C'était en 2009. Le destin extraordinaire Michael Oher était raconté au cinéma par John Lee Hancock dans The Blind Side (L’Éveil d’un champion) avec Quinton Aaron dans son rôle : un ado noir américain, né d'une mère toxico et d'un père absent, au parcours scolaire chaotique et issu d'un milieu défavorisé, accueilli dans une école prestigieuse et devenu star du football américain grâce à une riche famille blanche. Une trajectoire qui le conduira jusqu’à la NFL, la ligue professionnelle dans laquelle les joueurs signent souvent des contrats d’une valeur de plusieurs millions de dollars. La success story l'est aussi au box-office, le film est nommé aux Oscars et Sandra Bullock remporte l’Oscar de la meilleure actrice pour son interprétation de Leigh Anne Tuohy (la mère adoptive).
De Hollywood au tribunal, la (vraie) famille Tuohy se retrouve aujourd’hui au cœur d’un scandale : dans une requête de 14 pages déposée dans le comté de Shelby au Tennessee, le joueur de 37 ans écrit "qu’une partie importante de l’histoire a été inventée par la famille adoptive afin de faire des profits à ses dépens". La pétition, rapportée par la chaîne américaine ESPN, révèle qu’il n’aurait en réalité jamais été adopté et qu’il aurait seulement été placé sous tutelle par le couple… trois mois après son 18e anniversaire, ce qui aurait permis aux parents d’effectuer des activités commerciales au nom du joueur puisqu’ils en avaient l’autorité légale. "Michael a fait confiance aux Tuohys et a signé là où ils lui ont dit de signer", précise le document juridique.
Pire encore, Michael Oher affirme que Sean et Leigh Anne Tuohy auraient gagné des millions de dollars grâce à son nom. Il les accuse d'avoir signé le contrat du film à succès The Blind Side, accord qui leur aurait rapporté, ainsi qu'à leurs deux enfants biologiques, des millions de dollars en redevances, tandis que lui n'a jamais rien reçu. Le sportif retraité explique que sa (prétendue) famille adoptive a alors continué à le considérer "faussement et publiquement" comme leur "fils adoptif", tout en utilisant cette relation pour leur intérêts, ainsi que pour promouvoir leur fondation et le travail de Leigh Anne en tant qu'auteure et conférencière.
Dans sa requête, Oher demande à la cour de mettre fin à la tutelle et d'émettre une injonction interdisant aux Tuohys d'utiliser son nom et son image. Il demande également à ce qu’ils lui restituent sa "juste part des bénéfices" en plus de dommages pour le préjudice causé. Steve Farese, avocat des Tuohy, a déclaré à l’Associated Press qu'ils allaient déposer une réponse aux allégations devant le tribunal, sans se prononcer davantage. Quatorze ans plus tard, le film oscarisé inspiré d’une histoire vraie n’a visiblement pas eu l’happy end qu’il promettait…
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