Le guitariste d’un groupe de rock qui devient accro à la drogue, un cliché ? Louis Bertignac, du groupe Téléphone, a bien été addict à l’héroïne, mais c’était avant de jouer avec Jean-Louis Aubert, Corine Marienneau et Richard Kolinka. Et, d’ailleurs, quand il était sur scène avec Téléphone, il n’était pas défoncé. Dans le podcast Addiktion, du médecin, psychiatre et addictologue Laurent Karila, Louis Bertignac a expliqué qu’il avait découvert la drogue, ou plutôt les drogues, au lycée, dans les années 1970. « J’ai essayé un peu de tout, toutes les drogues dures pour commencer, mais genre essayé, juste une fois chacune. J’ai essayé l’héroïne, la morphine et la cocaïne en shoot. J’avais dix-sept ans, j’étais en première ou en terminale, je ne sais plus », a-t-il révélé, précisant qu’ayant « un esprit assez scientifique », il voulait « savoir de quoi il s’agissait vraiment ». « Ce n’était pas pour m’accrocher, juste pour tester le truc. Et en fait, il y a aucun de ces trois essais qui m’ont plu. »
Par contre, ce qui a plu a Louis Bertignac à cette époque, ce sont « les clopes déjà, et le cannabis, juste après je m’y suis mis ». « C’était habituel. J’allais chez les potes, on fumait un pétard. […] C’était devenu une habitude », a-t-il révélé. Puis, il a (re)découvert l’héroïne. « C’est un copain qui m’a fait découvrir l’héroïne en suiffant et avec des petites doses. Et là, ça me faisait moins peur et j’avoue que j’ai aimé la sensation que ça m’a apporté. » Et cette fois-ci, Louis Bertignac est devenu un consommateur régulier. « Je pense que le quart de gramme me durait facilement une semaine, voire dix jours. C’était des toutes petites quantités, des petites lignes, quand les copains se faisaient une grande ligne de dix centimètres, la mienne c’était un centimètre parce que j’avais quand même peur que ça m’abîme. »
« Je n’aimais pas du tout jouer défoncé », a complété Louis Bertignac. « Quand j’étais avec Téléphone, à l’époque où j’étais vraiment dans l’héroïne, j’allais jamais répéter défoncé, et quand je partais en tournée, c’était justement la décroche. Je reconsommais quand la tournée était terminée et que je rentrais à Paris, sinon jamais. »
Et à l’ex de Carla Bruni de préciser : « Pendant Téléphone, chaque départ en tournée, c’était une occasion de décrocher. Alors pendant les deux/trois premiers concerts, je suais beaucoup et j’étais un peu fébrile, comme quand on décroche. » Le guitariste a fini par arrêter l’héroïne, mais aussi la cigarette et le cannabis. Aujourd’hui, il ne fume plus que la cigarette électronique.
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