"Je viens d'avoir 76 ans, l'âge auquel on se dit : 'Que reste-t-il à accomplir ?' Et soudain je suis nommé pour la première fois de ma carrière par l'Académie en tant que co-auteur dans la catégorie meilleur scénario. On dirait bien que tous ces cours d'Anglais et d'écriture ont fini par payer !"
Steven Spielberg est visiblement très content de ses nominations aux Oscars, et en particulier dans la catégorie meilleur scénario original, dans laquelle il apparait pour l'histoire de The Fablemans, un film inspiré par sa propre enfance, qu'il a écrit avec Tony Kushner (déjà auteur de Munich, Lincoln et West Side Story). Ce dernier l'a longtemps encouragé à rédiger ses mémoires, mais Steven Spielberg n'a pas su concrétiser ce projet avant la disparition de ses parents. "Je devais me sentir prêt à raconter cette histoire, et cela a pris du temps pour des tas de raisons, détaille-t-il à Deadline. Je gardais ma vie privée farouchement". Il reconnait aussi avoir avant cela transposé des éléments de sa jeunesse dans ses blockbusters "à travers l'écran de fumée de la science fiction, du film d'aventure ou de la fiction historique. Mais quand vous devenez orphelin, c'est différent. Vous ne pouvez pas savoir ce que c'est avant que cela n'arrive. C'est un sentiment profond, qui a d'importantes conséquences."
En tout, The Fabelmans a été nommé à sept reprises aux 95e Oscars, qui se dérouleront le 12 mars prochain. Dont des mentions dans la catégorie principale, meilleur film, mais aussi en tant que réalisateur, pour la neuvième fois de sa carrière. Il a jusqu'ici gagné trois statuettes, pour Il faut sauver le soldat Ryan (meilleur metteur en scène) et La Liste de Schindler (même prix, ainsi que (meilleur film). Et de nombreux artistes ont reçu des Oscars pour des films de Steven Spielberg, à commencer par le compositeur John Williams, qui est une nouvelle fois en lice, pour la 52e fois, à 90 ans (le record reste cependant détenu par Walt Disney) pour The Fabelmans.
Précisons aussi que le réalisateur a finalement écrit peu de scénarios au cours de sa carrière : une poignée de courts métrages, puis Firelight et Amblin' dans les années 1960, Sugarland Express (en compagnie de Hal Barwood et Matthew Robbins) et Rencontres du Troisième Type (avec l'aide de Paul Schrader, Jerry Belson et Matthew Robbins, non crédités), la décennie suivante, Poltergeist (en collaboration avec Michael Grais et Mark Viktor) et Les Goonies (le scénario est signé Chris Columbus, mais à partir d'une histoire de Spielberg), dans les années 1980 (ainsi que des épisodes de la série d'anthologie Histoires fantastiques), et enfin A.I Intelligence artificielle, en 2001 (co-écrit avec Ian Watson à partir d'une idée de Stalney Kubrick).
Parmi les nombreux scénaristes avec lesquels le cinéaste a collaboré au cours de sa carrière, beaucoup ont été nommés aux Oscars pour l'un de ses films. Par exemple Melissa Mathison pour E.T. l'extraterrestre, en 1983, qui a perdu face à John Briley pour Gandhi ; Robert Rodat pour Il faut sauver le soldat Ryan, en 1999 (mais Shakespeare in Love, écrit par Marc Norman et Tom Stoppard, a gagné cette année-là) ou encore Matt Charman, Joel et Ethan Coen pour Le Pont des espions, en 2016, année de la victoire de Josh Singer et Tom McCarthy pour Spotlight. Dans la catégorie meilleur scénario adapté, on peut noter également les mentions de Menno Meyjes (d'après le livre d'Alice Walker) pour La Couleur pourpre, en 1986 (année de la victoire d'Out of Africa, de Kurt Luedtke) ; celle de Tony Kushner et Eric Rothet pour Munich, 20 ans plus tard (en 2006, c'est Le Secret de Brokeback Mountain, de Larry McMurtry et Diana Ossana, qui fut victorieux) puis une nouvelle sélection de Kushner pour Lincoln, en 2013, qui a perdu face à Argo de Chris Terrio. Enfin, Steven Zaillan fut victorieux grâce à son adaptation du livre La Liste de Schindler, de Thomas Keneally, en 1994.
The Fablemans sortira le 22 février en France.
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