Something's Got to Give est l'histoire d'Ellen Arden, qui revient chez elle cinq ans après avoir disparu au cours de l’un de ses voyages. Ayant été déclarée légalement morte, son mari Nick s'est remarié, mais Ellen est bien décidée à le récupérer. Le film devait être un remake de la comédie Mon épouse favorite (1940) avec Irene Dunne et Cary Grant, lui-même adapté d'un poème d'Alfred Tennyson de 1864.
Après plus d'un an d'absence des plateaux, Marilyn doit y donner la réplique à James Garner, mais il est finalement pris par La Grande évasion. Du reste, il ne lui convient pas et elle le fait remplacer par Dean Martin, qu'elle connaît bien, et tous les deux tournent sous la direction de George Cukor, qui avait déjà dirigé l'actrice sur Le Milliardaire en 1960. Arnold Schulman est chargé du scénario, qui n'est pas terminé lorsque les prises de vues sont lancées.
Dès le premier jour de tournage le 23 avril 1962, Marilyn est absente. Récemment opérée de la vésicule biliaire et ayant perdu 11 kilos, l'actrice n'est pas en bonne forme physique et encore moins mentale. Très peu sûre d'elle sur un plateau, la star enchaîne en plus les ennuis de santé, parmi lesquels une bronchite et une sinusite chronique.
Marilyn est très peu présente durant le premier mois de tournage, Cukor met plutôt en boîte des scènes avec Dean Martin et/ou Cyd Charisse, qui joue la nouvelle femme du personnage de Nick. Le tournage prend 10 jours de retard, ce qui annonce a priori un dépassement de budget.
Parmi les scènes tournées par Marilyn, une est restée célèbre : celle de la piscine, dans laquelle elle apparaît seulement avec une culotte bikini couleur chair et donc, seins nus, ce qui, si le film avait été terminé, aurait été une première pour une star dans l'histoire du cinéma. C'est finalement à Jayne Mansfield que reviendra cette distinction historique dans Promises! Promises! (1963).
Pour ne pas aider une Marilyn affaiblie, le scénario n'étant pas terminé, les dialogues et les scènes sont changés du jour au lendemain et l'actrice peine à retenir ses répliques. Sa présence en dents de scie sur le plateau finit par avoir raison du producteur Henry Weinstein et de Cukor, qui la virent du film le 8 juin 1962.
Surtout, Something's Got to Give devait sortir à Noël pour compenser le budget pharaonique du film Cléôpâtre avec Elizabeth Taylor, très très en retard sur son planning, et notamment impacté par les exigences de sa star principale. Au final, aucun des deux projets avançant, le plus petit en termes de budget est instantanément interrompu. Sauf que Dean Martin, qui a le droit par contrat de choisir sa partenaire féminine, refuse de terminer le film sans Marilyn.
Le studio est dans l'impasse, et choisit de renégocier avec l'actrice. Elle revient finir Something's Got to Give pour 500 000 dollars (4,9 millions de dollars de 2022) contre 100 000 précédemment, avec un bonus si le tournage est terminé dans les temps, et s'engage à filmer un autre long métrage après, Madame Croque-maris, pour à nouveau 500 000 dollars.
Marilyn exige le départ de Cukor au profit de Jean Negulesco, avec qui elle a travaillé sur Comment épouser un millionnaire. La fin du tournage est reportée à octobre.
Mais le 4 août 1962, Marilyn est retrouvée morte à son domicile. Elle avait 36 ans.
La Twentieth Century Fox décide de reprendre Something's Got to Give depuis le début avec un nouveau casting. Le film sort en 1963 sous le titre Pousse-toi, chérie, avec Doris Day, James Garner (à nouveau disponible) et Polly Bergen au casting. Quant au projet Madame Croque-maris, il est finalement porté par Shirley MacLaine face à Paul Newman, Gene Kelly, Robert Mitchum, Dick Van Dyke et... Dean Martin.
En 1990, des images de Something's Got to Give sont diffusées par la Fox au sein du documentaire Marilyn: Something's Got to Give, puis dans Marilyn Monroe: The Final Days, diffusé en 2001.
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