m’avait appelée pour me dire qu’il n’avait rien à se mettre pour la cérémonie. »
« J’ai eu la chance de monter les marches avec mon père pour Trois vies, une seule mort, de Raoul Ruiz, en 1996 », a confié Chiara Mastroianni. « C’était très émouvant de vivre ça ensemble. J’étais heureuse d’être avec lui alors qu’il n’était pas bien et en souffrait. » Marcello Mastroianni est décédé six mois plus tard, des suites d’un cancer du pancréas. « Lui s’évertuait à me protéger comme si j’étais une enfant : “Tu vas attraper froid, tu dois mettre un pull !“ C’est très révélateur de sa façon d’être avec moi : il était très paternel, jamais il ne faisait l’acteur. » Un beau souvenir.
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