Mercredi, un projet de loi visant à garantir l’accès au vote des minorités largement défendu par Joe Biden était présenté devant le Sénat américain. Deux jours avant, alors que se tenait le Martin Luther King Jr. Day, jour férié aux Etats-Unis, de nombreuses personnalités ont tenu à s’exprimer en faveur de cette réforme électorale, à l’instar de Stevie Wonder. « Un sénateur qui ne soutient pas le droit de vote aux Etats-Unis ne peut pas dire qu’il soutient la Constitution. Si nos droits vous importent et que vous les soutenez, mettez-vous au boulot », a déclaré l’icône musicale dans un message vidéo publié sur sa chaîne YouTube.
Des mots qui n’ont eu aucun effet sur l’issue du scrutin, bloqué par l’opposition républicaine, et ce notamment grâce au soutien de deux élus démocrates qui ont voté contre leur camp.
En effet, le texte de loi reste en suspens grâce à la règle dite du filibuster qui permet à l’opposition de bloquer les débats tant qu’une majorité des 3/5e – soit 60 sénateurs sur 100 – ne se distingue pas. Or, Joe Biden avait pour ambition de déjouer ce principe afin de faire passer la réforme électorale en force à la majorité simple. Mais les sénateurs démocrates Joe Manchin (Virginie Ouest) et Kyrsten Sinema (Arizona) se sont rangés contre ce bouleversement des règles sénatoriales.
Pour Stevie Wonder, c’est tout simplement une aberration démocratique et lui laisse penser que les élus n’ont pas en ligne de mire la protection des citoyens. « L’obstruction parlementaire ne fonctionne pas en démocratie », a-t-il ajouté. A l’origine, le principe du filibuster est censé pousser les élus des deux camps à parvenir à un compromis en permettant au parti minoritaire d’ajourner le vote d’une loi. Mais en pratique, le recours fréquent au filibuster au sein d’un Sénat américain plus clivé que jamais provoque un enlisement démocratique et rend extrêmement difficile la mise en place de réformes majeures aux Etats-Unis.
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