Icône du petit-écran aux Etats-Unis, Bill Cosby, accusé par plus de soixante femmes d'agressions sexuelles et de viols, avait été condamné en 2018 pour des faits non prescrits suite au témoignage d'Andrea Constand, qui accusait l'acteur et producteur américain de l'avoir droguée et agressée sexuellement en 2004.
Après avoir purgé trois ans de prison sur une peine maximale de dix ans, la vedette du Cosby Show avait fait appel de sa condamnation, ce qui avait abouti à sa libération suite à une décision technique de la Cour Suprême de l'Etat de Pennsylvanie le 30 juin 2021.
Verdict très attendu après l'affaire Harvey Weinstein qui a ébranlé Hollywood en 2017, ce revers dans le procès de Bill Cosby avait sonné comme un terrible constat d'échec pour le mouvement #MeToo et les nombreuses plaignantes qui s'étaient dressées contre la star.
Andrea Constand avait qualifié ce jugement de "décevant" et "préoccupant", car il pouvait décourager les victimes qui cherchent à obtenir justice en réponse aux agressions sexuelles.
Mais un nouveau rebondissement pourrait bien relancer la machine judiciaire. Selon le site Ouest France, Kevin Steele, un procureur américain du comté de Montgomery en Pennsylvanie, a saisi la Cour Suprême de l'Etat le 24 novembre dernier afin de contester cette décision technique, qu'il décrit comme "une grave injustice."
La star du Cosby Show avait bénéficié de la décision du premier procureur en charge de son affaire, sur la base d'un communiqué de presse de celui-ci datant de 2005 comme preuve que les poursuites au pénal à son encontre étaient abandonnées. Le procureur l'avait également incité à témoigner lors d'une procédure au civil initiée par Andrea Constand.
C'est sur ce document et ce témoignage au civil, durant lequel Cosby avait reconnu avoir donné un sédatif à la plaignante avant d'effectuer des attouchements sur elle, jugeant qu'elle était consentante face à son absence de réaction, que s'appuie désormais le nouveau procureur afin de contester la libération de la star.
Pour justifier sa demande de réexamen par la Cour Suprême, Kevin Steele a déclaré que ce verdict "établissant qu’un communiqué de presse de procureur confère apparemment désormais l’immunité " pourrait avoir des "conséquences néfastes" pour la justice.
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