Les années 90, c'était mieux avant ? À en croire l'acteur et producteur Matt Damon, oui. Du moins pour ce qui concerne le financement de films différenciants !
Dans un entretien donné à l'émission Youtube First We Feast, Matt Damon soulignait l'an dernier le problème que constitue la fin du DVD - précipitée par le succès des plateformes de streaming - sur l'industrie hollywoodienne dans son ensemble :
"Le DVD constituait une part importante de nos revenus, mais la technologie a rendu cela obsolète. Avec les films que nous faisions, on pouvait ne pas totalement marcher en salles et se refaire six mois après avec les ventes de DVD. C'était presque comme une deuxième sortie en salles. Avec la disparition de ce modèle, ça a changé le type de films que nous pouvons faire."
Afin d'éclairer son propos, l'interprète de Will Hunting donne un exemple tiré de sa filmographie :
"J'ai fait ce film, Ma vie avec Liberace (2013). J'ai rencontré les patrons de studios pour leur dire que le film coûtait 25 millions de dollars et que je devrai payer autant en publicité et marketing (...), soit un total de 50 millions de dollars. Or, tout ce que je récolte [de l'exploitation en salles], je dois en donner la moitié aux gérants de salles de cinéma, donc je dois faire 100 millions de dollars avant de pouvoir faire des bénéfices."
"Et l'idée de devoir faire 100 millions de dollars avec l'histoire d'amour de ces deux personnages (...) est un pari très difficile", conclut Damon. "Ce n'était pas le cas dans les années 90, époque où on faisait ce genre de films, que j'adore et avec lesquels je faisais mes choux gras".
Au final, Ma vie avec Liberace, passé par la compétition du Festival de Cannes, a rapporté 13,3 millions de dollars dans le monde. Aux Etats-Unis, il a été diffusé directement à la télévision sur HBO.
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